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(photo : Thomas Cogny)
econostrum.info : Quels sont les principaux handicaps du financement des Tpe/Pme en Afrique ?
Michel Gonnet : Le diagnostic est bien connu et repose sur trois principaux points : le poids de l'économie informelle, le manque de confiance des particuliers dans le système financier, la faible formation des banquiers pour répondre à ce marché des Tpe/Pme.
Avec trois conséquences : l'absence de bilan comptable qui ne permet pas aux banques de prêter, une forte thésaurisation expliquant un taux d'épargne très faible, et une tendance des banquiers à s'orienter plutôt vers les grandes entreprises.
Face à la pression démographique extrêmement forte, le développement des Tpe/Pme devient pourtant stratégique. Elles peuvent seules agir sur la création d'emploi - 25% des diplômés n'en ont pas - qui reste l'un des enjeux de l'Afrique. Il s'agit d'une problématique sociétale primordiale.
Que préconisez-vous dans votre étude pour désamorcer ces points d'achoppement ?
M.G. : L'Ipemed demeure très pragmatique. Il faut d'abord un bon environnement des affaires et donc un cadre législatif stable. C'est un élément fondamental. L'Afrique a besoin aussi d'investissements dans des infrastructures et dans la logistique. Les améliorations sont continues sur ce continent mais nous ne voyons pas encore le bout du chemin.
Il faudrait également que le marché et les banques prêtent plus aux entreprises alors que les obligations réglementaires deviennent de plus en plus fortes. Mais aussi développer les sources de financement désintermédiées en complément des financements des entreprises via les marchés financiers et la bourse.
La solution passe par un outil de garantie. Mais, il ne suffit pas de décréter sa création. Il faut respecter des règles de fonctionnement et de bonne gouvernance propre à assurer à l'ensemble des acteurs la pérennité de l'outil. L'intégration des banques et la prise en compte de leurs besoins apparaît indispensable afin qu'il devienne un système de place. La banque prête et l'outil national de garantie permet de couvrir une partie du risque à 50/50 avec l'institution financière, voire à 60/40 ou 70/30 selon les secteurs prioritaires à favoriser. Nous devons rester dans un schéma économique. La banque apporte le dossier et le client est celui de la banque, sinon ça ne fonctionne pas.
Un système de garantie innovant pourrait aussi être mis en place (ça n'existe pas) sur le capital investissement accompagnant toute la chaîne de création et de développement des Tpe/Pme. Il est demandé par les acteurs et permettrait de conforter et développer ce type de financement structurant long terme.
Michel Gonnet : Le diagnostic est bien connu et repose sur trois principaux points : le poids de l'économie informelle, le manque de confiance des particuliers dans le système financier, la faible formation des banquiers pour répondre à ce marché des Tpe/Pme.
Avec trois conséquences : l'absence de bilan comptable qui ne permet pas aux banques de prêter, une forte thésaurisation expliquant un taux d'épargne très faible, et une tendance des banquiers à s'orienter plutôt vers les grandes entreprises.
Face à la pression démographique extrêmement forte, le développement des Tpe/Pme devient pourtant stratégique. Elles peuvent seules agir sur la création d'emploi - 25% des diplômés n'en ont pas - qui reste l'un des enjeux de l'Afrique. Il s'agit d'une problématique sociétale primordiale.
Que préconisez-vous dans votre étude pour désamorcer ces points d'achoppement ?
M.G. : L'Ipemed demeure très pragmatique. Il faut d'abord un bon environnement des affaires et donc un cadre législatif stable. C'est un élément fondamental. L'Afrique a besoin aussi d'investissements dans des infrastructures et dans la logistique. Les améliorations sont continues sur ce continent mais nous ne voyons pas encore le bout du chemin.
Il faudrait également que le marché et les banques prêtent plus aux entreprises alors que les obligations réglementaires deviennent de plus en plus fortes. Mais aussi développer les sources de financement désintermédiées en complément des financements des entreprises via les marchés financiers et la bourse.
La solution passe par un outil de garantie. Mais, il ne suffit pas de décréter sa création. Il faut respecter des règles de fonctionnement et de bonne gouvernance propre à assurer à l'ensemble des acteurs la pérennité de l'outil. L'intégration des banques et la prise en compte de leurs besoins apparaît indispensable afin qu'il devienne un système de place. La banque prête et l'outil national de garantie permet de couvrir une partie du risque à 50/50 avec l'institution financière, voire à 60/40 ou 70/30 selon les secteurs prioritaires à favoriser. Nous devons rester dans un schéma économique. La banque apporte le dossier et le client est celui de la banque, sinon ça ne fonctionne pas.
Un système de garantie innovant pourrait aussi être mis en place (ça n'existe pas) sur le capital investissement accompagnant toute la chaîne de création et de développement des Tpe/Pme. Il est demandé par les acteurs et permettrait de conforter et développer ce type de financement structurant long terme.
Besoin d'un investisseur d'intérêt général long terme
Que manque-t-il pour mieux sécuriser les investissements ?
M.G. : Pour créer des entreprises et les développer, l'Afrique a également besoin d'un nouvel acteur public au niveau national, en complément et en collaboration avec les bailleurs de fonds internationaux comme investisseur d'intérêt général long terme, genre Caisse des Dépôts. Mais, nous pouvons l'appeler autrement, fonds souverain ou banque publique d'investissement.
Ceci n'existe pas de façon systématique en Afrique.
Attention cependant, un financement public ne doit pas venir en évincement du marché, mais en appui et en complément. Le fonds doit s'intégrer dans une opération pour sécuriser les investissements sous forme de Partenariat Public Privé avec un retour d'investissement nécessaire (financier mais intégrant aussi des critères RSE).
Voir l'étude "le financement des Tpe/Pme et la sécurisation des investissements" publiée par l'Institut de prospective économique du monde méditerranéen (Ipemed)
* Président de GB2A Finance, associé de Priscus France et expert Ipemed depuis dix ans.
M.G. : Pour créer des entreprises et les développer, l'Afrique a également besoin d'un nouvel acteur public au niveau national, en complément et en collaboration avec les bailleurs de fonds internationaux comme investisseur d'intérêt général long terme, genre Caisse des Dépôts. Mais, nous pouvons l'appeler autrement, fonds souverain ou banque publique d'investissement.
Ceci n'existe pas de façon systématique en Afrique.
Attention cependant, un financement public ne doit pas venir en évincement du marché, mais en appui et en complément. Le fonds doit s'intégrer dans une opération pour sécuriser les investissements sous forme de Partenariat Public Privé avec un retour d'investissement nécessaire (financier mais intégrant aussi des critères RSE).
Voir l'étude "le financement des Tpe/Pme et la sécurisation des investissements" publiée par l'Institut de prospective économique du monde méditerranéen (Ipemed)
* Président de GB2A Finance, associé de Priscus France et expert Ipemed depuis dix ans.