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Les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord (MENA) ont ressenti la crise de façons différentes.
Ceux du Conseil de coopération du Golfe (1) ont été touchés sur trois principaux fronts: la baisse du prix du pétrole, un gel du crédit et l'éclatement de la bulle immobilière.
Moins intégrés dans les marchés financiers mondiaux, les pays en développement exportateurs de pétrole ont surtout souffert de la soudaine perte de valeur de leur principal produit d'exportation.
Enfin les pays importateurs de pétrole ont subi un effondrement du commerce (notamment avec l'Europe), une contraction des transferts de fonds et un refroidissement de l'investissement étranger direct.
Tout cela a aggravé le problème chronique du chômage dans la région. Il n'est pas facile de voir comment elle pourra créer les 40 millions de nouveaux emplois dont elle a besoin dans la prochaine décennie simplement pour faire face à l’arrivée des jeunes sur le marché du travail.
La solution à ce problème fondamental - et la clé pour déverrouiller l’énorme potentiel de la région MENA - n'a pas beaucoup changé avec la crise (et varie très peu selon les pays): il faut favoriser l’émergence d’une nouvelle génération d'entrepreneurs privés et permettre aux femmes de rejoindre la vie économique.
L’environnement des affaires n’a pas manqué de réformes au cours des dix dernières années. Mais l'investissement privé n'a pas répondu - il stagne à la moitié du niveau de l'Asie – et la productivité manufacturière ne s'est pas améliorée et ne dépasse pas la moitié du niveau de la Turquie.
Pourquoi? Parce que beaucoup de ces réformes ont été captées par des institutions non réformées qui favorisent les entreprises en place. L'avantage des nouveaux arrivants susceptibles d’amener avec eux les méthodes de gestion les plus récentes, l'innovation technologique et la capacité de créer de nouveaux produits et d’ouvrir des marchés ne s'est pas concrétisée. Une véritable concurrence n'a pas encore commencé.
Plus grave, la région est encore loin d’utiliser tout le potentiel de ses femmes. Ironie du sort, celles-ci sont plus susceptibles de fréquenter l'université que les hommes mais, en moyenne, seulement une sur quatre rejoint la population active et elles sont encore moins nombreuses au sein de la classe politique dirigeante. Certains progrès ont été réalisés, notamment dans la réduction des taux de fécondité. Cependant, au rythme actuel, le défi de bâtir une économie dynamique, capable de se confronter aux standards mondiaux, ne sera pas atteint.
(1) Arabie Saoudite, Barhein, Oman, Qatar, Emirats Arabes Unis et Koweit.
“The Day After Tomorrow: A Handbook on the Future of Economic Policy in the Developing World ,” Otaviano Canuto and Marcelo Giugale, Editors