TUNISIE. Fin novembre 2015, Salma Elloumi, ministre tunisienne du tourisme, annonçait que 4,6 millions de touristes étaient venus en Tunisie. Ils devraient être 5 millions d'ici à la fin de l'année contre 6 millions en 2014.
Si les touristes algériens se trouvent en progression de 16%, le nombre d’entrées d’Européens (principalement les Italiens, Espagnols et Français) a officiellement baissé de 50% de janvier à octobre 2015 par rapport à la même période l'an dernier. Principale explication, sur les 600 000 croisiéristes programmés pour 2015, seuls 22 000 ont finalement débarqués en Tunisie.
Les hôtels ne tourneraient qu’à 40% de leurs capacités. Le secteur a été fortement touché par les attaques du Bardo et de Sousse dont les victimes étaient principalement des étrangers. « La situation est très morose. Les taux d’occupation ne dépassent pas 20% » de la capacité hôtelière du pays, a récemment déclaré le président de la Fédération tunisienne de l’hôtellerie, Radhouane Ben Salah, à la radio Mosaïque FM.
Si les touristes algériens se trouvent en progression de 16%, le nombre d’entrées d’Européens (principalement les Italiens, Espagnols et Français) a officiellement baissé de 50% de janvier à octobre 2015 par rapport à la même période l'an dernier. Principale explication, sur les 600 000 croisiéristes programmés pour 2015, seuls 22 000 ont finalement débarqués en Tunisie.
Les hôtels ne tourneraient qu’à 40% de leurs capacités. Le secteur a été fortement touché par les attaques du Bardo et de Sousse dont les victimes étaient principalement des étrangers. « La situation est très morose. Les taux d’occupation ne dépassent pas 20% » de la capacité hôtelière du pays, a récemment déclaré le président de la Fédération tunisienne de l’hôtellerie, Radhouane Ben Salah, à la radio Mosaïque FM.
Des mesures en faveur du secteur touristique
Il aura fallu attendre l’attentat de Sousse, trois mois après l’attaque du musée du Bardo, pour que le ministère du tourisme annonce des mesures d’urgence pour aider le secteur. La plupart visent à aider directement les structures touristiques. Il a été décidé de leur accorder des crédits exceptionnels (remboursables sur sept ans) pour financer leurs activités pour 2015 et 2016. Le remboursement de leurs prêts pourra être reporté et rééchelonné, tout comme les créances fiscales des institutions touristiques ainsi que celles contractées auprès des compagnie de gaz, d’électricité et d’eau, la STEG et la SONEDE.
Le ministère promet en outre une prise charge par l’État de la CNSS (couverture sociale) des employés sur six mois renouvelables, ainsi qu’une prime de 200 dinars (90 euros) par mois pour ceux qui subissent un chômage technique.
D’autres mesures annoncées visent directement les touristes : annulation du timbre fiscal de 30 dinars (une quinzaine d’euros) imposé aux étrangers qui quittent le territoire, réductions des tarifs de transports pour les tunisiens résidant à l’étranger, facilitation de visas pour les investisseurs de Chine, Inde, Iran ou encore de Jordanie.
Le ministère promet en outre une prise charge par l’État de la CNSS (couverture sociale) des employés sur six mois renouvelables, ainsi qu’une prime de 200 dinars (90 euros) par mois pour ceux qui subissent un chômage technique.
D’autres mesures annoncées visent directement les touristes : annulation du timbre fiscal de 30 dinars (une quinzaine d’euros) imposé aux étrangers qui quittent le territoire, réductions des tarifs de transports pour les tunisiens résidant à l’étranger, facilitation de visas pour les investisseurs de Chine, Inde, Iran ou encore de Jordanie.
Conséquences sur les emplois indirects
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C’est le cas notamment des artisans et des vendeurs d’articles de souvenirs de la médina de Tunis, des banlieues chics de la capitale comme Gammarth et Sidi Bousaïd, ou bien des zones touristiques de Djerba, Zarzis, Sousse ou Hammamet. Selon le ministère du tourisme et de l’artisanat un conseil ministériel sera prochainement organisé à ce sujet.
Les chauffeurs de taxi sont également en première ligne. « Nous ne travaillons plus depuis l’attentat de Sousse », confie Kamel, 56 ans, au volant de son taxi jaune. Ce père de famille avait l’habitude depuis 30 ans d’attendre les touristes près des hôtels de Gammarth. Il dit avoir perdu 80% de ses clients. « Avec le loyer, les charges et un salaire en baisse de 50%, c’est très difficile », explique-t-il. Optimiste il espère tout de même que les visiteurs étrangers reviendront mais se dit conscient que cela « prendra du temps ».
Le secteur agricole touché de plein fouet
D’autres activités plus lointaines sont aussi fortement touchées comme l’agriculture. Selon le syndicat Utap (Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche), les pertes dans le secteur étaient estimées à plus de 450 millions de dinars (230 millions d’euros) à la mi-août, depuis le dernier attentat du 26 juin. Le prix des pastèques, aurait baissé de moitié, passant de 250 millimes à 120 millimes le kilo (de 110 à 50 centimes d’euros), celui des melons de 700 à 200 millimes (30 à 9 centimes d’euros), soit une baisse de 71%. Le prix des tomates destinées à la consommation a dégringolé de 60% passant de 500 millimes (20 centimes d’euros) le kilo avant l'acte terroriste à 200 millimes (9 centimes d’euros) après.
Mohamed Moustapha s’occupe de quinze hectares de culture maraichère dans une propriété qui en compte 200 au Nord de Tunis. Après la révolution, l’activité était plutôt prospère dit-il, à la faveur notamment de la forte demande libyenne. Mais cet été, les prix de vente ont soudainement chuté après l’attaque de Sousse. Ses potirons sont passés d’une moyenne d’un dinars à 350 millimes (50 à 15 centimes d’euros), ses melons vendus à 650 milimes le kilo (30 centimes d’euros) ont vu leur prix divisé par 2,5 dès le lendemain de l’attaque, assure-t-il. Aucune aide ne lui a été proposée.
« D’habitude les hôtels consomment beaucoup de fruits et légumes mais ce marché a disparu. Nous craignons de pas pas pouvoir votre la totalité de notre production cette année. C’est incroyable. Cela ne nous était jamais arrivé d’être en surplus de production ». Il s’attend à un déficit et entrevoit déjà d’autres conséquences : « Je ne vais pas agrandir, ni investir, ni créer des emplois ». Exporter ? Il n’y songe pas : « C’est un parcours du combattant, surtout pour des denrées périssables ».
Le seul geste de solidarité vis à vis du secteur agricole est venu de l’Union Européenne. Elle a augmenté le volume d’exports d’huile d’olive tunisienne exempté de droits de douanes.
Mohamed Moustapha s’occupe de quinze hectares de culture maraichère dans une propriété qui en compte 200 au Nord de Tunis. Après la révolution, l’activité était plutôt prospère dit-il, à la faveur notamment de la forte demande libyenne. Mais cet été, les prix de vente ont soudainement chuté après l’attaque de Sousse. Ses potirons sont passés d’une moyenne d’un dinars à 350 millimes (50 à 15 centimes d’euros), ses melons vendus à 650 milimes le kilo (30 centimes d’euros) ont vu leur prix divisé par 2,5 dès le lendemain de l’attaque, assure-t-il. Aucune aide ne lui a été proposée.
« D’habitude les hôtels consomment beaucoup de fruits et légumes mais ce marché a disparu. Nous craignons de pas pas pouvoir votre la totalité de notre production cette année. C’est incroyable. Cela ne nous était jamais arrivé d’être en surplus de production ». Il s’attend à un déficit et entrevoit déjà d’autres conséquences : « Je ne vais pas agrandir, ni investir, ni créer des emplois ». Exporter ? Il n’y songe pas : « C’est un parcours du combattant, surtout pour des denrées périssables ».
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