
Mariano Rajoy, 56 ans, dont 30 ans de carrière politique (photo DR)
La déferlante attendue de la droite parlementaire espagnole s'est vérifiée dans les urnes ce 20 novembre 2011, partout en Espagne. Le PP (Partido Popular) de Mariano Rajoy remporte la plus ample victoire de son histoire, et le PSOE (Partido Socialista) du candidat Alfredo Pérez Rubalcaba subit sa plus lourde défaite. Sur les 36 millions d'électeurs, le PP a su convaincre plus de 10 millions de personnes lors de ces élections législatives qui donnent 186 députés à la droite parlementaire, contre 110 au PSOE. L'ensemble des autres sièges de cette assemblée regroupant 350 députés se répartira pour l'essentiel entre les partis d'extrême gauche et nationalistes.
Les élections du 20 novembre 2011 concernaient aussi le renouvellement du Sénat, la chambre haute du parlement espagnol, où le PP obtient également la majorité absolue, avec 136 élus sur 208 (48 sénateurs pour le PSOE) Le PP disposera donc d'une large majorité pour gouverner au Parlement espagnol au cours des quatre prochaines années, et pour affronter une conjoncture économique critique.
L'ampleur de la défaite du PSOE se mesure à travers le recul du parti de José Luis Rodriguez Zapatero - totalement absent lors de la soirée électorale - dans toutes les grandes régions espagnoles, à commencer par Madrid, la Catalogne et le Pays Basque. Dans ces deux dernières régions autonomes, le PSOE perd même la première place en nombre de votes, au profit des partis nationalises : CiU en Catalogne, PNV et la coalition Aimur (gauche indépendantiste) au Pays Basque, où le scrutin était également marqué par l'annonce de la fin des violences de l'ETA.
Les élections du 20 novembre 2011 concernaient aussi le renouvellement du Sénat, la chambre haute du parlement espagnol, où le PP obtient également la majorité absolue, avec 136 élus sur 208 (48 sénateurs pour le PSOE) Le PP disposera donc d'une large majorité pour gouverner au Parlement espagnol au cours des quatre prochaines années, et pour affronter une conjoncture économique critique.
L'ampleur de la défaite du PSOE se mesure à travers le recul du parti de José Luis Rodriguez Zapatero - totalement absent lors de la soirée électorale - dans toutes les grandes régions espagnoles, à commencer par Madrid, la Catalogne et le Pays Basque. Dans ces deux dernières régions autonomes, le PSOE perd même la première place en nombre de votes, au profit des partis nationalises : CiU en Catalogne, PNV et la coalition Aimur (gauche indépendantiste) au Pays Basque, où le scrutin était également marqué par l'annonce de la fin des violences de l'ETA.
Une sanction pour la politique de José Luis Rodriguez Zapatero

Le candidat du PSOE, Alfredo Pérez Rubalcaba, a payé la politique et le bilan de José Luis Rodriguez Zapatero, ici au centre de l'image lors d'une réunion au Parlement (photo DR)
Mais ce sont surtout les considérations économiques qui ont dominé les débats électoraux, au demeurant assez ternes. Jamais une campagne électorale en Espagne n'aura été marquée à ce point par les préoccupations économiques, et jusqu'au dernier jour.
Le chômage, qui touche 21,5 % de la population active, était évidemment la question principale ; c'est sans aucun doute l'élément le plus déterminant dans l'issue de ces élections qui semblaient jouées d'avance, surtout depuis que Zapatero avait décidé, à l'été 2011, d'avancer le scrutin d'un semestre. Une anticipation sur le calendrier qui signifiait déjà la quasi-impossibilité du gouvernement à faire face aux réalités macro-économiques. Malgré les mesures drastiques adoptées pour essayer d'endiguer la crise avec par exemple la baisse moyenne du salaire des fonctionnaires de 5 %, ou encore l'augmentation des taux des durées de cotisation pour la retraite. Des mesures et un bilan qui aboutissent à la débâcle électorale du parti socialiste espagnol et de son représentant, Alfredo Pérez Rubalcaba, qui fut ministre de l'Intérieur de José Luis Rodriguez Zapatero jusqu'au début de campagne.
D'autant que l'Espagne n'est pas à l'abri des turbulences ni des variations de la « prime de risque », que les Espagnols ont appris à connaître au cours des derniers mois, et que reste toujours un sujet de préoccupation. La veille du scrutin électoral de ces élections générales, ce différentiel avec les taux d'emprunt des bons allemands à 10 ans flirtait même avec les 500 points, ce qui plaçait l'Espagne dans une situation extrêmement périlleuse.
Le chômage, qui touche 21,5 % de la population active, était évidemment la question principale ; c'est sans aucun doute l'élément le plus déterminant dans l'issue de ces élections qui semblaient jouées d'avance, surtout depuis que Zapatero avait décidé, à l'été 2011, d'avancer le scrutin d'un semestre. Une anticipation sur le calendrier qui signifiait déjà la quasi-impossibilité du gouvernement à faire face aux réalités macro-économiques. Malgré les mesures drastiques adoptées pour essayer d'endiguer la crise avec par exemple la baisse moyenne du salaire des fonctionnaires de 5 %, ou encore l'augmentation des taux des durées de cotisation pour la retraite. Des mesures et un bilan qui aboutissent à la débâcle électorale du parti socialiste espagnol et de son représentant, Alfredo Pérez Rubalcaba, qui fut ministre de l'Intérieur de José Luis Rodriguez Zapatero jusqu'au début de campagne.
D'autant que l'Espagne n'est pas à l'abri des turbulences ni des variations de la « prime de risque », que les Espagnols ont appris à connaître au cours des derniers mois, et que reste toujours un sujet de préoccupation. La veille du scrutin électoral de ces élections générales, ce différentiel avec les taux d'emprunt des bons allemands à 10 ans flirtait même avec les 500 points, ce qui plaçait l'Espagne dans une situation extrêmement périlleuse.
Un mandat qui débute sous le signe de l'austérité

Les Espagnols ont voté massivement à droite (photo F;Dubessy)
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De son côté, Mariano Rajoy a eu la Victoire modeste au soir du 20 novembre. Dans son premier discours, quelques minutes après l'annonce officielle des résultats, le futur chef de gouvernement espagnol s'est empressé de prévenir qu'il « n'y aura pas de miracle ». Il n'en a d'ailleurs jamais promis !
En effet, le représentant du PP s'est bien gardé de donner trop de détails sur son programme au cours d'une campagne électorale extrêmement pauvre en arguments. Se contentant de répéter comme un mantra que la priorité reste le problème du chômage, dans un pays qui compte aujourd'hui 5 millions de chômeurs, où 3 millions d'emplois ont été détruits depuis 2008. « C'est une façon de dessiner en creux la politique qui sera mise en œuvre par le nouveau gouvernement », estime Pedro Conejero, patron des Transports Caudete, près de Valencia : « Et cela devra forcément se traduire par des allégements d'impôts pour faciliter la création d'emplois, donc la mise en place d'une taxation plus favorable aux entreprises pour aider à créer des postes et surtout à les maintenir dans le contexte d'une économie plus que jamais incertaine ».
Il semble par contre tout à fait clair que le changement de gouvernement ne va pas apaiser les inquiétudes des dirigeants d'entreprise en Espagne, et encore moins celles d'une population qui s'attend à la mise en œuvre d'un nouveau plan d'austérité au cours des prochains mois. Le nouveau chef de gouvernement devra trouver au moins 16 Mrd€ en 2012 pour satisfaire les exigences de réduction du déficit public espagnol à 4,4%, imposées par l'Union européenne.
En effet, le représentant du PP s'est bien gardé de donner trop de détails sur son programme au cours d'une campagne électorale extrêmement pauvre en arguments. Se contentant de répéter comme un mantra que la priorité reste le problème du chômage, dans un pays qui compte aujourd'hui 5 millions de chômeurs, où 3 millions d'emplois ont été détruits depuis 2008. « C'est une façon de dessiner en creux la politique qui sera mise en œuvre par le nouveau gouvernement », estime Pedro Conejero, patron des Transports Caudete, près de Valencia : « Et cela devra forcément se traduire par des allégements d'impôts pour faciliter la création d'emplois, donc la mise en place d'une taxation plus favorable aux entreprises pour aider à créer des postes et surtout à les maintenir dans le contexte d'une économie plus que jamais incertaine ».
Il semble par contre tout à fait clair que le changement de gouvernement ne va pas apaiser les inquiétudes des dirigeants d'entreprise en Espagne, et encore moins celles d'une population qui s'attend à la mise en œuvre d'un nouveau plan d'austérité au cours des prochains mois. Le nouveau chef de gouvernement devra trouver au moins 16 Mrd€ en 2012 pour satisfaire les exigences de réduction du déficit public espagnol à 4,4%, imposées par l'Union européenne.
186 députés sur 350 pour le Partido Popular
Nombre de députés des différentes formations politiques. Les formations disposant d'au moins 5 députés peuvent former un groupe indépendant au Parlement :
PP : 186 députés (154 en 2008)
PSOE : 110 (169 en 2008)
CiU (parti nationaliste catalan) : 16 (10 en 2008)
IU (Izquierda Unida) : 11 (2 en 2008)
AIMUR (gauche indépendantiste basque) : 7 (0 en 2008)
UPyD : 5 (1 en 2008)
PNV (parti nationaliste basque) : 5 (6 en 2008)
ERC : 3 (3 en 2008)
BNG : 2 (2 en 2008)
Coalicion Canaria : 2 ( 2 en 2008)
Compromis Equo (écologistes) : 1 (0 en 2008)
FAC : 1 (0 en 2008)
GBAI : 1 (0 en 2008)
PP : 186 députés (154 en 2008)
PSOE : 110 (169 en 2008)
CiU (parti nationaliste catalan) : 16 (10 en 2008)
IU (Izquierda Unida) : 11 (2 en 2008)
AIMUR (gauche indépendantiste basque) : 7 (0 en 2008)
UPyD : 5 (1 en 2008)
PNV (parti nationaliste basque) : 5 (6 en 2008)
ERC : 3 (3 en 2008)
BNG : 2 (2 en 2008)
Coalicion Canaria : 2 ( 2 en 2008)
Compromis Equo (écologistes) : 1 (0 en 2008)
FAC : 1 (0 en 2008)
GBAI : 1 (0 en 2008)