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FRANCE. Si à partir de 1959 Electricité De France a structuré la Durance, rivière provençale capricieuse aux crues dévastatrices, pour en faire une source d’énergie électrique, l’opération ne s’est pas fait sans impacts sur le milieu. L’ouvrage majeur de cette chaîne de barrages hydroélectriques, la retenue de Serre Ponçon, près de la ville d’Embrun (Hautes Alpes), retient en effet près d’un milliard trois cent millions de mètres cubes d’eau, et a notamment provoqué la submersion d’un village à l’époque de son édification.
Il retient aussi chaque année deux millions de tonnes de fins limons. « Ils ne sont pas valorisés par l’agriculture en aval il est vrai, mais ne constituent pas non plus un empêchement pour produire de l’électricité » souligne Sébastien Menu, ingénieur environnement à EDF CIH, le centre de diagnostics environnement de l’électricien français.
L’entreprise a du apprendre au cours des années à rendre compatible production électrique et respect d’un environnement dont une caractéristiques est que les milieux concernés ont été modelés par la domestication de la rivière.
Ainsi de la retenue de Volonne l’Escale, en Haute Provence. En 1963, à son ouverture, elle créait un lac artificiel et permettait le développement d’activités nautiques tout en approvisionnant une usine chimique immédiatement à l’aval et en participant à la production électrique régionale. Près de cinquante ans après il s’agit d’une zone lacustre remarquable ; un inventaire des espèces à protéger vient d’y être réalisé. Partout des roselières abritent l’avifaune lacustre, et la vase accumulée a créé une île au milieu du lac. L’eau « utile » est, elle, dérivée via un chenal et continue à jouer un rôle dans la production électrique.

Coup de pouce judiciaire européen et savoir faire technique français
EDF a appris à connaître une rivière qu’elle a modelé, et actuellement l’entreprise installe des pièges à gravier afin de limiter les problématiques « d’un envasement qui commence par l’accumulation de sédiments lourds qui ensuite retiennent les plus fins » explique Sébastien Menu. Parfois, il faut aussi procéder à l’enlèvement de ces sédiments par des procédés mécaniques.
Au débouché de la « chaîne de la Durance », c’est toutefois un problème écologique majeur qui a fait bouger l’ensemble des acteurs concernés par le bon état écologique de la Durance. La « mar de berra » en provençal, ou Etang de Berre en français, est l’étendue d’eau saumâtre majeure de l’Europe. Les flamands roses y sont l’espèce emblématique d’un milieu d’une richesse faunistique incomparable dans le continent.
Or, depuis 1966 les eaux turbinées par EDF en Durance s’y jettent, perturbant l’équilibre écologique de l’étang, dont les fonds se tapissaient déjà depuis trente ans des rejets chimiques d’une industrie lourde bordant le plan d’eau. Jusqu’au début des années 1990 l’apport en sédiments tutoiera les 500 000 tonnes par an, avec un courant d’une force telle qu’il empêche toute vie normale au sein de cet étang.
En 2005 l’Union Européenne condamne la France à ce titre au versement quotidien de 200 000 € d’amendes. Un compromis sera trouvé, EDF réalise études et travaux pendant qu’un organisme paritaire d’études et de suivi est créé, le Groupement d’Intérêt Public pour la Réhabilitation de l’Etang de Berre (Gipreb ). En 2010 l’ensemble de ces actions amènera les rejets annuels de limons d’EDF à hauteur de 54 000 m3.
"Les contraintes se renforcent, les rejets maximums sont passés de 100 000 t/an avant 2000 à 60 000 actuellement" nous fait on savoir au Gipreb.
Article réalisé en partenariat avec EDF