
Mariano Rajoy, officiellement investi comme nouveau président du gouvernement espagnol (photo : DR)
ESPAGNE. « Mariano Rajoy, c'est comme une savonnette : on ne sait pas comment le prendre », ironise l’un des opposants politiques du nouveau président du gouvernement espagnol.
À l'heure de prononcer son discours d’investiture devant le parlement, Mariano Rajoy n'a pas failli à sa réputation d'homme prudent (« consensuel », disent ses coreligionnaires de la droite espagnole), en annonçant dans les grandes lignes son plan de relance économique, sans donner trop de détails sur les mesures qui doivent permettre à l’État espagnol d'économiser 16,5 mrds€ en 2012.
« Je n'ai pas été élu pour récolter les applaudissements, mais pour essayer de résoudre les problèmes », a déclaré Mariano Rajoy, face à une chambre de députés très largement acquise à sa cause, où le Partido Polupar (PP) dispose de la majorité absolue. Le président du gouvernement (officiellement investi mardi 20 décembre 2011) a cependant indiqué les grands axes de son mandat, ouvrant la porte à des changements économiques et politiques qui l'obligeront tôt ou tard à sortir de sa réserve.
D'autant que le montant des « coupes » budgétaires nécessaires reste lié aux objectifs de réduction à 6% du déficit, qui n'est pas encore garantie. « Si le déficit public atteignait 7% à la fin de cette année 2011, il faudrait revoir notre plan pour économiser dix milliards d'euros supplémentaires », a prévenu Mariano Rajoy : « c'est un calcul qui correspond aux exigences de l'Union européenne ».
À l'heure de prononcer son discours d’investiture devant le parlement, Mariano Rajoy n'a pas failli à sa réputation d'homme prudent (« consensuel », disent ses coreligionnaires de la droite espagnole), en annonçant dans les grandes lignes son plan de relance économique, sans donner trop de détails sur les mesures qui doivent permettre à l’État espagnol d'économiser 16,5 mrds€ en 2012.
« Je n'ai pas été élu pour récolter les applaudissements, mais pour essayer de résoudre les problèmes », a déclaré Mariano Rajoy, face à une chambre de députés très largement acquise à sa cause, où le Partido Polupar (PP) dispose de la majorité absolue. Le président du gouvernement (officiellement investi mardi 20 décembre 2011) a cependant indiqué les grands axes de son mandat, ouvrant la porte à des changements économiques et politiques qui l'obligeront tôt ou tard à sortir de sa réserve.
D'autant que le montant des « coupes » budgétaires nécessaires reste lié aux objectifs de réduction à 6% du déficit, qui n'est pas encore garantie. « Si le déficit public atteignait 7% à la fin de cette année 2011, il faudrait revoir notre plan pour économiser dix milliards d'euros supplémentaires », a prévenu Mariano Rajoy : « c'est un calcul qui correspond aux exigences de l'Union européenne ».
Aides à l'embauche
La politique la plus volontariste annoncée par le nouveau président du gouvernement espagnol concerne le marché du travail.
Mariano Rajoy veut s’attaquer à ce chantier dès le premier trimestre 2012 pour tenter de renverser au plus vite la croissance inexorable du chômage, qui laisse déjà sans emploi plus de 20% de la population active en Espagne. En ce sens, le nouveau gouvernement pourrait décider d'un plan de soutien aux chefs d'entreprise, avec à la clé une aide de 3 000 € pour l'embauche d'un premier salarié, et en plus l'exonération totale des charges de sécurité sociale pendant un an pour tout contrat de travail signé avec un jeune de moins de trente ans.
Devant les députés de sa majorité, Mariano Rajoy a également été très applaudi en affichant sa volonté de faire voter rapidement un texte permettant aux PME et aux travailleurs indépendants de s'acquitter de leurs charges de TVA uniquement lorsqu'ils auront été payés, et non pas lors de l'émission des factures, comme c'est actuellement le cas.
Une mesure qui serait en effet très efficace dans un pays où les petites et moyennes entreprises sont soumises à de fortes difficultés de trésorerie, à cause des délais notamment de paiement qui s'allongent au-delà de quatre-vingt-dix jours en moyenne.
Le nouveau président veut aussi revoir le calendrier des jours fériés en Espagne afin de réduire les « ponts ». En concertation avec les syndicats, les jours fériés qui peuvent être déplacés seront donc reportés au lundi.
Mariano Rajoy veut s’attaquer à ce chantier dès le premier trimestre 2012 pour tenter de renverser au plus vite la croissance inexorable du chômage, qui laisse déjà sans emploi plus de 20% de la population active en Espagne. En ce sens, le nouveau gouvernement pourrait décider d'un plan de soutien aux chefs d'entreprise, avec à la clé une aide de 3 000 € pour l'embauche d'un premier salarié, et en plus l'exonération totale des charges de sécurité sociale pendant un an pour tout contrat de travail signé avec un jeune de moins de trente ans.
Devant les députés de sa majorité, Mariano Rajoy a également été très applaudi en affichant sa volonté de faire voter rapidement un texte permettant aux PME et aux travailleurs indépendants de s'acquitter de leurs charges de TVA uniquement lorsqu'ils auront été payés, et non pas lors de l'émission des factures, comme c'est actuellement le cas.
Une mesure qui serait en effet très efficace dans un pays où les petites et moyennes entreprises sont soumises à de fortes difficultés de trésorerie, à cause des délais notamment de paiement qui s'allongent au-delà de quatre-vingt-dix jours en moyenne.
Le nouveau président veut aussi revoir le calendrier des jours fériés en Espagne afin de réduire les « ponts ». En concertation avec les syndicats, les jours fériés qui peuvent être déplacés seront donc reportés au lundi.
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Statu quo sur les retraites
Mariano Rajoy est par contre resté très vague sur les l'éventualité d'augmenter la TVA. Car, même s'il a répété à plusieurs reprises qu'il n'est pas dans ses intentions d'augmenter les impôts, l’État espagnol devra forcément trouver de nouvelles sources de revenus.
Le président du gouvernement a cependant été très clair sur sa volonté de maintenir le pouvoir d'achat des retraités, dont les pensions seront revalorisées au premier janvier 2012 en fonction de l’inflation, en précisant que c'est « le seul poste de dépenses qui augmentera l'an prochain ». Mariano Rajoy, qui s'était opposé au plan de retraite mis en œuvre par José Luis Rodriguez Zapatero (repoussant l'âge de départ en retraite à 67 ans), ne reviendra pas sur les dispositions légales adoptées par son prédécesseur, mais envisage de mettre un terme aux préretraites ou aux dispositifs permettant de recourir à l'assurance-chômage comme financement de ces retraites anticipées.
Mais en annonçant aussi de possibles ajustements entre le montant des pensions et les temps de cotisations, certains redoutent que Mariano Rajoy ne reprenne d'une main ce qu'il donne de l'autre...
Le président du gouvernement a cependant été très clair sur sa volonté de maintenir le pouvoir d'achat des retraités, dont les pensions seront revalorisées au premier janvier 2012 en fonction de l’inflation, en précisant que c'est « le seul poste de dépenses qui augmentera l'an prochain ». Mariano Rajoy, qui s'était opposé au plan de retraite mis en œuvre par José Luis Rodriguez Zapatero (repoussant l'âge de départ en retraite à 67 ans), ne reviendra pas sur les dispositions légales adoptées par son prédécesseur, mais envisage de mettre un terme aux préretraites ou aux dispositifs permettant de recourir à l'assurance-chômage comme financement de ces retraites anticipées.
Mais en annonçant aussi de possibles ajustements entre le montant des pensions et les temps de cotisations, certains redoutent que Mariano Rajoy ne reprenne d'une main ce qu'il donne de l'autre...
Résoudre le « problème énergétique »
De manière plus générale, Mariano Rajoy a également promis un paquet de mesures pour « assainir » l'économie espagnole, et tenter de relancer la consommation. C'est dans ce sens que s’inscrit la volonté de dégrever l'achat d'un logement, avec un taux de TVA exceptionnellement réduit (le montant n'a pas été indiqué) et la possibilité déduction d'une partie de l'achat sur la feuille d'impôts.
Une réforme de l'éducation est également en vue. Le nouveau président du gouvernement espagnol veut créer « un baccalauréat en trois ans pour élever le niveau de culture générale », favoriser l’apprentissage des langues, et introduire la notion de « mérite » dans les méthodes de notation des enseignants pour « revaloriser le métier et attirer les meilleurs professionnels ».
Le président du gouvernement a par ailleurs affiché sa volonté de s'attaquer au « problème énergétique », qui se traduit en Espagne par un déficit annuel de 3 mrds€. Avec une possible libéralisation du marché de l'énergie : « Il est évident que nous ne pouvons pas répercuter intégralement ce déficit sur les consommateurs ; nous devons avoir comme principal objectif une amélioration de la compétitivité ».
Une augmentation du prix des factures n'est cependant pas écartée. Mais comme tous les autres sujets de mécontentement, Mariano Rajoy n'en dit pas davantage. Pour l'instant.
Une réforme de l'éducation est également en vue. Le nouveau président du gouvernement espagnol veut créer « un baccalauréat en trois ans pour élever le niveau de culture générale », favoriser l’apprentissage des langues, et introduire la notion de « mérite » dans les méthodes de notation des enseignants pour « revaloriser le métier et attirer les meilleurs professionnels ».
Le président du gouvernement a par ailleurs affiché sa volonté de s'attaquer au « problème énergétique », qui se traduit en Espagne par un déficit annuel de 3 mrds€. Avec une possible libéralisation du marché de l'énergie : « Il est évident que nous ne pouvons pas répercuter intégralement ce déficit sur les consommateurs ; nous devons avoir comme principal objectif une amélioration de la compétitivité ».
Une augmentation du prix des factures n'est cependant pas écartée. Mais comme tous les autres sujets de mécontentement, Mariano Rajoy n'en dit pas davantage. Pour l'instant.