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Soleil voilé sur le photovoltaïque en France


Rédigé par , le Vendredi 13 Mai 2011 - Lu 4272 fois

La Haute Provence inaugure ce qui sera sans doute le dernier parc photovoltaïque d'importance en France. Le développement du secteur du à un tarif de rachat électrique alléchant pour les fonds d'investissement, avait surtout conduit à l'importation de modules chinois. Mais plus de 10 000 emplois sont aussi en jeu dans l'hexagone.


Etienne Grodard réussit un parc PV important, mais Enfinity devra revoir son plan de développement (photo MN)
Etienne Grodard réussit un parc PV important, mais Enfinity devra revoir son plan de développement (photo MN)

FRANCE. Il s’agit probablement du dernier grand parc photovoltaïque de Provence. Le centre de la « Colle des Mées » (La "Colline des Mées" en occitan) laisse apparaître 79 000 modules photovoltaïques organisées en vagues sur ce plateau vallonné.
 

C’est le plus beau fleuron, mais aussi peut-être le dernier, de la société belge Enfinity, installée en France depuis 2008, à une époque où le gouvernement français subventionnait ce type de projets en imposant le rachat de l’électricité à un tarif alléchant.
 

Las, entre la mi 2010 et la mi 2011, le kWh est passé de 58 à 31 cts €. Ce mouvement décroissant, que suivent aussi l’Espagne et l’Allemagne, qui partaient toutefois de moins haut, a cisaillé le secteur opulent de l’énergie photovoltaïque en France. On estime que 40 % des 25000 emplois de cette activité y seront perdus à la fin 2011. 


Les collectivités locales perdent le goût du soleil

La Colle des Mées produira 26 millions de kWh par an à partir d’un parc de 36 ha. Cependant cette réalisation laisse aussi un goût amer aux élus régionaux ; ils misaient sur une taxe professionnelle importante, mais cet impôt bénéficiant aux collectivités locales en France a été supprimé entre le lancement du projet et sa réalisation.

 

Le département des Alpes de Haute Provence, de son côté, pensait faire de la vallée de la Durance, que surplombe le parc photovoltaïque des Mées, une « vallée des énergies renouvelables ». Après quelques jolies réalisations il faudra pourtant rabattre ces ambitions.
 

La société qui porte le projet connaît aujourd’hui des difficultés et envisage des licenciements. Il faudra attendre de savoir quelle sera l’attitude des financiers flamands du groupe. En attendant, Enfinity envisage de reporter ses efforts sur l’équipement de bâtiments professionnels, car les tarifs de rachat électrique y restent attractifs. 


Effet d'aubaine et bulle spéculative

Les dispositifs français ont permis aux fonds d'investissements de réaliser de hauts rendements financiers, et a l'industrie chinoise une belle croissance. Mais la filière photovoltaïque européenne reste introuvable (photo MN)
Les dispositifs français ont permis aux fonds d'investissements de réaliser de hauts rendements financiers, et a l'industrie chinoise une belle croissance. Mais la filière photovoltaïque européenne reste introuvable (photo MN)

La décrue du photovoltaïque en France s’explique par la crainte du gouvernement de voir gonfler une bulle spéculative. L’effet d’aubaine constitué par l’ancien tarif de rachat de l’électricité renouvelable avait fait naître des projets essentiellement financiers. Un projet caricatural d ’un parc de 100 MW anéantissant à La Barben (Bouches-du-Rhône) des espaces de grande biodiversité, s’est ainsi brisé sur la baisse de profits induite par celle du tarif de rachat. 
 

La recherche d’un profit maximal, uniquement basée sur ce tarif de rachat, avait d’abord conduit à une augmentation des importations de panneaux photovoltaïques chinois. En effet, l’autre pendant du problème, est l’impossibilité de faire naître en Europe une filière durable de l’industrie photovoltaïque. 






1.Posté par Diacre le 24/05/2011 04:36
Ce parc de 36 hectares, sur un splendide plateau vallonnée, visible à 10 km à la ronde, sur de la terre agricole, est abominable !
Mais aucune critique n'est faite.

Par contre, le projet de La Barben, portant sur un sol semi-rocheux, désertique, impropre à l'agriculture, bordant une ligne TGV, sur terrain plat non visible, est taxé de "caricature".

Franchement je pense que c'est cet article qui est une caricature.
On se demande ce qui cloche en France, il suffit de lire pour comprendre que l'on marche sur la tête ici.

Michel Neumuller ferait bien de s'informer au lieu de dire n'importe quoi. (La Barben sur de la terre agricole... franchement... Faite au moins votre travail en allant vous informer)

2.Posté par Diacre le 24/05/2011 04:47
# "La recherche d’un profit maximal, uniquement basée sur ce tarif de rachat, avait d’abord conduit à une augmentation des importations de panneaux photovoltaïques chinois."

Mais faites votre métier de journalistes ! Au lieu de colporter des ragots.
Le principale fournisseur de panneaux photovoltaïques en France est l'Allemagne, et en second l'Espagne. La Chine n'est que loin derrière.
Quant aux panneaux français, il n'en existe pas. Il n'y a qu'une industrie embryonnaire

# "l’autre pendant du problème, est l’impossibilité de faire naître en Europe une filière durable de l’industrie photovoltaïque."

Encore une fois, il existe une très importante industrie photovoltaïque en Allemagne qui est le leader mondial. Renseignez vous. Et il en existait une importante en Espagne jusqu'en 2010 (qui est mal au point suite au coupe budgétaire dans le pays et en France).
La France était sur le point de mettre en place son industrie, avec une production pouvant rapidement monter à 450 MW de panneaux solaires par an d'ici fin 2011.
Mais tous les projets d'usines (qui avaient trouvé leur financement et les permis) ont été annulés dans la précipitation en décembre 2010.

3.Posté par Michel Neumuller le 24/05/2011 19:48
Il serait intéressant pour l'information du public que ce contributeur nous précise quelles sont les firmes françaises qui selon lui s'apprêtaient à se lancer dans la production de panneaux photovoltaïques en France en 2010. Quant aux 79000 modules installés par Enfinity sur le site de la Colle des Mées, ils sont en effet de fabrication chinoise, ce qui n'affaiblit en rien la portée générale des propos de notre lecteur sur l'industrie allemande du photovoltaïque.

Concernant le projet de La Barben, les études d'impact ont montré que les lieux sont survolés par un couple d'aigles de bonnelli ; Ce petit aigle est rarissime en France et réclame un "bol alimentaire" varié. Sa présence signe un haut niveau de biodiversité. Le rapport de la Dreal, en 2010, à propos de ce projet, critique sur la régularité juridique du dossier de permis de construire, note aussi : "sur le fond, les conclusions de l’analyse des impacts et des incidences Natura 2000 sont systématiquement minorées. Notamment, celles sur la viabilité de l’espèce protégée emblématique qu’est l’Aigle de Bonelli sont sous-estimées. … Dans tous les cas, l’atteinte à cet espace naturel qui abrite une grande biodiversité et notamment de nombreuses espèces protégées, en l’état actuel de la réglementation, ne semble pas acceptable".

4.Posté par Diacre le 26/05/2011 17:11
Le fait que l'aigle de Bonelli survole un terrain désertique n'en fait pas pour autant un terrain "agricole". Or dans votre article, vous parlez d'un terrain AGRICOLE (!). C'est bien le signe que vous ne maitrisez pas le sujet.

Dans le même rapport de la DREAL, il est fait mention que l'aigle ne chasse pas dans la zone, mais se contente de la survoler. Et on peut comprendre l'animal, sachant qu'une ligne TGV traverse la zone de long en large. En aucun cas on ne parle ici de son terrain de chasse effectif.

De deux, l'aigle niche à 7.5 km de là, dans la zone montagneuse plus au nord. Et il ne resterait plus que deux couples (il existait un troisième couple, mais on a retrouvé la femelle morte accrochée à une ligne haute tension d'EDF sur je ne sais plus quelle commune). Et franchement la survie de cette espèce ne repose pas sur le projet de La Barben, mais plutôt sur les lignes hautes tensions qui ne sont toujours pas enfouies sous terre, et sur la politique agricole qui fait disparaitre tout le gibier dans la zone (Avec les pesticides actuels, toute la chaine alimentaire est éradiquée), sans parler des fous furieux qui déposent des boulettes de viande empoisonnées.

Dans tous les cas, l'existence de cette aigle dans la région n'empêche pas que le projet La Barben était supposé se faire sur un terrain désertique, incultivable, en bordure de TGV. Quant à la "grande biodiversité" du terrain, je ne sais pas à quoi vous faites allusion.

Quant aux panneaux, ils devaient être construit par une société locale, du coté de Marseille il me semble. Mais je n'en sais pas plus.

Par contre EDF a construit en pleine foret un parc de 74 MW, rasant 170 hectares de foret, pas très loin des Pyrénées. Là oui, il y avait une grande biodiversité animale et végétale. Une foret, ce n'est pas une garrigue aride.
Idem pour votre parc de 36 hectares sur un superbe sol agricole.

Mais où est la critique sur ces parcs ? Nulle part. J'ai beau relire votre article, on pourrait même croire que vous en faites une ode.
Par contre vous tirez à boulet rouge sur La Barben, qui était probablement le moins con des projets de ces 6 dernières années. C'est risible.
On marche sur la tête, et ce n'est pas nouveau. Il ne faut pas s'étonner dès lors si tout va mal dans ce pays.

Pour en revenir à la production de PPV sur le sol français, je pourrais citer deux exemples:

1- Photowatt, industriel qui transforme le lingot de silicium en panneau PV en France.
900 salariés en 2008.
230 licenciements fin 2010. 370 licenciements supplémentaires annoncées en mars 2011.
Il ne reste plus que 300 salariés dans cette boite en pleine tourmente qui était pourtant promise à un grand avenir fin 2009.

2- EDF-EN et First Solar:
En 2009, First Solar et EDF En annonçaient leur projet de construire une immense usine de production de panneaux PV en France, à Saint-Auban pour une première capacité de production effective de 100 MW de panneaux par an dès la fin de l'année 2011.
La première pierre du projet était sur le point d'être posée quand arrive décembre 2010 et le "fameux" moratoire.
Projet entièrement abandonné à la va-vite.

Bref il existe une forte industrie photovoltaïque en Europe (Avec l'Allemagne leader mondial). Et l'industrie française était sur le point de naitre.
Ce qui n'est pas difficile lorsqu'il y a le savoir-faire d'un coté, et la demande de l'autre.
Mais la décision politique prise le 09 décembre 2010 a entièrement balayé cette industrie naissante puisque de facto il n'y a plus aucun avenir pour les parcs solaires en France. Quant à l'export, il faudrait déjà une assise nationale avant de pouvoir espérer vendre à l'étranger. Arbre a besoin d'une graine pour germer.

5.Posté par Diacre le 26/05/2011 17:23
"critique sur la régularité juridique du dossier de permis de construire"

Je ne vois pas à quoi vous faites allusion. Vous laissez entendre une irrégularité administrative ? une fraude ? voir même un acte de corruption ? C'est une accusation grave que vous faites là.

Si vous avez des informations qui vous laissent penser cela, je vous suggère de les partager avec les services de la préfecture, ou de les communiquer au parquet.

Si ce ne sont que des paroles en l'air... C'est diffamant, et surtout navrant.

6.Posté par Michel Neumuller le 28/05/2011 08:15
Pour répondre à notre lecteur, le mieux est probablement de mettre à disposition le rapport de la Dreal concernant le projet Voltalia de La Barben (Bouches-du-Rhône). Nos lecteurs trouveront également ce lien en fin d'article.
http://www.paca.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/AVIS_AE_13_Barben_PV_10_cle06b514.pdf

7.Posté par Nestor Grubber le 18/08/2011 16:20
Après le marketing, la réalité:
http://www.ariegenews.com/ariege/communes/2011/36080/nouveau-gymnase-de-lavelanet-l-inauguration-reportee.html


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