
Mouldi Jendoubi, secrétaire général adjoint de l'Union générale tunisienne du travail. Photo DR.
Econostrum.info: "Nous voulons créer un climat de confiance avec Béji Caïd Essbsi", déclare Abdesslam Jrad, secrétaire général de l'UGTT, dans une interview accordée au quotidien Tunisien Al Sabah? Est-ce aussi la position de tous les membres de l'UGTT?
En fait, la nomination de Béji Caid Essebsi à la tête du gouvernement transitoire est un signal fort
et la preuve que les choses évoluent dans le bon sens. Une lumière faite d'espoirs en des lendemains meilleurs qui riment avec les aspirations des Tunisiens, désireux d'ancrer les bases d'un régime démocratique et pluraliste dans notre pays.
Nous soutenons tous l'idée d'un gouvernement transitoire qui répond aux revendications du peuple et protège en même temps les acquis de cette révolution populaire. L 'UGTT a accordé sa confiance à ce nouveau gouvernement, dans l'espoir de mettre le pays de nouveau sur les rails.
C'est dans cette optique et dans le but de préserver les acquis de la révolution que nous avons annoncé la création du conseil national pour la protection de la révolution. La constitution de cet outil de contrôle et de législation résulte d'une concertation avec des associations, des partis politiques, la centrale syndicale, le conseil national des avocats, et des magistrats. Pourvu d'un pouvoir décisionnel, le nouveau conseil qui verra le jour d'ici fin mars planchera sur l’élaboration de textes législatifs et veillera à leur adoption pendant toute la période de transition.
Econostrum.info : A votre avis, Béji Caid Essebsi, ex-militant bourguibiste, sera-il capable de sortir le pays de la tourmente durant cette période transitoire?
Béji Caid Essebsi est un homme de grande expérience, rompu aux arcanes de la politique .Son audace et son charisme le qualifie pour le rôle du premier ministre à la tête du gouvernement transitoire. Je pense que la Tunisie a besoin dans cette période de Béji Caid Essebsi qui n'a aucune ambition politique, sauf celle de servir encore une fois le pays.
Le nouveau premier ministre a déclaré vouloir réaffirmer l'autorité et le prestige de l'Etat et rebâtir un climat de confiance entre le gouvernement et le peuple. Je pense qu'il sera capable de mener ce beau pays à bon port durant la période transitoire.
En fait, la nomination de Béji Caid Essebsi à la tête du gouvernement transitoire est un signal fort
et la preuve que les choses évoluent dans le bon sens. Une lumière faite d'espoirs en des lendemains meilleurs qui riment avec les aspirations des Tunisiens, désireux d'ancrer les bases d'un régime démocratique et pluraliste dans notre pays.
Nous soutenons tous l'idée d'un gouvernement transitoire qui répond aux revendications du peuple et protège en même temps les acquis de cette révolution populaire. L 'UGTT a accordé sa confiance à ce nouveau gouvernement, dans l'espoir de mettre le pays de nouveau sur les rails.
C'est dans cette optique et dans le but de préserver les acquis de la révolution que nous avons annoncé la création du conseil national pour la protection de la révolution. La constitution de cet outil de contrôle et de législation résulte d'une concertation avec des associations, des partis politiques, la centrale syndicale, le conseil national des avocats, et des magistrats. Pourvu d'un pouvoir décisionnel, le nouveau conseil qui verra le jour d'ici fin mars planchera sur l’élaboration de textes législatifs et veillera à leur adoption pendant toute la période de transition.
Econostrum.info : A votre avis, Béji Caid Essebsi, ex-militant bourguibiste, sera-il capable de sortir le pays de la tourmente durant cette période transitoire?
Béji Caid Essebsi est un homme de grande expérience, rompu aux arcanes de la politique .Son audace et son charisme le qualifie pour le rôle du premier ministre à la tête du gouvernement transitoire. Je pense que la Tunisie a besoin dans cette période de Béji Caid Essebsi qui n'a aucune ambition politique, sauf celle de servir encore une fois le pays.
Le nouveau premier ministre a déclaré vouloir réaffirmer l'autorité et le prestige de l'Etat et rebâtir un climat de confiance entre le gouvernement et le peuple. Je pense qu'il sera capable de mener ce beau pays à bon port durant la période transitoire.
"Le gouvernement formé par Mohamed Ghannouchi a commis une série de bêtises"
Econostrum.info : Que s'est il passé entre avec le gouvernement sortant?
En fait, le gouvernement formé par Mohamed Ghannouchi, l'un des allié de l'ancien régime, a commis une série de bêtises. Son mandat s'est finit en queue de poissons par une faillite en cascade.
Mohamed Ghannouchi qui occupait la Primature du gouvernement de transition post-révolutionnaire en Tunisie avait formé le 17 janvier un premier gouvernement composé des principaux caciques de l'ancien régime. 14 ministres appartenant au clan RCD détenaient les postes clés au sein de ce premier gouvernement.
Après avoir essuyé une tempête de critiques sur sa politique comme sur son gouvernement, l'équipe au pouvoir s'est réorganisée. Après dix huit jours, et dans le but de corriger le hiatus constaté avec les protestataires, l'ex-premier ministre a dévoilé la composition de la nouvelle équipe gouvernementale provisoire tout en réduisant le nombre de 14 à seulement 2 ministres appartenant au clan RCD: Afif Chelbi et Nouri Jouini. Toutefois, la nouvelle équipe au pouvoir n'a pas pu réduire l'effervescence de la rue. Le mouvement s'est durci. Les appels à la dissolution du gouvernement Ghannouchi se sont multipliés.
Finalement, la démission de Mohamed Ghannouchi vient mettre fin à cette situation de chaos. Espérons que le calme règne de nouveau dans le pays.
En fait, le gouvernement formé par Mohamed Ghannouchi, l'un des allié de l'ancien régime, a commis une série de bêtises. Son mandat s'est finit en queue de poissons par une faillite en cascade.
Mohamed Ghannouchi qui occupait la Primature du gouvernement de transition post-révolutionnaire en Tunisie avait formé le 17 janvier un premier gouvernement composé des principaux caciques de l'ancien régime. 14 ministres appartenant au clan RCD détenaient les postes clés au sein de ce premier gouvernement.
Après avoir essuyé une tempête de critiques sur sa politique comme sur son gouvernement, l'équipe au pouvoir s'est réorganisée. Après dix huit jours, et dans le but de corriger le hiatus constaté avec les protestataires, l'ex-premier ministre a dévoilé la composition de la nouvelle équipe gouvernementale provisoire tout en réduisant le nombre de 14 à seulement 2 ministres appartenant au clan RCD: Afif Chelbi et Nouri Jouini. Toutefois, la nouvelle équipe au pouvoir n'a pas pu réduire l'effervescence de la rue. Le mouvement s'est durci. Les appels à la dissolution du gouvernement Ghannouchi se sont multipliés.
Finalement, la démission de Mohamed Ghannouchi vient mettre fin à cette situation de chaos. Espérons que le calme règne de nouveau dans le pays.
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"53 pourcent des entreprises publiques ont été privatisées, sous le règne de Ben Ali"
Econostrum.info: Abdesslam Jrad et par la suite tous les membres de l'UGTT sont accusés de fraudes et de corruption. Que pensez-vous de ces accusations?
L’UGTT est ouverte à tous ceux qui veulent vérifier ses comptes. Les commissaires aux comptes ou encore les audits externes peuvent certifier que les comptes annuels de l'UGTT sont réguliers. L'UGTT a les mains propres.
Econostrum.info : L'UGTT est ainsi accusé d'être l'un des derniers caciques du régime Ben Ali. Quel regard portez-vous sur cette question?
L'UGTT a toujours milité contre la politique de l'ancien président Ben Ali, particulièrement concernant la privatisation des entreprises publiques. Durant les quatre dernières années, nous avons pu stopper le flux de privatisation qui submergeait le secteur publique. Il s'agissait d'un véritable bras de fer entre l'UGTT et le gouvernement de Ben Ali. Les efforts déployés par l'UGTT en vue de sauver l'usine de sucre à Béjà, l'usine de production d'acier à Bizerte et le groupe Tunisie Telecom de la privatisation confirment mes dires. Sous le règne du président déchu Ben Ali, 53 % des entreprises publiques ont été privatisées et vendues pour 6 millions de dinars à la famille Ben Ali et ses gendres.
Durant son mandat, l'ex- premier ministre Mohamed Ghannouchi a fermé les yeux sur la privatisation forcée des entreprises publiques. Ce silence de Mohamed Ghannouchi sur l'affaire de privatisation lui est aujourd'hui reproché.
Dans ce contexte, nous demandons la récupération des entreprises cédées au secteur privé ainsi que la protection des intérêts des entreprises publiques et leurs employés.
Econostrum.info : Avec pour affiche "Jrad dégage", une campagne agressive vient d'être lancée sur Internet, dans la presse et parmi les manifestants à la coupole d'El Menzah à l'encontre du secrétaire général de l'UGTT Abdesslam Jrad. Pensez-vous que le secrétaire Général de l'UGTT devra démissionner sous la pression de la rue ?
La campagne lancée à l'encontre de Abdesslam Jrad ne vise pas seulement le secrétaire général mais aussi l'UGTT. Sous les feux des critiques depuis la chute du régime Ben Ali et victime de ses décisions et de sa position à l'égard du gouvernement sortant, l'UGTT est aujourd'hui au centre de toutes les polémiques. La tendance actuelle, les revendications des protestataires à la coupole d'El Menzah et la compagne menée sur facebook confirment ce constat. Nous sommes deveunus une cible. S'agissant de la démission de Abdesslam Jrad, la décision revient à l'UGTT. Les membres de l'UGTT sont élus et choisis dans le cadre des élections libres et non pas sous la pression de la rue.
Je diraisque le moment est venu de remplacer le mot "dégage" par "je m'engage". La période transitoire demande plus d'engagement de rigueur et surtout de confiance pour ériger notre pays sur de bonnes bases.
L’UGTT est ouverte à tous ceux qui veulent vérifier ses comptes. Les commissaires aux comptes ou encore les audits externes peuvent certifier que les comptes annuels de l'UGTT sont réguliers. L'UGTT a les mains propres.
Econostrum.info : L'UGTT est ainsi accusé d'être l'un des derniers caciques du régime Ben Ali. Quel regard portez-vous sur cette question?
L'UGTT a toujours milité contre la politique de l'ancien président Ben Ali, particulièrement concernant la privatisation des entreprises publiques. Durant les quatre dernières années, nous avons pu stopper le flux de privatisation qui submergeait le secteur publique. Il s'agissait d'un véritable bras de fer entre l'UGTT et le gouvernement de Ben Ali. Les efforts déployés par l'UGTT en vue de sauver l'usine de sucre à Béjà, l'usine de production d'acier à Bizerte et le groupe Tunisie Telecom de la privatisation confirment mes dires. Sous le règne du président déchu Ben Ali, 53 % des entreprises publiques ont été privatisées et vendues pour 6 millions de dinars à la famille Ben Ali et ses gendres.
Durant son mandat, l'ex- premier ministre Mohamed Ghannouchi a fermé les yeux sur la privatisation forcée des entreprises publiques. Ce silence de Mohamed Ghannouchi sur l'affaire de privatisation lui est aujourd'hui reproché.
Dans ce contexte, nous demandons la récupération des entreprises cédées au secteur privé ainsi que la protection des intérêts des entreprises publiques et leurs employés.
Econostrum.info : Avec pour affiche "Jrad dégage", une campagne agressive vient d'être lancée sur Internet, dans la presse et parmi les manifestants à la coupole d'El Menzah à l'encontre du secrétaire général de l'UGTT Abdesslam Jrad. Pensez-vous que le secrétaire Général de l'UGTT devra démissionner sous la pression de la rue ?
La campagne lancée à l'encontre de Abdesslam Jrad ne vise pas seulement le secrétaire général mais aussi l'UGTT. Sous les feux des critiques depuis la chute du régime Ben Ali et victime de ses décisions et de sa position à l'égard du gouvernement sortant, l'UGTT est aujourd'hui au centre de toutes les polémiques. La tendance actuelle, les revendications des protestataires à la coupole d'El Menzah et la compagne menée sur facebook confirment ce constat. Nous sommes deveunus une cible. S'agissant de la démission de Abdesslam Jrad, la décision revient à l'UGTT. Les membres de l'UGTT sont élus et choisis dans le cadre des élections libres et non pas sous la pression de la rue.
Je diraisque le moment est venu de remplacer le mot "dégage" par "je m'engage". La période transitoire demande plus d'engagement de rigueur et surtout de confiance pour ériger notre pays sur de bonnes bases.
"L'UGTT compte en coordination avec le gouvernement transitoire réintégrer les compétences de retour de Libye dans les entreprises tunisiennes".
Econostrum.info : L'UGTT a créé une commission pour le suivi des entreprises sinistrées et l'encadrement des travailleurs ayant perdu leur emploi en cette période agitée. Avec quels objectifs?
Composée de quatre secrétaires généraux adjoints, des représentants des offices, des établissements publics et des institutions de l'union, la commission syndicale récemment créée est chargée de suivi de la situation des entreprises sinistrées opérant dans les secteur privé et publique à la fois, et de l'encadrement des travailleurs ayant perdu leur emploi en cette période délicate que connaît le pays.
Elle a pour but d'assurer la coordination entre les unions régionales, les fédérations et les syndicats généraux afin d'apporter le soutien moral et matériel aux travailleurs qui se sont retrouvés en chômage forcé.
Cette commission a également pour mission de relancer les activités des entreprises économiques en coordination avec les parties concernées, en vue d'installer un climat favorable au retour des investisseurs en Tunisie.
Econostrum.info : L'Union générale tunisienne du travail (UGTT) a entamé une action en vue de rassembler les données sur les travailleurs tunisiens en Libye et sur leurs avoirs dans ce pays. Décryptez-nous les grands traits de cette initiative?
Je me suis rendu en compagnie avec Mohamed Chandoul, membre du bureau exécutif de l'UGTT, à Ras Jedir et Dhiba pour coordonner les actions avec les structures syndicales de Médenine, Tataouine et Ben Guerdane et pour installer une tente pour apporter une aide alimentaire et médicale aux travailleurs de retour de Libye.
Nous réitérons notre engagement à recourir le cas échéant à l'Organisation internationale du travail (OIT) et aux organisations des droits de l'Homme pour protéger les droits des travailleurs tunisiens, face à la détérioration de la situation en Libye aux plans économique, social et politique.
Nous comptons dans une deuxième étape et en coordination avec le gouvernement de transition réintégrer ces personnes dans les entreprises tunisiennes.
Composée de quatre secrétaires généraux adjoints, des représentants des offices, des établissements publics et des institutions de l'union, la commission syndicale récemment créée est chargée de suivi de la situation des entreprises sinistrées opérant dans les secteur privé et publique à la fois, et de l'encadrement des travailleurs ayant perdu leur emploi en cette période délicate que connaît le pays.
Elle a pour but d'assurer la coordination entre les unions régionales, les fédérations et les syndicats généraux afin d'apporter le soutien moral et matériel aux travailleurs qui se sont retrouvés en chômage forcé.
Cette commission a également pour mission de relancer les activités des entreprises économiques en coordination avec les parties concernées, en vue d'installer un climat favorable au retour des investisseurs en Tunisie.
Econostrum.info : L'Union générale tunisienne du travail (UGTT) a entamé une action en vue de rassembler les données sur les travailleurs tunisiens en Libye et sur leurs avoirs dans ce pays. Décryptez-nous les grands traits de cette initiative?
Je me suis rendu en compagnie avec Mohamed Chandoul, membre du bureau exécutif de l'UGTT, à Ras Jedir et Dhiba pour coordonner les actions avec les structures syndicales de Médenine, Tataouine et Ben Guerdane et pour installer une tente pour apporter une aide alimentaire et médicale aux travailleurs de retour de Libye.
Nous réitérons notre engagement à recourir le cas échéant à l'Organisation internationale du travail (OIT) et aux organisations des droits de l'Homme pour protéger les droits des travailleurs tunisiens, face à la détérioration de la situation en Libye aux plans économique, social et politique.
Nous comptons dans une deuxième étape et en coordination avec le gouvernement de transition réintégrer ces personnes dans les entreprises tunisiennes.