Il faut abandonner les démarches sectorielles et favoriser le dialogue. Les écosystèmes doivent être appréhendés globalement pour mieux prendre en compte les interactions qui s’y jouent et les mettre à profit dans la lutte engagée contre le réchauffement climatique. C’est l’une des conclusions de la huitième conférence internationale du Partenariat sur les Services Ecosystémiques (ESP), organisée à Stellenbosch en Afrique du Sud du 9 au 13 novembre 2015. « Il s’agit d’une prise de conscience récente mais elle s’impose dans nombre de conférences internationales sur les écosystèmes » constate Nelly Bourlion, chargée de programmes, qui représentait le Plan Bleu à Stellenbosch. « Jusqu’à présent chacun travaillait dans son domaine avec des méthodologies et un vocabulaire spécifiques, ce qui rendait difficiles les échanges. Il faut dépasser aujourd’hui ce cloisonnement dans un souci d’efficacité ».
Eau et forêt font cause commune
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Ainsi une gestion intégrée de l’eau et de la forêt est essentielle pour répondre, dans une perspective de développement durable, aux changements globaux qui se dessinent en Méditerranée, en particulier au Sud et à l’Est de la région. Souvent situées en amont des bassins versants, les forêts jouent un rôle essentiel dans la régulation des flux hydrologiques et la qualité de l’eau. Elles interceptent et stockent les eaux pluviales et l’humidité. Elles fournissent de l’eau (drainage de surface et infiltration vers les eaux souterraines), régulent le débit des rivières, ralentissent l’érosion et réduisent ainsi les pertes de sols et de sédimentation. Pourtant les politiques de gestion de l’eau et de la forêt restent relativement déconnectées. Développer les interactions entre les différents acteurs concernés, scientifiques et politiques, fournisseurs et consommateurs sans oublier les citoyens, devient aujourd’hui nécessaire.
Des lagunes pouponnières
Autre exemple, celui des échanges entre les zones lagunaires et la mer. La colonisation des lagunes par les poissons marins participe de façon significative au maintien et au renouvellement des stocks de poissons en mer. Les apports continentaux captés par les lagunes contribuent à nourrir les jeunes populations de soles et dorades, ce qui soutient leur croissance et augmente leur probabilité de survie jusqu’à l’âge adulte lorsqu’elles migrent vers la mer. La quasi-totalité des dorades et près de 50% des soles pêchées au large de Sète et de Marseille ont ainsi grandi en lagune. Ce qui favorise, en outre, l’export vers les zones marines côtières du carbone d’origine terrestre normalement piégé dans les lagunes. Ces services fournis par les écosystèmes sont autant d’outils au service d’un développement durable en Méditerranée. Mieux les connaître pour les préserver devrait faire partie d’une démarche globale d’adaptation face au changement climatique.
En partenariat avec Le Plan Bleu
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