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Un 23 octobre crucial pour la Tunisie


Rédigé par Gérard Tur, le Mercredi 23 Octobre 2013 - Lu 2216 fois


La population tunisienne se lasse de l'immobilisme de la classe politique. Photo cjb22, licence CC
La population tunisienne se lasse de l'immobilisme de la classe politique. Photo cjb22, licence CC
 TUNISIE.  Deux ans pour écrire une constitution, sela semble plus que suffisant. L'assemblée constituante élue en octobre 2011 par le peuple tunisien n'y est pourtant pas parvenue. Elle disposait d'un an pour présenter un texte. Elle n'a accouché que de cinq brouillons morts nés. Le parti islamiste Ennahda, porté au pouvoir en 2011, semble incapable, ou peu désireux, d'avancer.
 
Aujourd'hui mercredi 23 octobre 2013, 21 partis politiques tunisiens entament un « dialogue national » pour sortir d'une impasse politique qui débouche sur un pourrissement croissant de la situation. Avec déjà deux assassinats d'opposants politiques (Mohamed Brahmi et Chokri Belaïd).
 
Cette instabilité politique nuit à l'économie. Le tourisme comme les investissements directs étrangers n'arrivent pas à retrouver leurs niveaux d'avant la révolution, avec comme résultat des indicateurs qui se dégradent d'année en année. Le FMI prévoit pour 2013 un taux de croissance du PIB de 3%. Il était de 3,6% en 2012. L'inflation suit la courbe inverse avec 6% en 2013 contre 5,6% en 2012. La balance commerciale restera négative à -8% (-8,1% en 2012). Seul le taux de chômage évolue favorablement avec 16,4% en 2013 contre 17,6% en 2012.
 
Personne ne voit comment la situation pourrait s'améliorer à court terme car le terrorisme progresse. Ainsi, le ministères des affaires étrangères français considère le sud et l’ouest du pays comme « formellement déconseillés ».

Démission

Noureddine Zekri pourrait devenir le prochain premier ministre de Tunisie. Photo FIPA Tunisie.
Noureddine Zekri pourrait devenir le prochain premier ministre de Tunisie. Photo FIPA Tunisie.
La société civile tente de prendre le relais des politiques. Le syndicat UGTT, le patronat, l’Ordre des avocats et la Ligue des droits de l’homme ont formé un quartet de médiation à l'origine de ce « dialogue national » qui doit démarrer aujourd'hui. Ils ont rédigé une feuille de route prévoyant l'achèvement de la rédaction de la constitution avant fin novembre, la mise en place d'une instance indépendante chargée d'organiser des élections et le remplacement de l'actuel gouvernement par une équipe d'experts de la société civile. La majorité des députés se sont opposés à la feuille de route du Quartet qui dépossèderait leur parti, Ennahda, du pouvoir.

La quartet de médiation est soutenu par 60 députés qui se sont retirés de l’assemblée constituante. Ces derniers estiment que l’assemblée dépasse ses prérogatives en s’accordant un mandat illimité.

Sous la pression, le gouvernement tunisien devrait annoncer sa démission. Déjà, le 22 octobre, le président de l'Assemblée nationale constituante, Mustapha Ben Jaafar, a assuré que le premier ministre quitterait ses fonctions « dans quelques semaines» et qu'il s'engagerait dès le 23 octobre à «respecter la feuille de route » du quartet.
Le nouveau premier ministre aura deux semaines pour former un cabinet, pendant que les partis politiques chercheront un consensus sur la future Constitution et un calendrier électoral.




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