
La Haute commission électorale libyenne doit encore valider les différentes candidatures à la présidentielle (photo : HNEC)
LIBYE. Un fauteuil pour... soixante-et-un. Soixante-et-un, c'est le nombre de prétendants ayant officiellement déposés, à dimanche 21 novembre 2021 au soir, un dossier de candidature pour devenir le premier président de la Libye auprès de l'un des trois bureaux électoraux, un par région, habilités à les recevoir : Tripoli (Tripolitaine), Benghazi (Cyrénaïque) et Sebha (Fezzan).
Le nombre pourrait encore progresser (Actualisation : elles étaient de 75 lundi 22 novembre 2021 à midi), puisque la Haute commission électorale nationale (HNEC) a fixé au lundi 22 novembre 2021 au soir la date limite du dépôt des candidatures . La HNEC a cependant précisé que tous ne bénéficieraient pas forcément d'un bulletin lors du vote prévu le 24 décembre 2021. Elle parle d'"acceptation préliminaire et non définitive." Les dossiers vont, notamment, passer sous les fourches caudines du Procureur général, de l'Agence d'enquête criminelle et de l'Administration générale des passeports et de la nationalité pour voir si les candidats respectent les critères exigés par la nouvelle loi électorale.
Tout s'est emballé dans la journée de dimanche 21 novembre 2021 puisque la veille au soir les candidats n'étaient que trente.
Parmi eux, de nombreux inconnus et des personnages beaucoup plus réputés internationalement. C'est le cas notamment d'Abdelhamid Dbeibah, premier ministre par intérim, qui peut porter sa candidature grâce à un artifice. Actuellement en exercice, il ne répond pas à une exigence du code électoral : celle d'avoir quitté ses fonctions officielles depuis au mois trois mois avant le scrutin. Sauf qu'Abdelhamid Dbeibah, s'il continue à expédier les affaires courantes comme le montre son agenda, a été destitué le 21 septembre 2021 par une motion de censure (contestée) émanant du Parlement de Tobrouk situé à l'Ouest. Reste à savoir quelle analyse en fera la HNEC.
Autre candidature problématique, celle de Saif al-Islam Kadhafi. Le second fils de l'ancien "Guide" est toujours recherché par la Cour pénale internationale pour "crimes contre l'humanité". Quand au maréchal Khalifa Haftar, sa présence dans la course ne doit qu'à une modification du code électoral publiée par le Parlement de l'Est qui le soutient et autorisant les militaires à devenir Président.
Le président du Parlement de Tobrouk, Aguila Saleh Issa, l'ex-ministre de l'Intérieur Fatih Ali Benchaga, se trouvent également en lice.
Le nombre pourrait encore progresser (Actualisation : elles étaient de 75 lundi 22 novembre 2021 à midi), puisque la Haute commission électorale nationale (HNEC) a fixé au lundi 22 novembre 2021 au soir la date limite du dépôt des candidatures . La HNEC a cependant précisé que tous ne bénéficieraient pas forcément d'un bulletin lors du vote prévu le 24 décembre 2021. Elle parle d'"acceptation préliminaire et non définitive." Les dossiers vont, notamment, passer sous les fourches caudines du Procureur général, de l'Agence d'enquête criminelle et de l'Administration générale des passeports et de la nationalité pour voir si les candidats respectent les critères exigés par la nouvelle loi électorale.
Tout s'est emballé dans la journée de dimanche 21 novembre 2021 puisque la veille au soir les candidats n'étaient que trente.
Parmi eux, de nombreux inconnus et des personnages beaucoup plus réputés internationalement. C'est le cas notamment d'Abdelhamid Dbeibah, premier ministre par intérim, qui peut porter sa candidature grâce à un artifice. Actuellement en exercice, il ne répond pas à une exigence du code électoral : celle d'avoir quitté ses fonctions officielles depuis au mois trois mois avant le scrutin. Sauf qu'Abdelhamid Dbeibah, s'il continue à expédier les affaires courantes comme le montre son agenda, a été destitué le 21 septembre 2021 par une motion de censure (contestée) émanant du Parlement de Tobrouk situé à l'Ouest. Reste à savoir quelle analyse en fera la HNEC.
Autre candidature problématique, celle de Saif al-Islam Kadhafi. Le second fils de l'ancien "Guide" est toujours recherché par la Cour pénale internationale pour "crimes contre l'humanité". Quand au maréchal Khalifa Haftar, sa présence dans la course ne doit qu'à une modification du code électoral publiée par le Parlement de l'Est qui le soutient et autorisant les militaires à devenir Président.
Le président du Parlement de Tobrouk, Aguila Saleh Issa, l'ex-ministre de l'Intérieur Fatih Ali Benchaga, se trouvent également en lice.
Un climat peu propice à l'organisation d'une élection
L'élection présidentielle va se dérouler dans un pays se relevant tout juste de deux guerres civiles. La première avait mené à la chute et à l'assassinat de Mouammar Kadhafi en octobre 2011. La seconde (2014-2021) opposait les djihadistes à l'Armée nationale libyenne (ANL) autoproclamée du maréchal Khalifa Haftar soutenue par le Parlement de l'Est, l'Égypte et les Émirats arabes unis. Puis cette même ANL au Gouvernement d'accord national (GNA) basé à Tripoli mis en place par la communauté internationale et appuyé militairement par la Turquie. Cette dernière vient de s'achever par un cessez-le-feu permanent signé fin octobre 2020.
Le pays reste fragile et les divisions entre l'Est et l'Ouest persistent. S'ajoutent la présence de forces étrangères qui, malgré les nombreuses injonctions notamment de l'Onu, demeurent dans le pays. Composées majoritairement de l'armée turque - un accord signé entre l'ancien gouvernement et Ankara a permis de sauver Tripoli promis à tomber entre les mains du maréchal Khalifa Haftar - et de mercenaires du groupe russe Wagner, ils seraient près de 20 000 sur place. Plusieurs villes, dont Misrata, Zaouïa, Gharian, Zintan ou encore Khoms, s'opposent à la tenue du scrutin en fermant leurs bureaux de vote et/ou en appelant au boycott.
Un climat peu propice à la tenue d'élections dans un mois.
Le pays reste fragile et les divisions entre l'Est et l'Ouest persistent. S'ajoutent la présence de forces étrangères qui, malgré les nombreuses injonctions notamment de l'Onu, demeurent dans le pays. Composées majoritairement de l'armée turque - un accord signé entre l'ancien gouvernement et Ankara a permis de sauver Tripoli promis à tomber entre les mains du maréchal Khalifa Haftar - et de mercenaires du groupe russe Wagner, ils seraient près de 20 000 sur place. Plusieurs villes, dont Misrata, Zaouïa, Gharian, Zintan ou encore Khoms, s'opposent à la tenue du scrutin en fermant leurs bureaux de vote et/ou en appelant au boycott.
Un climat peu propice à la tenue d'élections dans un mois.
2,83 millions d'électeurs appelés aux urnes
Il faudra donc bien encadrer le vote. L'Onu s'y est engagée et les participants à la Conférence internationale pour la Libye (Paris, le 12 novembre 2021) ont paraphé une déclaration nette à ce sujet : "Nous demandons instamment à tous les acteurs et à tous les candidats libyens de respecter leurs engagements concernant la tenue des élections le 24 décembre 2021, de s’engager publiquement à respecter les droits de leurs opposants politiques avant, pendant et après les élections, d’accepter les résultats d’élections libres, régulières et ouvertes à tous, et de s’engager à respecter le code de conduite préparé par la HNEC".
Imad al-Sayeh, président du Conseil d'administration de la HNEC, a promis de "tout faire pour que ces élections soient libres et honnêtes" tout en appellant les électeurs à "assumer leurs responsabilités et à se conformer aux lois électorales."
Dimanche 21 novembre 2021, Luis Miguel Bueno précisait que l'Union européenne avait adopté un cadre juridique permettant d'imposer des sanctions aux personnes ou aux entités voulant entraver ou compromettre les élections. Le porte-parole de l'UE pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord s'est dit "prêt à mobiliser toutes (ses) ressources pour accompagner la Libye dans ce processus complexe." Il reprécise d'ailleurs que la résolution du conflit ne peut être que "politique, à travers un processus inclusif appartenant et dirigé par les Libyens pour restaurer la souveraineté et le territoire de la Libye."
Le 24 décembre 2021, 2,83 millions d'électeurs (ils ont dû s'inscrire sur une plate-forme en ligne pour obtenir leur carte) sur environ 7 millions d'habitants que compte le pays, pourront se rendre aux urnes.
Imad al-Sayeh, président du Conseil d'administration de la HNEC, a promis de "tout faire pour que ces élections soient libres et honnêtes" tout en appellant les électeurs à "assumer leurs responsabilités et à se conformer aux lois électorales."
Dimanche 21 novembre 2021, Luis Miguel Bueno précisait que l'Union européenne avait adopté un cadre juridique permettant d'imposer des sanctions aux personnes ou aux entités voulant entraver ou compromettre les élections. Le porte-parole de l'UE pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord s'est dit "prêt à mobiliser toutes (ses) ressources pour accompagner la Libye dans ce processus complexe." Il reprécise d'ailleurs que la résolution du conflit ne peut être que "politique, à travers un processus inclusif appartenant et dirigé par les Libyens pour restaurer la souveraineté et le territoire de la Libye."
Le 24 décembre 2021, 2,83 millions d'électeurs (ils ont dû s'inscrire sur une plate-forme en ligne pour obtenir leur carte) sur environ 7 millions d'habitants que compte le pays, pourront se rendre aux urnes.
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Liste des candidats au 21 novembre 2021 au soir publiée
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