
Peut-être une pause pour la livre turque et l'inflation après le revirement de Recep Tayyip Erdogan en matière de politique des taux (photo: GT)
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TURQUIE. Le Président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré, lundi 20 décembre 2021, qu'il "ne permettrait aucune démarche qui mettra fin aux investissements et qui entravera les exportations." Mais dans les faits, il a bel et bien cédé le même jour aux demandes des milieux économiques et financiers, en créant un nouvel outil destiné à faire remonter les taux d'intérêts. Les marchés ne s'y sont d'ailleurs pas trompé : la livre turque a grimpé de 10% dès le soir de son annonce, reprenant ce qu'elle avait perdu dans la journée.
La politique de taux bas imposée par Recep Tayyip Erdogan contre vents et marées s'est traduite en 2021 par un effondrement de la monnaie nationale (-45% entre le 1er novembre et le 20 décembre) et une inflation à plus de 20% . Elle a aussi coûté leurs postes à trois directeurs de la Banque centrale turque peu désireux de faire passer le taux d'intérêts de la livre de 19% à 14%, en pleine période d'inflation.
Devant l'échec de sa stratégie économique, le Président turc avait brandi le week-end dernier la religion musulmane, qui interdit l'usure, comme dernier rempart face à la sévère admonestation du syndicat patronal Tüsiad. Ce dernier regroupe les trois quarts des entreprises exportatrices du pays. Dans un communiqué, Tüsiad demandait une "évaluation des dommages causés à l'économie" et un retour "rapide à la mise en œuvre des principes économiques établis, dans le cadre d’une économie de marché libre".
Recep Tayyip Erdogan a finalement cédé. Sans ordonner une hausse des taux d'intérêts, mais en mettant en place des mesures indirectes complexes aboutissant au même résultat. Concrètement, l’État va émettre de nouveaux titres de créances qui comporteront une garantie annulant le différentiel entre le taux de change et le taux d'intérêt. Dans les faits, le loyer de la livre va donc bel et bien augmenter, ce qui devrait stabiliser la monnaie turque et freiner l'inflation.
La politique de taux bas imposée par Recep Tayyip Erdogan contre vents et marées s'est traduite en 2021 par un effondrement de la monnaie nationale (-45% entre le 1er novembre et le 20 décembre) et une inflation à plus de 20% . Elle a aussi coûté leurs postes à trois directeurs de la Banque centrale turque peu désireux de faire passer le taux d'intérêts de la livre de 19% à 14%, en pleine période d'inflation.
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