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Portugal : les législatives du 4 octobre s’annoncent très disputées après 4 ans d’austérité


Rédigé par , le Vendredi 2 Octobre 2015 - Lu 1984 fois

Les Portugais sont appelés aux urnes dimanche 4 octobre pour renouveler l’Assemblée nationale. La coalition au pouvoir depuis juin 2011 a décidé d’avancer unie. Elle arrive en tête dans les sondages.


photo BL
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PORTUGAL. Les Portugais sont appelés aux urnes dimanche 4 octobre pour renouveler l’Assemblée nationale. La coalition au pouvoir depuis juin 2011 a décidé d’avancer unie. Elle regroupe le Parti Social Démocrate-PSD du premier ministre Pedro Passos Coelho, et le Centre Démocrate Social/Parti Populaire du vice premier ministre Paulo Portas.  Cette coalition, intitulée « Portugal a Frente » (Portugal en avant), habituellement dénommée PaF, arrive en tête dans les sondages. Les écarts avec le « challenger », le Parti Socialiste, vont de 5 à 10 voire 12 points, rendant encore plus difficile la définition d’un scenario plausible.

Aucune des deux grandes forces en présence ne semble pouvoir atteindre la majorité absolue à l’issue du vote. Alors que la campagne se termine vendredi 2 octobre, le PS, le Parti Communiste et le Bloc de gauche pourraient obtenir la majorité absolue. Mais une alliance entre ces partis pour gouverner semble improbable.  De même, la droite unitaire devra probablement composer pour obtenir le soutien du PS si elle veut former un gouvernement stable.  Les socialistes refusent pour l’instant toute idée de rapprochement. Ils ont même annoncé qu’ils ne voteraient pas le prochain budget de l’état s’il devait être préparé par la droite.

Les Portugais restent indécis, et leur nombre est- phénomène plutôt rare- plus important (25% ) en fin de campagne qu’en début. L’abstention s’annonce au minimum de 40 %. Les Lusitaniens sortent de 4 ans d’austérité, avec un pouvoir d’achat réduit de 25 à 30 % et des repères sociaux et économiques complètement bouleversés. L’opinion publique s’inquiète d’un choix qui n’en est pas un : entre une politique d’austérité néolibérale et une politique d’austérité « sociale ».

Pas de chiffrage

Les portugais ont perdu 25 à 30% de leur pouvoir d'achat. Photo BL.
Les portugais ont perdu 25 à 30% de leur pouvoir d'achat. Photo BL.
Le Portugal a obtenu 78 milliards d’euros de la part du Fond Monétaire international, de la Banque Centrale Européenne et de la Commission Européenne de 2011 a 2014 afin de soutenir les finances publiques. Le gouvernement de droite arrivé au pouvoir en 2011 s’était alors engagé à mener des réformes structurelles pour revenir dans le cadre défini par l’Union Européenne pour les pays de la zone euro. Elle demande aujourd’hui aux Portugais de lui accorder une nouvelle législature pour terminer ce programme et commencer à alléger la pression fiscale.

Le PS privilégie la relance économique pour favoriser l’emploi, maitre mot de sa campagne électorale.  La droite accuse le PS de créer une illusion qui risque de faire revivre au pays le scenario de 2011 : l’appel à l’aide internationale pour éviter la banqueroute.
 
Le PS propose d’éliminer la surtaxe (impôt exceptionnel) en deux ans, contre quatre ans pour le PSD et de redéfinir les échelons de l’impôt. Le PS veut progressivement augmenter le salaire minimum, alors que la droite propose d’évaluer la productivité avant toute augmentation.

La sécurité sociale constitue l’une des grandes questions de la campagne, en raison du poids de l’électorat des retraités et pensionnés. La gauche ne prévoit aucune coupe pour les pensions encours, une réduction progressive de la cotisation unique (TSU) de 4 points compensée par une réduction des pensions à partir de 2027. La part patronale  de la cotisation sociale pourra éventuellement être diminuée elle aussi de 4 points. A droite, les contributions des plus jeunes seront plafonnées pour permettre de déterminer une valeur maximum de la future pension.

Concernant la fiscalité des entreprises, la coalition PaF préconise une réduction de 21 % à 17 % en 2019 de l’impôt, alors que le PS, toujours dans l’esprit d’une relance de la consommation interne, souhaite faire baisser la TVA sur la restauration de 23 à 13 %  (son niveau en 2011). Enfin, les fonctionnaires publics devraient récupérer les coupes salariales en deux ans selon le PS en 4 ans selon la coalition.
 
Les deux programmes omettent le plus souvent de chiffrer ces propositions. Alors que le PS tout comme la droite PSD/CDS devront respecter le traité européen qui fixe à 3 %  du PIB le déficit budgétaire et une dette publique inférieure à 60 % du PIB.

 Le déficit en 2014 a atteint 7,2 % (contre 7,4 % en 2011, au début du programme d’austérité) et la dette souveraine atteint 130% du PIB.




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