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(photo : Enedis Guillaume Murat)
econostrum.info : Comment progresse l’accès à l’électricité en Afrique ?
Michel Derdevet : Dans la bonne direction ! En 2017, le nombre de personnes sans accès à l’électricité en Afrique est passé en dessous du milliard, ceci représente un progrès considérable et un symbole fort. Mais cela masque, malheureusement, des disparités importantes. 57 % des habitants de l’Afrique sub-saharienne restent encore privés d’électricité, malgré des efforts notables ces dernières années (ainsi, au Kenya, le taux d’accès est passé de 8% en 2000 à 73 % aujourd’hui, en Ethiopie de 5 % à 45 %). Dans quinze pays de la région, moins de 25 % des foyers ont accès à l’électricité !
Tout cela a des conséquences économiques tangibles. La CNUCED estime que 40 % des entreprises sont freinées dans leurs activités par un approvisionnement en électricité inadéquat, peu fiable et trop coûteux. Chaque mois, elles subissent en moyenne dix coupures de courant d’une durée approximative de cinq heures chacune, ce qui grève de 7 % leur chiffre d’affaires.
Quelles solutions existent pour favoriser l’accès à l’électricité en Afrique ?
M.D. : Aujourd’hui, les ménages africains urbains disposent à 71 % d’électricité, contre seulement 22 % pour les ruraux. L’African Progress Panel estime que l’accès à l’électricité dans les zones rurales ne se fera que 30 % du temps seulement via le raccordement au réseau. Pour le reste - difficulté d'accès à certaines zones, chute des prix de production photovoltaïque et de stockage...) - la solution reposera essentiellement sur des installations photovoltaïques à usage domestique ou sur des micro-grids isolés.
Pour autant, une électrification accélérée, réussie et de qualité du continent africain, au bénéfice de tous ses habitants, ne peut s'imaginer sans réseau et sans solidarité dans les régions et pays africains entre eux; une véritable planification des investissements sur le réseau de distribution d’électricité est donc nécessaire, tout comme une professionnalisation du secteur.
Michel Derdevet : Dans la bonne direction ! En 2017, le nombre de personnes sans accès à l’électricité en Afrique est passé en dessous du milliard, ceci représente un progrès considérable et un symbole fort. Mais cela masque, malheureusement, des disparités importantes. 57 % des habitants de l’Afrique sub-saharienne restent encore privés d’électricité, malgré des efforts notables ces dernières années (ainsi, au Kenya, le taux d’accès est passé de 8% en 2000 à 73 % aujourd’hui, en Ethiopie de 5 % à 45 %). Dans quinze pays de la région, moins de 25 % des foyers ont accès à l’électricité !
Tout cela a des conséquences économiques tangibles. La CNUCED estime que 40 % des entreprises sont freinées dans leurs activités par un approvisionnement en électricité inadéquat, peu fiable et trop coûteux. Chaque mois, elles subissent en moyenne dix coupures de courant d’une durée approximative de cinq heures chacune, ce qui grève de 7 % leur chiffre d’affaires.
Quelles solutions existent pour favoriser l’accès à l’électricité en Afrique ?
M.D. : Aujourd’hui, les ménages africains urbains disposent à 71 % d’électricité, contre seulement 22 % pour les ruraux. L’African Progress Panel estime que l’accès à l’électricité dans les zones rurales ne se fera que 30 % du temps seulement via le raccordement au réseau. Pour le reste - difficulté d'accès à certaines zones, chute des prix de production photovoltaïque et de stockage...) - la solution reposera essentiellement sur des installations photovoltaïques à usage domestique ou sur des micro-grids isolés.
Pour autant, une électrification accélérée, réussie et de qualité du continent africain, au bénéfice de tous ses habitants, ne peut s'imaginer sans réseau et sans solidarité dans les régions et pays africains entre eux; une véritable planification des investissements sur le réseau de distribution d’électricité est donc nécessaire, tout comme une professionnalisation du secteur.
Une concurrence saine
La concurrence des acteurs industriels sur ce continent, est-elle saine ?
M.D. : L’électrification de l’Afrique est un enjeu industriel majeur, auquel peut contribuer la filière européenne des réseaux énergétiques, qui dispose de leaders internationaux. Mais il convient avant tout de pleinement identifier les attentes des États et des clients africains, afin de calibrer au mieux nos offres de service et de formation.
Plus largement, l’électrification de l’Afrique est clef dans la lutte contre le changement climatique et les mouvements migratoires potentiellement induits. Les pays du continent africain ont, à juste titre, conscience de disposer d’un marché porteur et d’avenir. En conséquence, ils mettent depuis plusieurs années les entreprises européennes en concurrence avec la Chine. Ceci est sain. À l’industrie européenne des réseaux de montrer la qualité et la compétitivité de ses solutions. Mais nous pouvons aussi envisager, à terme, un dialogue à trois, entre l’Afrique, l’Europe et la Chine pour développer, de concert, une dynamique industrielle conjointe permettant, à horizon très proche, de résoudre, enfin, l’exigence et le défi de l’électrification du continent africain.
M.D. : L’électrification de l’Afrique est un enjeu industriel majeur, auquel peut contribuer la filière européenne des réseaux énergétiques, qui dispose de leaders internationaux. Mais il convient avant tout de pleinement identifier les attentes des États et des clients africains, afin de calibrer au mieux nos offres de service et de formation.
Plus largement, l’électrification de l’Afrique est clef dans la lutte contre le changement climatique et les mouvements migratoires potentiellement induits. Les pays du continent africain ont, à juste titre, conscience de disposer d’un marché porteur et d’avenir. En conséquence, ils mettent depuis plusieurs années les entreprises européennes en concurrence avec la Chine. Ceci est sain. À l’industrie européenne des réseaux de montrer la qualité et la compétitivité de ses solutions. Mais nous pouvons aussi envisager, à terme, un dialogue à trois, entre l’Afrique, l’Europe et la Chine pour développer, de concert, une dynamique industrielle conjointe permettant, à horizon très proche, de résoudre, enfin, l’exigence et le défi de l’électrification du continent africain.