AFRIQUE. Après les candidatures du Maroc de l'Algérie et du Sénégal, la Tunisie a annoncé, lundi 12 avril 2022, qu'elle briguait également l'accueil du siège permanent de la future Agence africaine du médicament (AMA).
L'AMA a été instituée en février 2019 par la signature d'un traité lors de la 32e Session de la Conférence des chefs d'États et de gouvernement de l'Union africaine (UA). Ce texte a pu entrer en vigueur en novembre 2021 après la ratification par le Parlement camerounais. Ses clauses imposaient en effet qu'au moins quinze pays soient parties prenantes pour que l'AMA puisse voir le jour. Ils sont désormais une trentaine.
Dernier signataire à ce jour, le Maroc qui vient de ratifier le traité le 5 avril 2022 au siège de l'UA à Addis-Abeba. "En tant que membre de l’Union africaine et leader régional de l’industrie pharmaceutique, notamment en termes d’infrastructures, de technologie et d’expériences acquises au fil des années, le Maroc reste très attaché à la haute qualité des médicaments et est conscient que la santé et la sécurité du citoyen africain passe par des produits médicinaux de qualité et des médicaments efficaces", commentait Mohamed Arrouchi, Ambassadeur, représentant permanent du royaume chérifien auprès de l'Union africaine et de la CEA-ONU.
L'AMA a été instituée en février 2019 par la signature d'un traité lors de la 32e Session de la Conférence des chefs d'États et de gouvernement de l'Union africaine (UA). Ce texte a pu entrer en vigueur en novembre 2021 après la ratification par le Parlement camerounais. Ses clauses imposaient en effet qu'au moins quinze pays soient parties prenantes pour que l'AMA puisse voir le jour. Ils sont désormais une trentaine.
Dernier signataire à ce jour, le Maroc qui vient de ratifier le traité le 5 avril 2022 au siège de l'UA à Addis-Abeba. "En tant que membre de l’Union africaine et leader régional de l’industrie pharmaceutique, notamment en termes d’infrastructures, de technologie et d’expériences acquises au fil des années, le Maroc reste très attaché à la haute qualité des médicaments et est conscient que la santé et la sécurité du citoyen africain passe par des produits médicinaux de qualité et des médicaments efficaces", commentait Mohamed Arrouchi, Ambassadeur, représentant permanent du royaume chérifien auprès de l'Union africaine et de la CEA-ONU.
L'AMA facilitera l'accès aux médicaments en Afrique
Organe de coordination, l'AMA aura pour mission de renforcer les capacités des pays africains signataires et des Communautés économiques régionales (CER) dans la réglementation des produits médicaux afin de faciliter l'accès à des produits médicaux de qualité, sûrs et efficaces en Afrique. L'AMA devra également promouvoir l'adoption et l'harmonisation des politiques et des normes de réglementation des produits médicaux, donner les directives scientifiques nécessaires et coordonner les efforts en matière d'harmonisation réglementaire existants dans les CER et les Organisations régionales de la Santé (ORS) reconnues par l'UA.
Un communiqué du ministère tunisien de la Santé précise qu'un dossier de candidature a été déposé officiellement par son ministre Ali M'rabet auprès de la Commission de l'Union africaine. Il se trouve plus précisément entre les mains d'Aggrey John Douglas Amabali, le chef de la délégation de l'UA présente à Tunis, jusqu'au mercredi 13 avril 2022, pour évaluer la disposition du pays à abriter le siège de l'AMA.
La question de l'attribution du siège permanent de l'AMA devrait être tranchée lors du prochain sommet de l'UA qui se déroulera au cours du second trimestre 2022.
Un communiqué du ministère tunisien de la Santé précise qu'un dossier de candidature a été déposé officiellement par son ministre Ali M'rabet auprès de la Commission de l'Union africaine. Il se trouve plus précisément entre les mains d'Aggrey John Douglas Amabali, le chef de la délégation de l'UA présente à Tunis, jusqu'au mercredi 13 avril 2022, pour évaluer la disposition du pays à abriter le siège de l'AMA.
La question de l'attribution du siège permanent de l'AMA devrait être tranchée lors du prochain sommet de l'UA qui se déroulera au cours du second trimestre 2022.
Les pays africains importent plus de 80% de leurs produits pharmaceutiques
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L'AMA est la seconde agence dans ce domaine sur le continent avec les Centres africains pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC Afrique). Créés par l'UA avec le soutien de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en 2015, ils ont principalement un rôle de "plates-formes d'alerte précoce et de préparation des réponses pour faire face à temps et efficacement à toute situation d'urgence sanitaire" ainsi que d'"appui aux États membres dans la prise en charge des urgences sanitaires" et "l'harmonisation des politiques de contrôle des maladies et des systèmes de surveillance", selon leurs statuts.
Le continent africain ne représente moins de 3% du marché pharmaceutique mondial avec seulement 375 fabricants de médicaments recensés, principalement en Afrique du Sud, au Maroc, en Tunisie et en Égypte. Ces quatre États concentrent 70% de la production. Les pays africains importent ainsi plus de 80% des produits et matériels pharmaceutiques.
La Tunisie a été un des premiers pays du continent à se doter d'une industrie pharmaceutique dès le début des années 1990. Une étude de la Banque internationale arabe de Tunisie (BIAT) datée de 2017 indique que "sur les quinze dernières années, le taux de croissance annuel moyen de la consommation de médicament est de l’ordre de 17%. Par ailleurs, sous l’effet de la demande libyenne, la consommation de médicament s’est fortement accrue en 2012 et 2013 où elle a enregistré des taux de croissance de 22% et 36%". Dans le même temps, le tissu industriel pharmaceutique est passé de trois unités en 1987 à trente-quatre en 2011. Selon des chiffres 2013, la production locale de ce pays permettait de couvrir 49% des besoins de la population.
Le continent africain ne représente moins de 3% du marché pharmaceutique mondial avec seulement 375 fabricants de médicaments recensés, principalement en Afrique du Sud, au Maroc, en Tunisie et en Égypte. Ces quatre États concentrent 70% de la production. Les pays africains importent ainsi plus de 80% des produits et matériels pharmaceutiques.
La Tunisie a été un des premiers pays du continent à se doter d'une industrie pharmaceutique dès le début des années 1990. Une étude de la Banque internationale arabe de Tunisie (BIAT) datée de 2017 indique que "sur les quinze dernières années, le taux de croissance annuel moyen de la consommation de médicament est de l’ordre de 17%. Par ailleurs, sous l’effet de la demande libyenne, la consommation de médicament s’est fortement accrue en 2012 et 2013 où elle a enregistré des taux de croissance de 22% et 36%". Dans le même temps, le tissu industriel pharmaceutique est passé de trois unités en 1987 à trente-quatre en 2011. Selon des chiffres 2013, la production locale de ce pays permettait de couvrir 49% des besoins de la population.
Un marché de 56 mrds$
Ali M'Rabet s'est entretenu, lundi 11 avril 2022, avec Pierre Behnam, directeur général Complexe des Laboratoires Pierre Fabre en Afrique, au Moyen-Orient et en Turquie et Khaled Laouiti, directeur général du Complexe des Laboratoires Pierre Fabre en Afrique du Nord. Au menu des discussions, "la coopération entre le géant français de la pharmacie, le ministère tunisien de la santé et les établissements publics affiliés et sur les moyens de développer et de diversifier l'activité commune, ainsi que sur le recours à l'export pour booster le partenariat et en faire bénéficier les deux parties", comme le souligne un communiqué du ministère tunisien de la Santé.
Lors de cette réunion, Ali M'Rabet a estimé que "la Tunisie pourrait représenter un centre et un pôle pour les technologies modernes et les industries pharmaceutiques de pointe."
Le groupe Pierre Fabre, dont 95% de la production est implantée en France dans sept usines dont cinq dans le Sud-Ouest, dispose d'une unité de conditionnement de médicaments à destination des marchés africains en Tunisie.
Selon une étude publiée en avril 2022 par Goldstein Market Intelligence, "l'Afrique est le seul marché pharmaceutique où une croissance véritablement élevée est encore réalisable". Selon cette analyse, la valeur de l'industrie pharmaceutique africaine est passé de 5,5 mrds$ (5,08 mrds€) en 2007 à 28,56 mrds$ (26,38 mrds€) en 2017. Goldstein Market Intelligence prévoit que ce marché atteindra entre 56 et 70 mrds$ (51,7 à 64,5 mrds€) d'ici à 2030.
Lors de cette réunion, Ali M'Rabet a estimé que "la Tunisie pourrait représenter un centre et un pôle pour les technologies modernes et les industries pharmaceutiques de pointe."
Le groupe Pierre Fabre, dont 95% de la production est implantée en France dans sept usines dont cinq dans le Sud-Ouest, dispose d'une unité de conditionnement de médicaments à destination des marchés africains en Tunisie.
Selon une étude publiée en avril 2022 par Goldstein Market Intelligence, "l'Afrique est le seul marché pharmaceutique où une croissance véritablement élevée est encore réalisable". Selon cette analyse, la valeur de l'industrie pharmaceutique africaine est passé de 5,5 mrds$ (5,08 mrds€) en 2007 à 28,56 mrds$ (26,38 mrds€) en 2017. Goldstein Market Intelligence prévoit que ce marché atteindra entre 56 et 70 mrds$ (51,7 à 64,5 mrds€) d'ici à 2030.