
Najib Mikati va devoir former un gouvernement apte à sortir la Liban de son impasse socio-économique (photo : Présidence du Liban)
LIBAN. Pour remédier à l'impasse politique qui enfonce chaque jour économiquement le pays, le président libanais Michel Aoun a désigné, lundi 26 juillet 2021, Najib Mikati lui confiant le soin de former le prochain gouvernement. Lors des consultations parlementaires préalables, le consensus s'est en effet porté sur son nom. Il a rallié soixante-douze députés du Parlement alors que quarante-deux s'abstenaient.
Membre du parti Mouvement Azm, le nouveau Président du Conseil des ministres est un musulman sunnite, comme le veut la tradition politique libanaise réservant le poste de président du pays à un chrétien maronite et celui de président du Parlement à un chiite. Même si Michel Aoun avait déclaré vouloir mettre fin à ce système politique du confessionnalisme fin août 2020. Le président avait d'ailleurs fait une exception en décembre 2019 en nommant Hassan Diab, chiite, au poste de Président du Conseil des ministres. Une expérience peu concluante, puisque ce dernier avait dû démissionner après les explosions dans le port de Beyrouth en août 2020.
Depuis l'échec de Saad Hariri, après dix mois de négociations pour constituer une équipe disposant du soutien des principaux blocs parlementaires (sunnites, chiites, chrétiens), et celui avant de Moustapha Adib nommé suite la démission d'Hassan Diab, le Liban doit composer avec une gouvernance intérimaire expédiant les affaires courantes. Une antienne pour ce pays en cessation de paiement depuis mars 2020 et asphyxié par ses problèmes socio-économiques.
Membre du parti Mouvement Azm, le nouveau Président du Conseil des ministres est un musulman sunnite, comme le veut la tradition politique libanaise réservant le poste de président du pays à un chrétien maronite et celui de président du Parlement à un chiite. Même si Michel Aoun avait déclaré vouloir mettre fin à ce système politique du confessionnalisme fin août 2020. Le président avait d'ailleurs fait une exception en décembre 2019 en nommant Hassan Diab, chiite, au poste de Président du Conseil des ministres. Une expérience peu concluante, puisque ce dernier avait dû démissionner après les explosions dans le port de Beyrouth en août 2020.
Depuis l'échec de Saad Hariri, après dix mois de négociations pour constituer une équipe disposant du soutien des principaux blocs parlementaires (sunnites, chiites, chrétiens), et celui avant de Moustapha Adib nommé suite la démission d'Hassan Diab, le Liban doit composer avec une gouvernance intérimaire expédiant les affaires courantes. Une antienne pour ce pays en cessation de paiement depuis mars 2020 et asphyxié par ses problèmes socio-économiques.
Des réformes indispensables pour obtenir l'aide internationale
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Najib Mikati (65 ans) est loin d'être un inconnu. Il a déjà été Président du Conseil des ministres libanais deux fois (3 mois d'avril à juillet 2005 puis de juin 2011 à février 2014). Et c'est justement là que le bât blesse. La rue réclame depuis maintenant deux ans un renouvellement complet de la classe politique, accusée de corruption et d'incompétence. L'arrivée du milliardaire (créateur avec son frère Taha en 1982 de l'entreprise Investcom qui donnera naissance au groupe familial de télécommunications et immobilier M1) ne suscite donc pas la faveur des manifestants. D'autant plus que l'homme, ami de Bachar el-Assad, a été accusé en novembre 2019 de malversations financières pour avoir détourné des fonds publics destinés à l'achat de biens immobiliers, via des prêts subventionnés par la Banque du Liban, et destinés normalement à financer des Libanais dans le besoin. Le Parlement européen l'a soupçonné en janvier 2020 d'avoir également détourné des fonds prévus pour financer un programme de retraitement des déchets du Nord du Liban. Les affaires sont en cours.
Le nouveau Premier ministre doit présenter sous un mois sa liste de ministres et son programme. Déjà, il annonce vouloir "mettre en oeuvre l'initiative française", celle prônée par Emmanuel Macron lors de sa visite en septembre 2020 et comprenant plusieurs réformes économiques. Elles conditionnent l'arrivée d'une aide internationale - indispensable pour sortir de la situation catastrophique dans laquelle le pays du Cèdre s'empêtre - estimée à une dizaine de milliards de dollars.
"Si je n'avais pas eu les garanties externes nécessaires (...) je n'aurais pas assumé" cette responsabilité, indiquait Najib Mikati. Avant d'ajouter, "J'ai besoin de la confiance du peuple (...) Seul je ne pourrais pas faire de miracles."
Le nouveau Premier ministre doit présenter sous un mois sa liste de ministres et son programme. Déjà, il annonce vouloir "mettre en oeuvre l'initiative française", celle prônée par Emmanuel Macron lors de sa visite en septembre 2020 et comprenant plusieurs réformes économiques. Elles conditionnent l'arrivée d'une aide internationale - indispensable pour sortir de la situation catastrophique dans laquelle le pays du Cèdre s'empêtre - estimée à une dizaine de milliards de dollars.
"Si je n'avais pas eu les garanties externes nécessaires (...) je n'aurais pas assumé" cette responsabilité, indiquait Najib Mikati. Avant d'ajouter, "J'ai besoin de la confiance du peuple (...) Seul je ne pourrais pas faire de miracles."
Discuter avec le FMI pour éviter un effondrement financier
A Paris, le ministère de l'Europe et des Affaires étrangères a réagi à sa désignation par un message clair : "L'urgence est désormais de former un gouvernement compétent et capable de mettre en oeuvre les réformes indispensables au relèvement du pays, que tous les Libanais attendent (...) La France restera pour sa part aux côtés des Libanais, comme elle l'a toujours été".
Nabila Massrali, porte-parole des affaires étrangères et de la politique de sécurité de l'Union européenne, parle à l'unisson. "Il est désormais d'une importance cruciale qu'un gouvernement crédible et responsable soit formé sans délai au Liban, un gouvernement capable de faire face aux graves crises économiques et sociales auxquelles le pays est confronté. Nous appelons les dirigeants politiques libanais à coopérer et à permettre la formation rapide d'un gouvernement crédible et compétent, dans l'intérêt du peuple libanais", indique-t-elle dans un communiqué. Selon la représentante de l'UE, "la mise en œuvre de réformes clés en matière de gouvernance et d'économie demeure de la plus haute urgence, comme le demandent depuis longtemps le Groupe international de soutien au Liban, l'UE et d'autres membres de la communauté internationale. Des pourparlers efficaces en vue d'un accord rapide avec le Fonds monétaire international doivent commencer immédiatement pour éviter un effondrement financier."
Nabila Massrali tient également dans son message à rappeler que "le Liban s'est engagé à mettre en œuvre le cadre de réforme, de redressement et de reconstruction (3RF) et que le processus de réforme au Liban doit associer étroitement la société civile du pays. Les préparatifs des élections de 2022 doivent commencer sérieusement afin de garantir que ces élections se déroulent dans les délais prévus." L'UE se dit prête à aider le peuple libanais, "mais il est impératif que les dirigeants libanais assument leurs responsabilités politiques et ouvrent la voie à une résolution rapide de la crise."
Une nouvelle conférence réunissant les donateurs, États et institutions internationales, se réunira le 4 août 2021.
Nabila Massrali, porte-parole des affaires étrangères et de la politique de sécurité de l'Union européenne, parle à l'unisson. "Il est désormais d'une importance cruciale qu'un gouvernement crédible et responsable soit formé sans délai au Liban, un gouvernement capable de faire face aux graves crises économiques et sociales auxquelles le pays est confronté. Nous appelons les dirigeants politiques libanais à coopérer et à permettre la formation rapide d'un gouvernement crédible et compétent, dans l'intérêt du peuple libanais", indique-t-elle dans un communiqué. Selon la représentante de l'UE, "la mise en œuvre de réformes clés en matière de gouvernance et d'économie demeure de la plus haute urgence, comme le demandent depuis longtemps le Groupe international de soutien au Liban, l'UE et d'autres membres de la communauté internationale. Des pourparlers efficaces en vue d'un accord rapide avec le Fonds monétaire international doivent commencer immédiatement pour éviter un effondrement financier."
Nabila Massrali tient également dans son message à rappeler que "le Liban s'est engagé à mettre en œuvre le cadre de réforme, de redressement et de reconstruction (3RF) et que le processus de réforme au Liban doit associer étroitement la société civile du pays. Les préparatifs des élections de 2022 doivent commencer sérieusement afin de garantir que ces élections se déroulent dans les délais prévus." L'UE se dit prête à aider le peuple libanais, "mais il est impératif que les dirigeants libanais assument leurs responsabilités politiques et ouvrent la voie à une résolution rapide de la crise."
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