MENA / FRANCE. "Nous ne renoncerons pas aux caricatures." La phrase prononcée par Emmanuel Macron, mercredi 21 octobre 2020, lors d'un discours d'hommage à Samuel Paty, professeur d'histoire décapité à Conflans-Sainte-Honorine par un Russe tchéchène islamiste, et la réaction à ces propos de Recep Tayyip Erdogan, ont encore fait monter d'un cran les tensions entre Paris et Ankara.
Samedi 24 octobre 2020, le président turc n'a pas hésité à lancer à l'adresse du président français, "tout ce que nous pouvons dire d'un chef d'Etat qui traite des millions de membres de communautés religieuses différentes de cette manière, c'est : allez d'abord faire des examens de santé mentale."
L'Elysée a tout de suite qualifié ces propos d'"inacceptables" en dénonçant "l'outrance et la grossièreté" du président turc. Paris a d'ailleurs rappelé dimanche 25 octobre 2020 son ambassadeur en Turquie pour, selon le mot diplomatique consacré, "consultation". Dimanche 25 octobre 2020, le ministère français des Affaires étrangères a pris le relais parlant d'"une propagande haineuse et calomnieuse contre la France" tout en relevant "l'absence de toute marque officielle de condamnation ou de solidarité des autorités turques après l'attentat terroriste de Conflans-Sainte-Honorine".
Lors d'un cours sur la liberté d'expression, Samuel Paty avait montré à des collégiens deux caricatures du prophète Mahomet publiées par le journal satirique Charlie Hebdo.
Samedi 24 octobre 2020, le président turc n'a pas hésité à lancer à l'adresse du président français, "tout ce que nous pouvons dire d'un chef d'Etat qui traite des millions de membres de communautés religieuses différentes de cette manière, c'est : allez d'abord faire des examens de santé mentale."
L'Elysée a tout de suite qualifié ces propos d'"inacceptables" en dénonçant "l'outrance et la grossièreté" du président turc. Paris a d'ailleurs rappelé dimanche 25 octobre 2020 son ambassadeur en Turquie pour, selon le mot diplomatique consacré, "consultation". Dimanche 25 octobre 2020, le ministère français des Affaires étrangères a pris le relais parlant d'"une propagande haineuse et calomnieuse contre la France" tout en relevant "l'absence de toute marque officielle de condamnation ou de solidarité des autorités turques après l'attentat terroriste de Conflans-Sainte-Honorine".
Lors d'un cours sur la liberté d'expression, Samuel Paty avait montré à des collégiens deux caricatures du prophète Mahomet publiées par le journal satirique Charlie Hebdo.
Pour Rabat, la liberté d'expression ne justifie pas la provocation
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Créée en 1970, l'Organisation de coopération islamique (OCI) réunissant cinquante-sept pays sur quatre continents (la plus importante après l'Onu), a déploré sur Twitter, vendredi 23 octobre 2020, le "discours politique de certains responsables français qui offense les relations franco-islamiques et alimente des sentiments de haine au nom de gains politiques partisans". Dans un autre message, l'OCI indique qu'elle "condamne l'attaque systématique et continue contre les sentiments des personnes de confession musulmane à travers les caricatures insultantes et répétitive sur la personne du prophète de l'Islam".
Dans un communiqué publié dimanche 25 octobre 2020 sur son site, le ministère marocain des Affaires étrangères indique, à propos de la poursuite de la publication des caricatures du prophète Mahomet, "le Royaume du Maroc dénonce ces actes qui reflètent l'immaturité de leurs auteurs, et réaffirme que la liberté des uns s'arrête là où commencent la liberté et les croyances des autres. La liberté d'expression ne saurait, sous aucun motif, justifier la provocation insultante et l'offense injurieuse de la région musulmane qui compte plus de deux milliards de fidèles dans le monde." Tout en précisant "condamner toutes les violences obscurantistes et barbares prétendument perpétrées au nom de l'Islam" et à appeler "à cesser le ressentiment et à faire preuve de discernement et de respect de l'altérité, comme prérequis du vivre-ensemble et du dialogue serein et salutaire des religions".
Dans un communiqué publié dimanche 25 octobre 2020 sur son site, le ministère marocain des Affaires étrangères indique, à propos de la poursuite de la publication des caricatures du prophète Mahomet, "le Royaume du Maroc dénonce ces actes qui reflètent l'immaturité de leurs auteurs, et réaffirme que la liberté des uns s'arrête là où commencent la liberté et les croyances des autres. La liberté d'expression ne saurait, sous aucun motif, justifier la provocation insultante et l'offense injurieuse de la région musulmane qui compte plus de deux milliards de fidèles dans le monde." Tout en précisant "condamner toutes les violences obscurantistes et barbares prétendument perpétrées au nom de l'Islam" et à appeler "à cesser le ressentiment et à faire preuve de discernement et de respect de l'altérité, comme prérequis du vivre-ensemble et du dialogue serein et salutaire des religions".
Retrait des denrées alimentaires françaises au Qatar et au Koweït
L'Université du Qatar a décidé également de reporter, "à une période indéfinie", la semaine culturelle française évoquant "l'atteinte délibérée à l'islam et ses symboles". A Gaza, ce sont des photos d'Emmanuel Macron qui ont été brûlé.
En même temps, plusieurs pays musulmans du Moyen-Orient ont, depuis vendredi 23 octobre 2020, appelé au boycott des produits français. Les hypermarchés et supermarchés Al-Meera et Souq al-Baladi au Qatar ont ainsi procédé au retrait de ces denrées, principalement alimentaires, jusqu'à nouvel ordre. Les fromages, crèmes et cosmétiques français présents dans une soixantaine de coopérative au Koweït ont subi le même sort. La Turquie a embrayé le pas du boycott lundi 26 octobre 2020. "Tout comme en France certains disent "n'achetez pas les marques turques", je m'adresse ici à ma nation : surtout ne prêtez pas attention aux marques françaises, ne les achetez pas", déclarait Recep Tayyip Erdogan dans un discours.
Au Koweït, 430 agences de voyages ont suspendu les réservations de vols vers la France.
"Les appels au boycott sont sans aucun objet et doivent cesser immédiatement, de même que toutes les attaques dirigées contre notre pays, instrumentalisés par une minorité radicale", demandait, dimanche 25 octobre 2020, le ministère français des Affaires étrangères. De son côté, l'ANIA (Association nationale française des industries alimentaires) a précisé, lundi 26 octobre 2020 par voie de communiqué, qu'il était "encore trop tôt pour évaluer les conséquences économiques pour un marché du Proche-Orient qui représente 3% de l'ensemble des exportations du secteur". L'association se dit "solidaire des déclarations du gouvernement qui appelle à un retour au calme et à ne pas prendre des mesures de représailles envers les entreprises françaises qui ont toujours bien travaillées avec les représentants du secteur et de la distribution de ces pays partenaires".
L'ensemble des produits français exportés dans cette région représente 11,516 mrds€ dont 1,3 mrd€ en produits alimentaires.
En même temps, plusieurs pays musulmans du Moyen-Orient ont, depuis vendredi 23 octobre 2020, appelé au boycott des produits français. Les hypermarchés et supermarchés Al-Meera et Souq al-Baladi au Qatar ont ainsi procédé au retrait de ces denrées, principalement alimentaires, jusqu'à nouvel ordre. Les fromages, crèmes et cosmétiques français présents dans une soixantaine de coopérative au Koweït ont subi le même sort. La Turquie a embrayé le pas du boycott lundi 26 octobre 2020. "Tout comme en France certains disent "n'achetez pas les marques turques", je m'adresse ici à ma nation : surtout ne prêtez pas attention aux marques françaises, ne les achetez pas", déclarait Recep Tayyip Erdogan dans un discours.
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