
Emmanuel Macron et Recep Tayyip Erdogan vont continuer à travailler ensemble sur le dossier du terrorisme et la Syrie (photo : DR)
FRANCE / TURQUIE. En visite en France vendredi 5 janvier 2018, Recep Tayyip Erdogan s'est livré à un bel exercice de diplomatie. Tout comme son hôte Emmanuel Macron. Car, le président turc et son homologue français, avaient deux chiffres en tête lors de leurs discussions : la Turquie est le 11e client de la France dans le monde et la France est le 8e pays en matière d'IDE (Investissements directs étrangers) en Turquie. Les échanges entre les deux pays s'élèvent à 13 mrds$. "Notre commerce bilatéral pourrait atteindre les 20 mrds$", lance Recep Tayyip Erdogan.
Ankara a confirmé d'ailleurs, vendredi 5 janvier 2018, l'achat de missiles sol-air au consortium franco-italien Eurosam et le même jour Turkish Airlines a signé un protocole d'accord avec Airbus pour l'achat d'avions.
"Nos pays ont une relation ancienne faite de culture, d'échanges intellectuels, économiques et stratégiques. Nous avons aujourd'hui des intérêts en commun et de nombreux défis à relever ensemble comme la lutte contre le terrorisme", souligne Emmanuel Macron. Recep Tayyip Erdogan, évoque lui "une amitié de cinq siècles."
Ankara a confirmé d'ailleurs, vendredi 5 janvier 2018, l'achat de missiles sol-air au consortium franco-italien Eurosam et le même jour Turkish Airlines a signé un protocole d'accord avec Airbus pour l'achat d'avions.
"Nos pays ont une relation ancienne faite de culture, d'échanges intellectuels, économiques et stratégiques. Nous avons aujourd'hui des intérêts en commun et de nombreux défis à relever ensemble comme la lutte contre le terrorisme", souligne Emmanuel Macron. Recep Tayyip Erdogan, évoque lui "une amitié de cinq siècles."
"La Turquie est un état de droit", clame le président Erdogan
Comme le souligne Mehmet Büyükekşi, président de l'Assemblée des exportateurs de Turquie (TIM), "Au-delà des questions politiques, les relations franco-turques méritent d'être étudiées à bien d’autres égards. Si les deux pays entretiennent des relations commerciales étroites de longue date, l’embellie économique que connaît depuis plusieurs années la Turquie, dont le PIB a enregistré une croissance de 11,1% au troisième trimestre et le marché boursier une performance de 43% en 2017, est génératrice de nouvelles opportunités." Selon le chef d'entreprise, "l'importance des liens économiques entre les deux pays s'illustre également par la présence de nombreuses entreprises françaises en Turquie : 400 y sont implantées, employant plus de 100 000 salariés."'
Alors certes, le couplet sur les droits de l'homme aura bien été évoqué par Emmanuel Macron comme le promettait la veille Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d'Etat auprès du ministre français de l'Europe et des Affaires européennes Jean-Yves Le Drian, en affirmant vouloir demander à la Turquie "des gestes très concrets" en la matière. Le contentieux reste lourd depuis la réaction disproportionnée suite à l'échec du coup d'état de juillet 2016 avec quelques 140 000 citoyens limogées et suspendues et plus de 55 000 arrestations mais aussi une nouvelle constitution qui renforce les pouvoirs du président qui se représentera en 2019.
"Nous avons des désaccords sur les libertés individuelles (...) Je crois très profondément que nous avons un chemin de crête qui est un défi pour tous les dirigeants, pour la démocratie. Mais nous devons respecter l'état de droit", commente Emmanuel Macron. Le président français affirme avoir "évoqué plusieurs cas nom par nom et point par point" et fourni une liste au président turc. Ce dernier, tout en précisant que "la Turquie est un état de droit et que la justice turque est indépendante", a promis d'étudier cette liste.
Alors certes, le couplet sur les droits de l'homme aura bien été évoqué par Emmanuel Macron comme le promettait la veille Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d'Etat auprès du ministre français de l'Europe et des Affaires européennes Jean-Yves Le Drian, en affirmant vouloir demander à la Turquie "des gestes très concrets" en la matière. Le contentieux reste lourd depuis la réaction disproportionnée suite à l'échec du coup d'état de juillet 2016 avec quelques 140 000 citoyens limogées et suspendues et plus de 55 000 arrestations mais aussi une nouvelle constitution qui renforce les pouvoirs du président qui se représentera en 2019.
"Nous avons des désaccords sur les libertés individuelles (...) Je crois très profondément que nous avons un chemin de crête qui est un défi pour tous les dirigeants, pour la démocratie. Mais nous devons respecter l'état de droit", commente Emmanuel Macron. Le président français affirme avoir "évoqué plusieurs cas nom par nom et point par point" et fourni une liste au président turc. Ce dernier, tout en précisant que "la Turquie est un état de droit et que la justice turque est indépendante", a promis d'étudier cette liste.
Macron appelle à la fin de l'hypocrisie européenne sur l'adhésion de la Turquie
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La venue en France de Recep Tayyip Erdogan se présente aussi comme une volonté du président turc de renouer avec l'Union européenne. Après une série de déclarations turques belliqueuses en 2017 suivie de gel des négociations d'adhésion par Bruxelles, la nouvelle année pourrait servir à recoller les morceaux. Et le président Erdogan - qui déclarait juste avant la fin de l'année vouloir "entretenir de bonnes relations avec l'UE et les pays de l'UE" - est bien venu chercher un soutien du côté de Paris dans cette quête. Difficile de le faire en Allemagne, l'autre pilier de l'UE, dont il a traité la chancelière de "nazie".
Lors de la conférence de presse concluant la visite de la délégation, le président turc a parlé "de premiers pas en 1963 et depuis la Turquie attends dans l'antichambre de l'Union européenne. Seuls seize chapitres ont été ouverts sur trente-cinq et aucun n'est clos. L'UE n'est pas capable de nous dire pourquoi nous en sommes là. Nous sommes fatigués et ceci nous pousse peut-être à prendre une décision. Nous ne pouvons pas sans cesse implorer de rentrer dans l'Union européenne." Emmanuel Macron comprend l'agacement turc et n'hésite pas à demander à "sortir de l'hypocrisie (...) Les évolutions récentes et les choix ne permettent aucune avancée du processus d'adhésion." Et d'insister : "les changements voulus par le peuple turc ne vont pas dans le sens d'un rapprochement avec l'Union européenne (...) Nous gagnerions à avoir un discours de clarté. Il faut repenser la relation entre l'Europe et la Turquie sous la forme d'une coopération ou d'un partenariat. La Turquie doit rester ancrée à l'Europe. Je souhaite la reprise d'un dialogue apaisé."
Pour favoriser le dialogue, Recep Tayyip Erdogan est venu avec plusieurs dossiers internationaux comme le statut de Jérusalem, le conflit syrien, plus aptes à dégager un consensus avec Paris et Bruxelles. Sur ce dernier point, Emmanuel Macron envisage d'élargir les discussions. "Astana et Sotchi ont eu une utilité. Mais nous entrerons dans les prochaines semaines dans un processus politique. Il faut donc associer d'autres puissances de la région (....) ne pas se diriger vers une solution trop complaisante au régime actuel syrien. Ce n'est ni à Istanbul, ni à Paris, ni à Astana, ni à Sotchi que se décidera l'avenir de la Syrie. C'est au peuple syrien de le faire et à nous de créer les conditions pour qu'il puisse le faire." Et Erdogan de répliquer en phase totale avec le président français, "notre objectif est une solution sans Bachar al-Asad avec une élection libre décidée par le peuple syrien."
Lors de la conférence de presse concluant la visite de la délégation, le président turc a parlé "de premiers pas en 1963 et depuis la Turquie attends dans l'antichambre de l'Union européenne. Seuls seize chapitres ont été ouverts sur trente-cinq et aucun n'est clos. L'UE n'est pas capable de nous dire pourquoi nous en sommes là. Nous sommes fatigués et ceci nous pousse peut-être à prendre une décision. Nous ne pouvons pas sans cesse implorer de rentrer dans l'Union européenne." Emmanuel Macron comprend l'agacement turc et n'hésite pas à demander à "sortir de l'hypocrisie (...) Les évolutions récentes et les choix ne permettent aucune avancée du processus d'adhésion." Et d'insister : "les changements voulus par le peuple turc ne vont pas dans le sens d'un rapprochement avec l'Union européenne (...) Nous gagnerions à avoir un discours de clarté. Il faut repenser la relation entre l'Europe et la Turquie sous la forme d'une coopération ou d'un partenariat. La Turquie doit rester ancrée à l'Europe. Je souhaite la reprise d'un dialogue apaisé."
Pour favoriser le dialogue, Recep Tayyip Erdogan est venu avec plusieurs dossiers internationaux comme le statut de Jérusalem, le conflit syrien, plus aptes à dégager un consensus avec Paris et Bruxelles. Sur ce dernier point, Emmanuel Macron envisage d'élargir les discussions. "Astana et Sotchi ont eu une utilité. Mais nous entrerons dans les prochaines semaines dans un processus politique. Il faut donc associer d'autres puissances de la région (....) ne pas se diriger vers une solution trop complaisante au régime actuel syrien. Ce n'est ni à Istanbul, ni à Paris, ni à Astana, ni à Sotchi que se décidera l'avenir de la Syrie. C'est au peuple syrien de le faire et à nous de créer les conditions pour qu'il puisse le faire." Et Erdogan de répliquer en phase totale avec le président français, "notre objectif est une solution sans Bachar al-Asad avec une élection libre décidée par le peuple syrien."