JORDANIE. Après l'accueil des Palestiniens, la Jordanie affronte l'afflux de réfugiés syriens sur son sol. Cette nouvelle donne oblige le Royaume hachémite à résoudre la problématique de l'accès à l'eau.
L'impact des nombreuses arrivées depuis six ans, principalement au Nord du pays, près de la frontière syrienne, se ressent d'autant plus fortement que cette ressource déjà rare doit donc être de plus en plus partagée. "Un Jordanien dispose de 80 à 90 litres d'eau par an. S'il vit au Nord du pays seulement de 60 à 70 litres. Il faut donc rendre l'eau disponible à tous pour répondre aux problèmes sociaux", souligne Iyad Dahiyat, secrétaire général de l'Autorité de l'eau en Jordanie.
Une solution à ce stress hydrique devenait donc de plus en plus urgente à trouver. "Nous sommes obligés de pomper de plus en plus d'eau dans la nappe phréatique ce qui représente un grand coût écologique et ne peut être qu'une solution à court terme", explique Iyad Dahiyat. Une eau qu'il faut consommer rapidement car, les pompages ne sont pas permanents pour permettre à chaque village d'obtenir cette précieuse ressource à tour de rôle. "Tous les quinze jours, les familles doivent faire des réserves d'eau."
L'impact des nombreuses arrivées depuis six ans, principalement au Nord du pays, près de la frontière syrienne, se ressent d'autant plus fortement que cette ressource déjà rare doit donc être de plus en plus partagée. "Un Jordanien dispose de 80 à 90 litres d'eau par an. S'il vit au Nord du pays seulement de 60 à 70 litres. Il faut donc rendre l'eau disponible à tous pour répondre aux problèmes sociaux", souligne Iyad Dahiyat, secrétaire général de l'Autorité de l'eau en Jordanie.
Une solution à ce stress hydrique devenait donc de plus en plus urgente à trouver. "Nous sommes obligés de pomper de plus en plus d'eau dans la nappe phréatique ce qui représente un grand coût écologique et ne peut être qu'une solution à court terme", explique Iyad Dahiyat. Une eau qu'il faut consommer rapidement car, les pompages ne sont pas permanents pour permettre à chaque village d'obtenir cette précieuse ressource à tour de rôle. "Tous les quinze jours, les familles doivent faire des réserves d'eau."
Financé par des fonds européens et français
Près d'Al Bariha, à quelques kilomètres d'Irbid et à 80 kilomètres au Nord de la capitale Amman, le projet Wadi Al Arab II vise à augmenter l'offre en eau potable de plus de 40% pour, justement, réduire les tensions entre les communautés locales et les réfugiés dans les gouvernorats du Nord (Irbid, Ajloun et Jerash). Comme le confie cet employé habitant un village situé près du projet, "nous devons parfois nous priver d'eau pendant un mois." Tasneem Bataineh, ingénieur sur le site de Wadi Al Arab II, confirme les énormes besoins et donc manques actuels : "l'eau, nous en avons besoin pour tout : se laver, cuisiner, arroser..."
Financé à 50% par la Banque européenne d'investissement (BEI - prêt de 54 M€), 40% par l'Agence française de développement (AFD - prêt de 43 M€) et 10% par l'Union européenne (subvention de 13,75 M€ via la Facilité d'investissement du Voisinage). Il est porté par le ministère jordanien de l'eau et de l'irrigation.
Le concept consiste à prélever 30 millions de mètres cubes d'eau brute par an du Canal du Roi Abdallah (KAC - King Abdullah Canal), anciennement baptisé Canal du Ghor oriental, et situé à la confluence entre le Jourdain et son affluent le Yarmouk. Des conduites permettront de l'amener dans la future station de traitement de Wadi Al Arab, qui sera la plus importante du pays. Elle dispose de quatre stations de pompage sur place, plus trois stations disséminées sur la route entre le KAC et Irbid. Le site accueille d'immenses réservoirs remplis de sable (voir photo ci-dessous) pour filtrer l'eau et la rendre potable. Une fois cette action menée à bien, cette eau sera ensuite remontée sur 30 km, avec un dénivelé de 825 mètres, jusqu'au réservoir Zabda (à la périphérie d'Irbid) déjà existant et fournissant principalement la ville d'Irbid.
Financé à 50% par la Banque européenne d'investissement (BEI - prêt de 54 M€), 40% par l'Agence française de développement (AFD - prêt de 43 M€) et 10% par l'Union européenne (subvention de 13,75 M€ via la Facilité d'investissement du Voisinage). Il est porté par le ministère jordanien de l'eau et de l'irrigation.
Le concept consiste à prélever 30 millions de mètres cubes d'eau brute par an du Canal du Roi Abdallah (KAC - King Abdullah Canal), anciennement baptisé Canal du Ghor oriental, et situé à la confluence entre le Jourdain et son affluent le Yarmouk. Des conduites permettront de l'amener dans la future station de traitement de Wadi Al Arab, qui sera la plus importante du pays. Elle dispose de quatre stations de pompage sur place, plus trois stations disséminées sur la route entre le KAC et Irbid. Le site accueille d'immenses réservoirs remplis de sable (voir photo ci-dessous) pour filtrer l'eau et la rendre potable. Une fois cette action menée à bien, cette eau sera ensuite remontée sur 30 km, avec un dénivelé de 825 mètres, jusqu'au réservoir Zabda (à la périphérie d'Irbid) déjà existant et fournissant principalement la ville d'Irbid.
Extension du projet en discussion
Cette ressource supplémentaire permettra d'apporter plus d'eau potable à 1,5 million de personnes notamment dans le gouvernorat d'Irbid, le second plus peuplé des douze que compte le pays. Le pipeline en acier reliant le Canal du Roi Abdallah et la station de traitement arrivera sur le chantier autour du 15 juillet 2018.
Aujourd'hui les travaux - débutés en mai 2017 avec la pose de la première pierre - vont bon train sur le chantier de Wadin Al Arab. La maîtrise d'ouvrage a été remportée par une co-entreprise turque composée de MAPA Construction and Trade Co et de Özaltin Construction.
La date de livraison, prévue à l'origine le 24 janvier 2019, a été retardée en mai 2019. Si l'Autorité jordanienne de l'eau espère une mise en service durant l'été 2019, les représentants de la co-entreprise turque s'avouent peu optimistes sur le respect de ce calendrier... "Nous pensons que ce sera un peu plus long", affirment-ils. Pourtant, comme le précise Bilal Alsharif, manager du projet à l'Autorité jordanienne de l'eau, "chaque jour compte pour la population."
Une extension du projet, pour capter jusqu'à 45 millions de mètres cubes, se trouve en discussion.
A plus long terme, Wadi Al Arab II prépare également les futurs transferts d'eau transfrontaliers dans le cadre des accords régionaux (Israël, Jordanie, Egypte) d'échanges d'eau du projet "Mer Rouge - Mer Morte" aussi appelé "Canal de la Paix".
Aujourd'hui les travaux - débutés en mai 2017 avec la pose de la première pierre - vont bon train sur le chantier de Wadin Al Arab. La maîtrise d'ouvrage a été remportée par une co-entreprise turque composée de MAPA Construction and Trade Co et de Özaltin Construction.
La date de livraison, prévue à l'origine le 24 janvier 2019, a été retardée en mai 2019. Si l'Autorité jordanienne de l'eau espère une mise en service durant l'été 2019, les représentants de la co-entreprise turque s'avouent peu optimistes sur le respect de ce calendrier... "Nous pensons que ce sera un peu plus long", affirment-ils. Pourtant, comme le précise Bilal Alsharif, manager du projet à l'Autorité jordanienne de l'eau, "chaque jour compte pour la population."
Une extension du projet, pour capter jusqu'à 45 millions de mètres cubes, se trouve en discussion.
A plus long terme, Wadi Al Arab II prépare également les futurs transferts d'eau transfrontaliers dans le cadre des accords régionaux (Israël, Jordanie, Egypte) d'échanges d'eau du projet "Mer Rouge - Mer Morte" aussi appelé "Canal de la Paix".

Remplis de sable, ces cuves vont permettre de filtrer l'eau qui arrivera par en dessous (photo : F.Dubessy)
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