
Lahcen Oulhaj, Doyen de la Faculté de Sciences juridiques, économiques et sociales à l’Université Mohammed V au Maroc et coordonateur du rapport Femise (FEM35-20). (Photo D.R)
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Conçu pour que l’agriculture devienne le moteur de la croissance économique du Maroc au cours des quinze prochaines années, le Plan Maroc Vert (2008-2020) affiche des objectifs ambitieux, à savoir créer 1,5 million d’emplois, tout en luttant contre la pauvreté. Le pays entend également, grâce à l’agriculture, améliorer son PIB de 70 à 100 milliards de dirhams supplémentaires et stimuler ses exportations.
Depuis quatre ans, quels sont les premiers résultats tangibles de ce plan ? Dans un rapport intitulé « Évaluation de la stratégie agricole du Maroc à l’aide d’un modèle d’équilibre général dynamique », douze chercheurs du Forum euro-méditerranéen des Instituts de Sciences économiques ont mis en évidence la nécessité de réformer non seulement l’agriculture, mais l’ensemble de l’économie marocaine.
« Le Plan Maroc Vert n’a pas été conçu selon une approche holiste. Il faut savoir que 40% des personnes actives au Maroc travaillent dans le secteur agricole. Or, la contribution de ce secteur au PIB n’est que de 14 %. Ce plan est excessivement ambitieux. Il veut développer l’emploi, or il faut, au contraire, réduire les effectifs et gagner en productivité. Le pays doit asseoir son développement en misant sur de nouveaux secteurs d’activité. Les services et l’industrie par exemple. Ce plan omet de prendre en considération la transformation de l’économie marocaine dans son ensemble », explique Lahcen Oulhaj, Doyen de la Faculté de Sciences juridiques, économiques et sociales à l’Université Mohammed V au Maroc et coordonnateur du rapport Femise (FEM35-20).
Depuis quatre ans, quels sont les premiers résultats tangibles de ce plan ? Dans un rapport intitulé « Évaluation de la stratégie agricole du Maroc à l’aide d’un modèle d’équilibre général dynamique », douze chercheurs du Forum euro-méditerranéen des Instituts de Sciences économiques ont mis en évidence la nécessité de réformer non seulement l’agriculture, mais l’ensemble de l’économie marocaine.
« Le Plan Maroc Vert n’a pas été conçu selon une approche holiste. Il faut savoir que 40% des personnes actives au Maroc travaillent dans le secteur agricole. Or, la contribution de ce secteur au PIB n’est que de 14 %. Ce plan est excessivement ambitieux. Il veut développer l’emploi, or il faut, au contraire, réduire les effectifs et gagner en productivité. Le pays doit asseoir son développement en misant sur de nouveaux secteurs d’activité. Les services et l’industrie par exemple. Ce plan omet de prendre en considération la transformation de l’économie marocaine dans son ensemble », explique Lahcen Oulhaj, Doyen de la Faculté de Sciences juridiques, économiques et sociales à l’Université Mohammed V au Maroc et coordonnateur du rapport Femise (FEM35-20).
Ce plan a contribué à stimuler les investissements dans l’agriculture et à diversifier la production
Depuis 2008, ce plan a contribué à stimuler les investissements dans l’agriculture et à diversifier la production. Sa stratégie repose sur deux piliers. Le développement d’une agriculture à haute valeur ajoutée qui soit capable de répondre aux nouvelles règles du marché.
Le Plan Maroc Vert n’en oublie pas pour autant la petite agriculture. Il doit théoriquement améliorer de façon significative les petits revenus agricoles à travers des projets de reconversion des parcelles, d’intensification et de diversification des productions. La stratégie étant de parvenir à faire converger les deux types d’agriculture. D’un côté, l’agriculture traditionnelle, avec une main-d'œuvre abondante et peu qualifiée cultivant des petites parcelles de terre avec un faible rendement, et de l’autre, une agriculture moderne, mécanisée concernant de grandes exploitations.
Les économistes considèrent que l’agrégation des petits cultivateurs auprès des grandes exploitations ne saurait seule permettre le développement et la modernisation souhaités pour le secteur traditionnel. Le modèle capitaliste aurait dû, selon eux, être envisagé.
Article réalisé en partenariat avec le Femise
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Le Plan Maroc Vert n’en oublie pas pour autant la petite agriculture. Il doit théoriquement améliorer de façon significative les petits revenus agricoles à travers des projets de reconversion des parcelles, d’intensification et de diversification des productions. La stratégie étant de parvenir à faire converger les deux types d’agriculture. D’un côté, l’agriculture traditionnelle, avec une main-d'œuvre abondante et peu qualifiée cultivant des petites parcelles de terre avec un faible rendement, et de l’autre, une agriculture moderne, mécanisée concernant de grandes exploitations.
Les économistes considèrent que l’agrégation des petits cultivateurs auprès des grandes exploitations ne saurait seule permettre le développement et la modernisation souhaités pour le secteur traditionnel. Le modèle capitaliste aurait dû, selon eux, être envisagé.
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