
econostrum.info : Le Plan Bleu vient d’éditer un guide méthodologique de la gestion de la demande en eau, dont il a confié la rédaction à votre bureau d’étude Quels objectifs poursuit cet opuscule ?
Nicolas Dutreix : Le guide d’aide à la décision que vient de publier le Plan Bleu pour la Méditerranée s’appuie sur des études de cas, avec la volonté pratique d’aider les décideurs des collectivités territoriales.
Il identifie cent-vingt-quatre mesures. En fonction de leurs problématiques, les collectivités peuvent y choisir celles qui leurs semblent envisageables et souhaitables. Ce guide éclaire leur réflexion. Il propose une méthodologie pour que les décideurs locaux puissent faire des choix et les hiérarchiser.
L’analyse coût-avantages menée pour chacune de ces mesures possibles permet de les hiérarchiser en fonction de résultats environnementaux, mais aussi sociaux.
Ce guide constitue-t-il une étape, symbolique, du passage d’une politique de l’offre à une autre, basée sur la gestion de la demande ?
Oui, il résulte d’un travail de longue haleine que mène le Plan Bleu sur la question de l’utilisation de l’eau en Méditerranée sur le sujet.
Nous constatons que peu à peu les politiques de l’offre en eau se voient complétées par des politiques de la demande.
La GDE progresse notablement. Nous l’avons vérifié en travaillant sur un cas d’école, la région de Sfax, dans l’ouest tunisien. Nous pensons nécessaire d’accompagner le mouvement en facilitant les prises de décisions des acteurs.
Enjeu primordial
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Quelle méthode propose ce guide ?
Il permet de décliner les mesures possibles de GDE en ouvrant le catalogue de celles-ci. D’abord il s’agit de déterminer sa politique de gestion de l’eau et de l’organiser avec divers acteurs.
Dans les pays méditerranéens, à côté d’une police de l’eau et d’instances d’arbitrages, nous assistons à la naissance d’associations d’irrigants, de contrats de rivières, ou de gestion d’une nappe souterraine, ou d’institutions participatives telles que les commissions locales de l’eau.
Un arsenal législatif permet de mieux _sauvegarder les eaux fossiles, de contrôler les forages, ou encore de réguler les productions agricoles.
Ces dernières sont grandes consommatrices d’eau. Vous semblez dire qu'il s'agit d'un enjeu primordial.
Oui, on ne dit pas assez que l’agriculture, autour de la Méditerranée, représente – en particulier au sud – 60 à 80% des usages de l’eau.
Voilà donc une activité cruciale pour le développement durable. Et un levier pour toutes les politiques de gestion de la demande.
Ainsi, dans toute une série de travaux, le Plan Bleu estime à 30% le potentiel d’eaux usées réutilisables par l’agriculture dans les pays du sud méditerranéen.
Mais voilà, encore faut-il être en mesure de les traiter. L’enjeu est important, notamment au niveau social, compte tenu du grand nombre d’emplois, réels et potentiels, que représente l’agriculture dans cette région.