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Scission au sein du Parlement libyen pour l'organisation de la Présidentielle


Rédigé par , le Mercredi 9 Mars 2022 - Lu 812 fois


Le Président de la Chambre des Représentants en Libye, Aguila Saleh, veut remplacer le chef de gouvernement par un autre qu'il a investi (photo: DR)
Le Président de la Chambre des Représentants en Libye, Aguila Saleh, veut remplacer le chef de gouvernement par un autre qu'il a investi (photo: DR)
LIBYE. Abdel Hamid Dbeibah, désigné chef du Gouvernement de l'unité nationale (GNU) depuis mars 2021 refuse de lâcher son poste en dépit de l'élection, le 10 février 2022 par la Chambre des Représentants (HoR) de Tobrouk, d'un nouveau Premier ministre en la personne de Fathi Bachagha.

Mardi 8 mars 2022, Abdel Hamid Dbeibah recevait quatorze ambassadeurs en poste à Tripoli, la plupart méditerranéens.
(Algérie, Égypte, Espagne, France, Grèce, Italie, Tunisie, Turquie et Union européenne) pour réaffirmer sa volonté de tenir des élections "dans les plus brefs délais", afin de "respecter la volonté du peuple libyen." Il refuse toujours de transmettre son pouvoir sans scrutin législatif préalable désignant son successeur parmi le parti vainqueur. Abdel Hamid Dbeibah veut appeler aux urnes en juin 2021.

Comme l'indique un communiqué du GNU, cette rencontre qui s'est déroulée dans la capitale avait pour objectif de "faire la lumière sur les développements politiques dans le pays et de présenter la position du gouvernement d'union, en tant qu'autorité exécutive élue" sur ce sujet. Le chef du gouvernement se base sur un mandat issu du Dialogue politique libyen qui aurait fixé la durée de l'exécutif intérimaire à dix-huit mois, donc jusqu'au 24 juin 2022.
Les diplomates étrangers ont souligné "l'impératif de préserver le calme et les acquis de cette étape et à travailler pour tenir et couronné de succès les élections".

Une commission pour permettre un scrutin

Stéphanie Williams continue de prôner la mise en place d'une commission chargée de rédiger une règle constitutionnelle pour permettre aux Libyens de se rendre rapidement aux urnes. La conseillère spéciale du Secrétaire général de l'Onu pour la Libye a d'ailleurs lancé, vendredi 4 mars 2022, un appel à la Chambre des Représentants pour choisir six membres en son sein pour participer à cette commission. Mardi 8 mars 2022, depuis l'Algérie, où il se trouvait en visite officielle, Nicola Orlando, envoyé spécial en Libye du ministre italien des Affaires étrangères, a réaffirmé son "ferme soutien" à cette initiative visant à des élections libres transparentes et inclusives. A l'unisson des pays de l'Union européenne, il appelle au "respect de l'unité, de la souveraineté et de la stabilité de la Libye" et "rejette toute ingérence étrangère dans ses affaires." 

Mardi 8 mars 2022, Fathi Bachagha, confirmé à son poste par la HoR et le Haut-Conseil d'État, publiait une vidéo sur sa page Facebook dévoilant que son gouvernement prendra le pouvoir dans la capitale Tripoli dans les deux prochains jours par "la force de la loi et non la loi de la force." Il refuse de diriger un gouvernement parallèle et veut "un gouvernement efficace représentant les régions de l'Est, de l'Ouest et du Sud, utilisant toute l'expertise libyenne." Il conseille à son adversaire de ne pas recourir au conflit.

Un bloc d'opposants face au Président du Parlement

Le Parlement, qui soutient le nouveau chef de gouvernement pour l'avoir mis en place, défend une autre position que l'Onu et l'Union européenne. Il argue que l'échec de l'organisation de l'élection présidentielle - prévue initialement le 24 décembre 2021 puis le 24 janvier 2022 - met fin de fait à la mission d'Abdel Hamid Dbeibah.

Des voix contraires commencent à se faire entendre au sein même de l'institution. Selon la presse locale, un député, Mohammed Al-Raied, constitue un bloc d'opposition désigné comme "Les députés contre l'extension du mandat". Mais, celui visé est celui d'Aguila Saleh, le président de la HoR. Mohammed Al-Raied, qui espère rassembler une centaine d'élus à ses côtés, dénonce l'occupation de ce poste depuis huit ans par ce dernier.

Le représentant de la région de Misrata souligne qu'Aguila Saleh dirige mal le Parlement et travaille au mépris des règlements pour protéger ses propres intérêts et ceux du maréchal Khalifa Haftar. L'ancien homme fort de l'Est du pays avait tenté de s'emparer par la force de Tripoli pour refaire l'unité du pays et est désormais candidat à la présidence de la République.

Mohammed Al-Raied veut des élections dès que possible afin que la période de transition puisse prendre fin. "Prétendre que le Gouvernement d'accord national est responsable du fait de la non-tenue des élections à temps est délirant. Le HoR a entravé son travail et n'a pas approuvé son budget", lance-t-il. "Avec la force du peuple et l'aide de la communauté internationale, le projet de Saleh va échouer et le gouvernement d'unité restera au pouvoir jusqu'à ce qu'il le remette à une autorité élue", prédit-il.




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