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Les liaisons ferries France-Maroc à la dérive


Rédigé par , le Mercredi 18 Avril 2012 - Lu 6498 fois

Rien ne va plus dans les relations maritimes entre la France et le Maroc pour les passagers. Navires obsolètes, bateaux saisis, fin des rotations entre les deux pays dans l'attente d'une solution fiable et viable.


Des cargo-mixtes entre Marseille et Tanger ? Rien n'est impossible. A ce jour, seul des services rouliers purs desservent Casablanca depuis Marseille. Ici le Marrakech Express lors d'une escale exceptionnelle dans la cité phocéenne. (Photo NBC)
Des cargo-mixtes entre Marseille et Tanger ? Rien n'est impossible. A ce jour, seul des services rouliers purs desservent Casablanca depuis Marseille. Ici le Marrakech Express lors d'une escale exceptionnelle dans la cité phocéenne. (Photo NBC)
FRANCE / MAROC. 2012 aura marqué un tournant dans l’histoire du transport maritime de passagers entre la France et le Maroc. Après plus de 35 ans de service, les ferries de la Comanav et ceux de la Comarit sont à l’arrêt depuis janvier laissant sur le quai près de 200 000 passagers. A l’aune de la haute saison, le gouvernement marocain tente de trouver une solution, tout au moins transitoire, pour que les Marocains de France puissent rentrer au pays.
 
Eté 2011, les car-ferries de la Comarit-Comanav reliant Sète à Tanger et Nador enchaînent avarie sur avarie. Vieux ? Le mot est faible ! Déclassés par la SNCM, les ex Napoléon, Esterel et Liberté ont plus de trente ans et ne sont pas entretenus. Résultat : A fin 2011, 218 escales seulement ont été réalisées à Sète. Au total, 169 000 passagers ont voyagé sur ces car-ferries d’une autre époque : 77 000 sur ceux de la Comanav (Nador) et 92 000 sur la ligne de la Comarit vers Tanger. Comanav et Comarit (qui a racheté en 2009 la branche ferries de Comanav à CMA CGM ) multiplient les créances. Avitailleurs et souteurs sétois refusent de les servir. Les navires s’approvisionnent en baie d’Algésiras…

Appel d'offres ou renflouement de la Comarit-Comanav à l'étude

Manque d'entretien de la flotte, gestion douteuse, ligne exclusivement fret ont conduit Comarit à la dérive. (Photo NBC)
Manque d'entretien de la flotte, gestion douteuse, ligne exclusivement fret ont conduit Comarit à la dérive. (Photo NBC)
Finalement, le 7 janvier 2012, deux puis trois navires ont été saisis à Sète. L’ensemble de la flotte est à l’arrêt laissant sur le carreau 2 300 marins… Certains avaient contractés des prêts immobiliers qu’ils sont incapables de rembourser aujourd’hui et les huissiers frappent aux portes. Un vrai drame maritime… A Sète, la Ville aide les marins bloqués sur les Biladi, Marrakech et Bni Nasar. Pour l’économie sétoise, l’arrêt des rotations se traduit par des pertes financières et du chômage. Euromer, agence de voyage et agent de la Comanav, a du licencier six personnes et si la ligne n’est pas rétablie, « dix autres emplois supplémentaires sont menacés », explique le gérant Philippe Sala.

La seule ligne ferry entre la France et le Maroc a ainsi disparu. Un maillon maritime indispensable pour permettre aux familles immigrées marocaines de rentrer au pays en été avec leur voiture. Raison pour laquelle des tractations sont en cours au plus haut niveau de l’Etat marocain pour rétablir ce service.

Plusieurs pistes sont à l’étude, la première porte sur une aide financière temporaire de la Comarit dans laquelle l’Etat possède des parts mais dont l’actionnaire principal est l’homme d’affaires marocain Samir Abdelmoula décrié pour sa mauvaise gestion. L’autre piste étant l’appel d’offres lancé en février dernier.

Pour l’heure rien d’officiel, quelques noms sont susurrés ça et là, Trasmediterranea, Tallink et GNV. Les experts maritimes s’accordent à reconnaître qu’un service mixte passagers et fret permettrait de rentabiliser la ligne durant l’hiver. C’est d’ailleurs l’option prise par Grandi Navi Veloci qui envisage une extension à Sète du service actuel entre Tanger, Barcelone et Gênes avec son car-ferry Excellent d’une capacité de 2 253 passagers et 2 250 mètres linéaires pour les remorques. Carthagène et l’enclave de Melilla seraient également évoquées dans le cadre de relations triangulaires.

Toujours est-il que le nom de l’armateur devrait être connu en mai… mais Samir Abdelmoula n’a pas dit son dernier mot !

Lire l'ensemble de notre dossier Ferries Maroc / Europe

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1.Posté par pierre le 19/04/2012 14:50
Les navires de GNV battent pavillon de complaisance donc des marins sur-exploités avec tout ce que cela comporte, de ce fait les marins de la Comanav et de la Comarit ne sont pas plus sortis d'affaire bien au contraire, et ce quelque soit l'opérateur qui reprendra les lignes, mis à par Comanav ou Comarit. Si un autre opérateur reprend la ligne seuls les agents etc ..sauveront leur billes.

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