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"Ne taxez pas la liberté" manif des indignés du 15 octobre 2011 (photo: MLD)
PORTUGAL. La CGTP (Confédération Syndicale des Travailleurs Portugais) a appelé à un grand rassemblement à Lisbonne samedi 11 février 2012, pour lutter contre l’austérité et les inégalités sociales. La Centrale a affrété des centaines d’autocars afin de faire converger vers la capitale portugaise les milliers de travailleurs des régions intérieures.
Selon la centrale, la réquisition des bus est trois fois supérieure à celle réalisée pour les plus grandes manifestations jusque-là organisées, et qui ont rassemblé entre 200 et 300 000 personnes. À l’échelle d’un pays de 10 millions d’habitants, c’est l'équivalent d'1 million de personnes dans Paris.
La CGTP qui revendique quelques 700 000 adhérents a prévu un défilé court entre la place des Restauradores au centre de Lisbonne et l’immense place du Terreiro do Paço- l’une des plus grandes d’Europe- au bord du Tage. C’est une bonne indication du niveau de mobilisation attendue.
La CGTP et « l’autre » centrale, l’UGT (Union Générale des Travailleurs) laissent depuis peu transparaître au grand jour leurs divergences. La CGTP accuse l’UGT de faire le jeu du patronat après avoir signé l’accord de concertation de janvier 2012 sur la réforme du Code du travail. La Confédération générale des Travailleurs affirme en parallèle qu’elle accueille de plus en plus de transfuges de l’UGT selon Arménio Carlos, le nouveau dirigeant de la centrale.
L’UGT qui se défend d’avoir signé un accord de complaisance accuse à son tour sa congénère de s’être radicalisée, dans la forme et le discours. La CGTP est désormais dirigée par un secrétaire général également membre du comité central du Parti communiste portugais.
Selon la centrale, la réquisition des bus est trois fois supérieure à celle réalisée pour les plus grandes manifestations jusque-là organisées, et qui ont rassemblé entre 200 et 300 000 personnes. À l’échelle d’un pays de 10 millions d’habitants, c’est l'équivalent d'1 million de personnes dans Paris.
La CGTP qui revendique quelques 700 000 adhérents a prévu un défilé court entre la place des Restauradores au centre de Lisbonne et l’immense place du Terreiro do Paço- l’une des plus grandes d’Europe- au bord du Tage. C’est une bonne indication du niveau de mobilisation attendue.
La CGTP et « l’autre » centrale, l’UGT (Union Générale des Travailleurs) laissent depuis peu transparaître au grand jour leurs divergences. La CGTP accuse l’UGT de faire le jeu du patronat après avoir signé l’accord de concertation de janvier 2012 sur la réforme du Code du travail. La Confédération générale des Travailleurs affirme en parallèle qu’elle accueille de plus en plus de transfuges de l’UGT selon Arménio Carlos, le nouveau dirigeant de la centrale.
L’UGT qui se défend d’avoir signé un accord de complaisance accuse à son tour sa congénère de s’être radicalisée, dans la forme et le discours. La CGTP est désormais dirigée par un secrétaire général également membre du comité central du Parti communiste portugais.
Difficultés grandissantes
L’accord signé entre le gouvernement portugais, le patronat et l’UGT en janvier 2012 ouvre la porte à une réforme du Code du travail, destinée à relancer la compétitivité des entreprises portugaises en assouplissant l’encadrement légal. En cause notamment, la modification des conditions du licenciement, et l’instauration d’une « banque d’heures » négociable entre le patron et le travailleur.
Pour la CGTP, non-signataire de l’accord, on assiste à une déréglementation libérale du travail sous couvert d’austérité, et à la diminution de la négociation syndicale au sein des entreprises. Le gouvernement qui avait annoncé son intention d’imposer une demi-heure de travail supplémentaire par jour, non rémunérée, dans le secteur privé y a renoncé pour obtenir l’appui de l’UGT sur les autres éléments de l’accord de concertation. La victoire de la CGTP, qui avait fait du renoncement à la demi-heure de travail imposé son cheval de bataille, a finalement un goût amer.
Le climat économique portugais est délétère. Le Portugal, troisième pays de l’aide internationale - une enveloppe de 78 mds€ - est considéré comme le second maillon faible dans la zone euro après la Grèce. Les autorités qui affirment que le plan d’austérité mis en place permettra de passer le cap difficile de l’année 2012, sous le signe de la récession - moins 3% du PIB selon les prévisions- multiplient les déclarations apaisantes pour nier toute idée de renégociation de l’aide ou des délais pour la rembourser. Mais de nombreuses voix s’élèvent pour affirmer que cette négociation sera tôt ou tard nécessaire.
En attendant, la consigne est claire : il s’agit de respecter les restrictions. Leurs effets se font sentir, notamment par manque de liquidité des entreprises, dont les carnets de commandes sont vides. Le chômage qui s’est fixé à 13,6 % de la population active en janvier a un impact sur la demande interne de consommation, tout comme les mesures d’austérité qui alourdissent la charge fiscale directe et indirecte. Selon la dernière étude d’Eurostat, un quart de la population portugaise est désormais au seuil de pauvreté.
Plus grave encore, cette pauvreté affecterait 1,2 million de travailleurs – vivant avec 434 € par mois.
Des annonces impopulaires, comme la suppression de la tolérance de pont pour les fonctionnaires le jour de carnaval, ou des déclarations condescendantes du premier ministre, qui a traité ses concitoyens de « geignards infantiles », minent le moral des Portugais. Seule leur tradition de pacifisme les sépare de la rue grecque. Jusqu’à quand ?
Pour la CGTP, non-signataire de l’accord, on assiste à une déréglementation libérale du travail sous couvert d’austérité, et à la diminution de la négociation syndicale au sein des entreprises. Le gouvernement qui avait annoncé son intention d’imposer une demi-heure de travail supplémentaire par jour, non rémunérée, dans le secteur privé y a renoncé pour obtenir l’appui de l’UGT sur les autres éléments de l’accord de concertation. La victoire de la CGTP, qui avait fait du renoncement à la demi-heure de travail imposé son cheval de bataille, a finalement un goût amer.
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En attendant, la consigne est claire : il s’agit de respecter les restrictions. Leurs effets se font sentir, notamment par manque de liquidité des entreprises, dont les carnets de commandes sont vides. Le chômage qui s’est fixé à 13,6 % de la population active en janvier a un impact sur la demande interne de consommation, tout comme les mesures d’austérité qui alourdissent la charge fiscale directe et indirecte. Selon la dernière étude d’Eurostat, un quart de la population portugaise est désormais au seuil de pauvreté.
Plus grave encore, cette pauvreté affecterait 1,2 million de travailleurs – vivant avec 434 € par mois.
Des annonces impopulaires, comme la suppression de la tolérance de pont pour les fonctionnaires le jour de carnaval, ou des déclarations condescendantes du premier ministre, qui a traité ses concitoyens de « geignards infantiles », minent le moral des Portugais. Seule leur tradition de pacifisme les sépare de la rue grecque. Jusqu’à quand ?