
L'OCDE estime que le port de Marseille crée entre 40 000 et 45 000 emplois. (Photo GPMM)
FRANCE. Cherchez l’erreur… 109 millions de tonnes transitaient par Marseille-Fos en 1974 et 88 millions en 2011. Mécaniquement, le port a perdu au fil des ans de sa superbe.
Même s’il conserve sa place de plus grand port français, sa part de marché est passée de 3,1% en 2001 à 2,4% en 2010. S’agissant du trafic de conteneurs, Marseille-Fos s’est laissé dépassé par les ports de l’ouest de la Méditerranée.
« Cette croissance stagnante (-2% entre 1990 et 2011) contraste avec les taux de croissance d’Anvers (+83%) et avec ceux des ports espagnols de Valence et d’Algésiras, dont les taux de croissance sont encore plus spectaculaires, s’élevant respectivement à 427 % et 238 % sur la même période. Les taux de croissance restent plus modérés pour le Havre (27%) et Gênes (+16%), tout en restant supérieurs à ceux de Marseille-Fos », note l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique) dans son étude publiée en décembre 2012.
Même s’il conserve sa place de plus grand port français, sa part de marché est passée de 3,1% en 2001 à 2,4% en 2010. S’agissant du trafic de conteneurs, Marseille-Fos s’est laissé dépassé par les ports de l’ouest de la Méditerranée.
« Cette croissance stagnante (-2% entre 1990 et 2011) contraste avec les taux de croissance d’Anvers (+83%) et avec ceux des ports espagnols de Valence et d’Algésiras, dont les taux de croissance sont encore plus spectaculaires, s’élevant respectivement à 427 % et 238 % sur la même période. Les taux de croissance restent plus modérés pour le Havre (27%) et Gênes (+16%), tout en restant supérieurs à ceux de Marseille-Fos », note l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique) dans son étude publiée en décembre 2012.
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6% de bénéfice pour la région PACA contre 30% pour la région parisienne. (Photo GPMM)
Une connectivité similaire à Barcelone et Gênes
S’agissant de la connectivité maritime, le document démontre une grande similarité de Marseille-Fos avec les ports voisins de Barcelone, Valence et Gênes en ce qui concerne les fonctions de connectivité portuaire. Des ports caractérisés par leur centralité aux fonctions de hub limitées.
Seul Algésiras peut être, selon l’OCDE, considéré comme un hub mondial en Méditerranée. « Son concurrent, Tanger-Med au Maroc n’a pas été capable d’atteindre des niveaux similaires de centralité et d’agglomération et se place derrière Marseille-Fos », ajoute le document.
Si les armateurs inscrivent Marseille dans leurs itinéraires (14 des 60 routes Asie-Méditerranée), Port Saïd y figure 26 fois, loin devant Gênes (21) et Barcelone (21) ! Ces ports présents sur les mêmes services maritimes ne se trouvent pas en concurrence. En termes, de lignes maritimes de courte distance, Izmir arrive en tête devant Barcelone et le Pirée, Marseille se contentant d'une 19ème position.
Seul Algésiras peut être, selon l’OCDE, considéré comme un hub mondial en Méditerranée. « Son concurrent, Tanger-Med au Maroc n’a pas été capable d’atteindre des niveaux similaires de centralité et d’agglomération et se place derrière Marseille-Fos », ajoute le document.
Si les armateurs inscrivent Marseille dans leurs itinéraires (14 des 60 routes Asie-Méditerranée), Port Saïd y figure 26 fois, loin devant Gênes (21) et Barcelone (21) ! Ces ports présents sur les mêmes services maritimes ne se trouvent pas en concurrence. En termes, de lignes maritimes de courte distance, Izmir arrive en tête devant Barcelone et le Pirée, Marseille se contentant d'une 19ème position.
Coefficient multiplicateur de 2,01
Du point de vue de l’efficacité, que l’OCDE mesure par le temps de manutention des conteneurs, Marseille se situe dans la moyenne des ports de Méditerranée avec une efficacité supérieure à Gênes et Tarragone.
Le port de Marseille-Fos, très gros pourvoyeur de main d’œuvre fait travailler entre 40 000 et 45 000 personnes, deux fois plus qu’au Havre et trois fois plus qu’à Dunkerque. Ce qui conduit l’OCDE a évaluer à 4 mrds €, soit 3% du PIB de la région PACA, la valeur ajoutée du cluster portuaire de Marseille-Fos. L’OCDE introduit la notion de coefficient multiplicateur. Cette donnée économique inédite conduit les experts à indiquer « qu’une nouvelle demande d’un euro à l’intérieur du complexe portuaire génère un euro supplémentaire d’offre dans l’économie française. »
Un tiers de cet effet multiplicateur du port bénéficie à la région Ile-de-France et à Rhône-Alpes, compte tenu des échanges du port avec ces deux régions. La région PACA ne tire que 6% de cet euro supplémentaire…
Une révélation qui inquiète Bernard Morel, vice-président de la région Provence Alpes Côte d'Azur en charge de l’économie : « A quoi bon développer et investir dans le port. Il existe un vrai problème d’arrimage du port à son activité économique », soulignait-il le 19 décembre 2012 lors de la présentation officielle de l’étude à Marseille devant les professionnels de la place portuaire et les représentants des collectivités territoriales.
Ces derniers se sont déclarés majoritairement déçus par les résultats et les préconisations de l’étude à commencer par le premier adjoint au maire de la ville Roland Blum qui vient tout juste de signer une charte Ville-Port pour une communauté de destins. « J’aurais aimé avoir des pistes concrètes. Je n’ai pas trouvé de solution originale si ce n’est nous dire qu’il fallait que l’État soit moins présent et régionaliser la gouvernance », a-t-il précisé.
Parmi les préconisations, l’étude suggère de développer une perspective commune pour les bassins Ouest sur le long terme, initier des politiques commerciales proactives, développer un plan d’action concret pour attirer les services maritimes internationaux.
Olaf Merk, co-auteur de l’étude, préconise également d’améliorer l’image du Grand port maritime de Marseille et une révision de son Plan Stratégique. Ce que le président du directoire du port, Jean-Claude Terrier, s’est engagé à faire dès 2013.
Consulter l'étude complète de l'OCDE sur le Port de Marseille-Fos
Le port de Marseille-Fos, très gros pourvoyeur de main d’œuvre fait travailler entre 40 000 et 45 000 personnes, deux fois plus qu’au Havre et trois fois plus qu’à Dunkerque. Ce qui conduit l’OCDE a évaluer à 4 mrds €, soit 3% du PIB de la région PACA, la valeur ajoutée du cluster portuaire de Marseille-Fos. L’OCDE introduit la notion de coefficient multiplicateur. Cette donnée économique inédite conduit les experts à indiquer « qu’une nouvelle demande d’un euro à l’intérieur du complexe portuaire génère un euro supplémentaire d’offre dans l’économie française. »
Un tiers de cet effet multiplicateur du port bénéficie à la région Ile-de-France et à Rhône-Alpes, compte tenu des échanges du port avec ces deux régions. La région PACA ne tire que 6% de cet euro supplémentaire…
Une révélation qui inquiète Bernard Morel, vice-président de la région Provence Alpes Côte d'Azur en charge de l’économie : « A quoi bon développer et investir dans le port. Il existe un vrai problème d’arrimage du port à son activité économique », soulignait-il le 19 décembre 2012 lors de la présentation officielle de l’étude à Marseille devant les professionnels de la place portuaire et les représentants des collectivités territoriales.
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