
-
Les Tunisiens approuvent la nouvelle constitution par référendum
-
Kaïs Saïed joue à quitte ou double avec son référendum sur la nouvelle constitution tunisienne
-
La Tunisie et l'Algérie échouent à accueillir le siège de l'Agence africaine du médicament
-
Le patronat tunisien réclame un accord de libre-échange entre la Tunisie et l'Algérie
-
Les frontières terrestres entre l'Algérie et la Tunisie vont rouvrir
TUNISIE. L'assemblée constituante tunisienne a commencé ses travaux ce 22 novembre 2011 en entamant l'hymne national tunisien et la première sourate du Coran, la Fatiha, en hommage aux morts de la révolution. Dominée avec 90 élus par le parti islamiste modéré Ennahda (Renaissance), l'assemblée compte 217 membres qui vont travailler durant un an sur la rédaction d'une nouvelle constitution qui fixera les règles de fonctionnement du pays.
Les deux autres principaux partis, celui de la gauche nationaliste, le CPR (Congrès pour la République) et celui de la gauche laïque, Ettakatol, arrivent loin derrière Ennahda avec seulement 30 et 21 représentants.
C'est pourtant un membre d'Ettakatol, Moustafa ben Jaafar, qui occupe le fauteuil de président de l'assemblée constituante, alors que celui de président de la République a échu à Moncef Marzouki, responsable du CPR.
Mais l'essentiel du pouvoir résidera entre les mains d'Hamadi Jebali, secrétaire général d'Ennahda et premier ministre du futur gouvernement de coalition. Certains membres du gouvernement de transition pourraient conserver leur portefeuille, comme les ministres des Finances et de la Défense, ou encore le gouverneur de la Banque centrale. Ennahda entend ainsi rassurer ses partenaires et montrer que le parti islamiste respectera ses engagements de modérations.
La rue inquiète
Mais dans la rue, une partie de la population tunisienne se montre extrêmement inquiète.
Un millier de manifestants regroupés devant le palais abritant la séance inaugurale de l'assemblée constituante ont scandé des slogans hostiles à un abandon de la laïcité et du modèle social de la Tunisie, en particulier concernant le droit des femmes. Les pancartes étaient on ne peut plus explicites avec des avertissements comme "on vous a à l'œil " ou encore "Pas touche à mes libertés".
Les manifestants refusent un système de gouvernance basée sur la charia (loi islamique, NDLR), le califat, qu'a évoqué récemment le futur premier ministre. Les tunisiens attentent énormément du nouveau gouvernement, qu'il s'agisse de libertés, d'emplois ou de meilleurs rémunérations.