
Youssef Amrani : "Il fallait que l'UpM s'adapte" (photo F.Dubessy)
Econostrum.info : Comment se porte l'Union pour la Méditerranée ?
Youssef Amrani : Nous nous trouvons dans une dynamique ascendante. Nous sommes en train de mettre en oeuvre des projets, de construire un avenir prospère pour la Méditerranée. C'est notre objectif. C'est vrai, dès le départ, il y a eu beaucoup de sceptiques parce qu'ils voyaient que ce projet avait mal démarré. Aujourd'hui, il existe un contexte différent au nord de la Méditerranée avec une Europe qui est en train de revisiter sa Politique européenne de voisinage, avec des paramètres nouveaux, avec des instruments nouveaux, et donc c'est une opportunité pour l'Union pour la Méditerranée.
Au sud de la Méditerranée, se déroulent des transitions démocratiques dans plusieurs pays arabes avec plus de démocratie, plus de transparence, et des jeunes qui veulent des emplois, et nous avons créé nous-mêmes des attentes. Et puis, il y a une crise économique et financière en Europe.
Il fallait que l'UpM s'adapte à tout ce contexte, car à sa création, l'UpM n'avait pas les mêmes problèmes à gérer. Aujourd'hui donc, nous sommes en train de devenir un instrument multilatéral régional performant qui doit rompre avec les faiblesses du passé.
Un nouveau contexte, de nouveaux acteurs : le Parlement européen qu'il faut introduire dans ce partenariat, car quand le traité de Lisbonne a été adopté, le Parlement européen est devenu un codécideur. Nous voulons aller au-delà de cette zone de libre-échange en dynamisant les flux d'investissements directs, en créant toutes sortes de complémentarités, et en encourageant des politiques communes agricoles, de transport... Nous sommes en train d'y travailler.
Youssef Amrani : Nous nous trouvons dans une dynamique ascendante. Nous sommes en train de mettre en oeuvre des projets, de construire un avenir prospère pour la Méditerranée. C'est notre objectif. C'est vrai, dès le départ, il y a eu beaucoup de sceptiques parce qu'ils voyaient que ce projet avait mal démarré. Aujourd'hui, il existe un contexte différent au nord de la Méditerranée avec une Europe qui est en train de revisiter sa Politique européenne de voisinage, avec des paramètres nouveaux, avec des instruments nouveaux, et donc c'est une opportunité pour l'Union pour la Méditerranée.
Au sud de la Méditerranée, se déroulent des transitions démocratiques dans plusieurs pays arabes avec plus de démocratie, plus de transparence, et des jeunes qui veulent des emplois, et nous avons créé nous-mêmes des attentes. Et puis, il y a une crise économique et financière en Europe.
Il fallait que l'UpM s'adapte à tout ce contexte, car à sa création, l'UpM n'avait pas les mêmes problèmes à gérer. Aujourd'hui donc, nous sommes en train de devenir un instrument multilatéral régional performant qui doit rompre avec les faiblesses du passé.
Un nouveau contexte, de nouveaux acteurs : le Parlement européen qu'il faut introduire dans ce partenariat, car quand le traité de Lisbonne a été adopté, le Parlement européen est devenu un codécideur. Nous voulons aller au-delà de cette zone de libre-échange en dynamisant les flux d'investissements directs, en créant toutes sortes de complémentarités, et en encourageant des politiques communes agricoles, de transport... Nous sommes en train d'y travailler.
La Méditerranée est au centre de l'agenda mondial
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Econostrum.info : Mais ce sont des objectifs déjà fixés depuis la création de l'UpM ?
Youssef Amrani : Notre siège n'a été mis en place à Barcelone que depuis un an. Je suis au secrétariat depuis trois mois et déjà beaucoup de choses ont été faites. C'est un projet qui s'inscrit dans la durée. Un projet éminemment politique, éminemment stratégique, car, dans l'intérêt de l'Europe, dans l'intérêt des pays du sud de la Méditerranée, il nous appartient de construire un espace apaisé sur la Méditerranée, basé sur l'intégration régionale, la création d'emplois par les entreprises et la cohérence entre les différentes initiatives qui s'intéressent à la Méditerranée.
Aujourd'hui, la Méditerranée est au centre de l'agenda international. N'oublions pas que nous sommes le plus grand ensemble régional : 800 millions d'habitants et quarante-trois états membres et bientôt quarante-quatre avec la Libye.
Nous avons une vision, peut-être pas nouvelle, mais une vision qui est en phase avec ce nouveau contexte.
Econostrum.info : Quelle est cette vision plus concrètement ?
Youssef Amrani : Cette vision est bâtie sur quatre axes : d'abord le renforcement de la dimension régionale du partenariat méditerranéen. Il faut que l'UpM s'inscrive dans cette nouvelle politique européenne de voisinage, sa dimension sud essentiellement. Deux, il faut contribuer à la facilitation de l'intégration sud/sud et infrarégionale.Troisième axe, et c'est là où s'inscrivent nos projets, soutenir la transition économique en appuyant le développement local, la création d'emplois, à travers des instruments.
Et enfin, accorder une importance aux nouveaux acteurs.
Ce que nous cherchons aujourd'hui c'est plus de proximité, plus d'intégration, plus de cohérence. Cette action doit s'effectuer à travers les instruments que nous sommes en train de négocier comme l'importance de développer les entreprises, l'implication de la femme dans l'entrepreunariat, le transport et beaucoup d'autres.
Econostrum.info : Le Partenariat de Deauville ne tend-il pas à se substituer à l'UpM ?
Youssef Amrani : Non ! La synergie avec Deauville est bien réelle. Les pays qui sont concernés par ce partenariat sont méditerranéens et il y a également des bailleurs de fonds et les pays du Golfe. Nous sommes intégrés, nous avons signé ce document du partenariat de Deauville. Cette nouvelle approche partenariale offre à l'UpM davantage de vision, de concret.
Youssef Amrani : Notre siège n'a été mis en place à Barcelone que depuis un an. Je suis au secrétariat depuis trois mois et déjà beaucoup de choses ont été faites. C'est un projet qui s'inscrit dans la durée. Un projet éminemment politique, éminemment stratégique, car, dans l'intérêt de l'Europe, dans l'intérêt des pays du sud de la Méditerranée, il nous appartient de construire un espace apaisé sur la Méditerranée, basé sur l'intégration régionale, la création d'emplois par les entreprises et la cohérence entre les différentes initiatives qui s'intéressent à la Méditerranée.
Aujourd'hui, la Méditerranée est au centre de l'agenda international. N'oublions pas que nous sommes le plus grand ensemble régional : 800 millions d'habitants et quarante-trois états membres et bientôt quarante-quatre avec la Libye.
Nous avons une vision, peut-être pas nouvelle, mais une vision qui est en phase avec ce nouveau contexte.
Econostrum.info : Quelle est cette vision plus concrètement ?
Youssef Amrani : Cette vision est bâtie sur quatre axes : d'abord le renforcement de la dimension régionale du partenariat méditerranéen. Il faut que l'UpM s'inscrive dans cette nouvelle politique européenne de voisinage, sa dimension sud essentiellement. Deux, il faut contribuer à la facilitation de l'intégration sud/sud et infrarégionale.Troisième axe, et c'est là où s'inscrivent nos projets, soutenir la transition économique en appuyant le développement local, la création d'emplois, à travers des instruments.
Et enfin, accorder une importance aux nouveaux acteurs.
Ce que nous cherchons aujourd'hui c'est plus de proximité, plus d'intégration, plus de cohérence. Cette action doit s'effectuer à travers les instruments que nous sommes en train de négocier comme l'importance de développer les entreprises, l'implication de la femme dans l'entrepreunariat, le transport et beaucoup d'autres.
Econostrum.info : Le Partenariat de Deauville ne tend-il pas à se substituer à l'UpM ?
Youssef Amrani : Non ! La synergie avec Deauville est bien réelle. Les pays qui sont concernés par ce partenariat sont méditerranéens et il y a également des bailleurs de fonds et les pays du Golfe. Nous sommes intégrés, nous avons signé ce document du partenariat de Deauville. Cette nouvelle approche partenariale offre à l'UpM davantage de vision, de concret.

Youssef Amrani demande la patience (photo : F.Dubessy)
Il faut des solidarités de fait
Econostrum.info : Pourtant, nous avons l'impression que vous êtes en train de vous dissoudre dans le Partenariat de Deauville et que l'on vous met un peu de côté, car il ne s'est pas passé grand-chose depuis la création de l'UpM par Nicolas Sarkozy et Hosni Moubarak ?
Youssef Amrani : Non, non... Le projet n'a rien à voir avec les chefs d'État ! C'est une volonté politique des deux rives de la Méditerranée. Nous n'avons rien inventé, nous avons un peu relevé le processus de Barcelone. Avant c'était géré par l'Union européenne maintenant c'est une coprésidence avec un instrument, le secrétariat, qui est en train de travailler, et avec une visibilité.
La valeur ajoutée de l'upM est indéniable ! C'est le seul cadre où Européens, Arabes, Turquie et Israël sont autour d'une même table pour discuter de l'avenir et travailler à un avenir commun et à une prospérité partagée.
Je ne vois pas aujourd'hui ailleurs un tel regroupement avec un sommet de chefs d'État. Alors, c'est vrai qu'il ne s'est pas suffisamment réuni...
Econostrum.info : Il y a eu beaucoup d'échecs de réunions...
Youssef Amrani : Oui, mais pourquoi vous ne parlez que de ces problèmes politiques, quand vous me dites échec, vous me déstabilisez, car je suis un Méditerranéen convaincu. Bien sûr, il faut une volonté politique des uns et des autres pour aller de l'avant.
En tout cas, je suis déterminé à travailler pour faire aboutir ce projet. Soyez un peu patient !
L'Europe compte aujourd'hui vingt-sept membres. Avec des problèmes, mais avec des instruments et des accords politiques. Vous avez fait ça en cinquante ans. Vous avez intégré les pays de l'Europe de l'Est avec des perspectives politiques. Maintenant il vous appartient, vous Européens, d'accompagner ces changements à travers une approche volontariste, en donnant des perspectives politiques à ces pays du sud. L'arrimage, la participation à l'espace européen, devraient être une des priorités du moment. Le Maroc par exemple est dans une logique optimale avec l'Union européenne car, ce pays s'est engagé dans une dynamique de rapprochement avec l'Europe. Même si ce n'est pas facile.
Aujourd'hui, il existe une responsabilité. C'est une responsabilité partagée, il faut des solidarités de faites. C'est là la valeur ajoutée de l'UpM. Soyez patient, vous allez voir...
Nous n'avons pas le droit de jouer avec des attentes que nous venons de créer. Pas le droit de frustrer l'ambition des jeunes de la Méditerranée pour un avenir meilleur. Il nous appartient de travailler ensemble et, bien sûr, de surmonter les entraves.
Lire aussi : Une nouvelle ère s'ouvre pour l'Union pour la Méditerranée
Youssef Amrani : Non, non... Le projet n'a rien à voir avec les chefs d'État ! C'est une volonté politique des deux rives de la Méditerranée. Nous n'avons rien inventé, nous avons un peu relevé le processus de Barcelone. Avant c'était géré par l'Union européenne maintenant c'est une coprésidence avec un instrument, le secrétariat, qui est en train de travailler, et avec une visibilité.
La valeur ajoutée de l'upM est indéniable ! C'est le seul cadre où Européens, Arabes, Turquie et Israël sont autour d'une même table pour discuter de l'avenir et travailler à un avenir commun et à une prospérité partagée.
Je ne vois pas aujourd'hui ailleurs un tel regroupement avec un sommet de chefs d'État. Alors, c'est vrai qu'il ne s'est pas suffisamment réuni...
Econostrum.info : Il y a eu beaucoup d'échecs de réunions...
Youssef Amrani : Oui, mais pourquoi vous ne parlez que de ces problèmes politiques, quand vous me dites échec, vous me déstabilisez, car je suis un Méditerranéen convaincu. Bien sûr, il faut une volonté politique des uns et des autres pour aller de l'avant.
En tout cas, je suis déterminé à travailler pour faire aboutir ce projet. Soyez un peu patient !
L'Europe compte aujourd'hui vingt-sept membres. Avec des problèmes, mais avec des instruments et des accords politiques. Vous avez fait ça en cinquante ans. Vous avez intégré les pays de l'Europe de l'Est avec des perspectives politiques. Maintenant il vous appartient, vous Européens, d'accompagner ces changements à travers une approche volontariste, en donnant des perspectives politiques à ces pays du sud. L'arrimage, la participation à l'espace européen, devraient être une des priorités du moment. Le Maroc par exemple est dans une logique optimale avec l'Union européenne car, ce pays s'est engagé dans une dynamique de rapprochement avec l'Europe. Même si ce n'est pas facile.
Aujourd'hui, il existe une responsabilité. C'est une responsabilité partagée, il faut des solidarités de faites. C'est là la valeur ajoutée de l'UpM. Soyez patient, vous allez voir...
Nous n'avons pas le droit de jouer avec des attentes que nous venons de créer. Pas le droit de frustrer l'ambition des jeunes de la Méditerranée pour un avenir meilleur. Il nous appartient de travailler ensemble et, bien sûr, de surmonter les entraves.
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