
Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu et Jean-Claude Juncker, président de la Commision Européenne. Photo UE Etienne Ansotte
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EUROPE / TURQUIE. L'Union européenne et la Turquie ont signé, dimanche 29 novembre 2015, un accord qualifié par le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu d'historique...mais qui laisse planer un sentiment de gène chez certains Européens.
En effet, l'Europe achète littéralement la Turquie en lui proposant 3 mrds € et un nouvel examen de sa candidature au sein de l'UE...si elle retient les migrants sur son sol et si elle accepte de « récupérer » les illégaux chassés d'Europe. Le document de trois pages ne prévoit pas de calendrier et ne précise pas qui réglera la note, la Commission européenne ne débloquant qu'une enveloppe de 500 M€.
L'Europe promet à la Turquie de l'aider à financer l'accueil des 2,2 millions de réfugiés qui se pressent dans ses camps via des projets concrets d'aide mise en place par Ankara et que Bruxelles validera.
La Turquie a obtenu plus qu'une simple enveloppe, fût-elle de 3 mrds €. L'Europe va ainsi faciliter la délivrance de visas pour les Turcs, si ces derniers se mettent réellement à lutter contre l'immigration illégale et les passeurs. Un second pas sera fait avec l'ouverture en décembre 2015 des négociations sur le volet de politique économique et monétaire d'une éventuelle entrée de la Turquie dans l'UE.
Si elles aboutissent, il restera encore à négocier les questions relatives à la justice et aux libertés. Compte tenu de la dérive dictatoriale d'Ankara, avec notamment de plus en plus de journalistes mis en prison ou agressés, personne n'imagine l'Europe accueillir la Turquie en son sein sans renoncer du même coup à ses valeurs. D'autant plus que Chypre refuse toute discussion tant que la Turquie occupera le nord de l’île.
La remise en marche du processus d'intégration ne semble donc qu'une opération de communication intérieure de la Turquie à laquelle l'UE accepte de participer. Une belle campagne de tout de même 3 mrds € financée par l'UE. Mais pour les Etats européens, réduite la vague de migrants n'a pas de prix.
En effet, l'Europe achète littéralement la Turquie en lui proposant 3 mrds € et un nouvel examen de sa candidature au sein de l'UE...si elle retient les migrants sur son sol et si elle accepte de « récupérer » les illégaux chassés d'Europe. Le document de trois pages ne prévoit pas de calendrier et ne précise pas qui réglera la note, la Commission européenne ne débloquant qu'une enveloppe de 500 M€.
L'Europe promet à la Turquie de l'aider à financer l'accueil des 2,2 millions de réfugiés qui se pressent dans ses camps via des projets concrets d'aide mise en place par Ankara et que Bruxelles validera.
La Turquie a obtenu plus qu'une simple enveloppe, fût-elle de 3 mrds €. L'Europe va ainsi faciliter la délivrance de visas pour les Turcs, si ces derniers se mettent réellement à lutter contre l'immigration illégale et les passeurs. Un second pas sera fait avec l'ouverture en décembre 2015 des négociations sur le volet de politique économique et monétaire d'une éventuelle entrée de la Turquie dans l'UE.
Si elles aboutissent, il restera encore à négocier les questions relatives à la justice et aux libertés. Compte tenu de la dérive dictatoriale d'Ankara, avec notamment de plus en plus de journalistes mis en prison ou agressés, personne n'imagine l'Europe accueillir la Turquie en son sein sans renoncer du même coup à ses valeurs. D'autant plus que Chypre refuse toute discussion tant que la Turquie occupera le nord de l’île.
La remise en marche du processus d'intégration ne semble donc qu'une opération de communication intérieure de la Turquie à laquelle l'UE accepte de participer. Une belle campagne de tout de même 3 mrds € financée par l'UE. Mais pour les Etats européens, réduite la vague de migrants n'a pas de prix.