
Samia al-Botmeh constate un recul des femmes palestiniennes dans le monde du travail (Photo al-Shabaka)
AUTORITÉ PALESTINIENNE. D'après les chiffres du Palestinian Central Bureau of Statistics (PCBS), le taux d’activité des femmes palestiniennes atteignait seulement 18,3% en 2014. Tous sexes confondus, il tourne, en Cisjordanie et à Gaza, autour des 42 %. Des chiffres alarmants, selon Samia al-Botmeh, conseillère politique à l'ONG Al-Shabaka (Palestinian Policy Network) et professeure assistante en Sciences économiques à l’Université Birzeit de Ramallah.
"Le cas palestinien reste particulièrement extrême, puisque, les femmes palestiniennes demeurent plus présentes dans l’éducation secondaire que les hommes palestiniens et que les femmes du monde arabe. Dans les pays de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, le taux d'activité des femmes est proche des 25%, contre 51% dans le reste du monde" explique–t-elle.
"La participation des femmes dans les secteurs les plus productifs que sont l’agriculture et l’industrie, se trouve en déclin permanent, alors que leur participation dans les secteurs qui vont mal, comme le commerce et l'ensemble des services, augmente" poursuit Samia al -Botmeh.
"Le cas palestinien reste particulièrement extrême, puisque, les femmes palestiniennes demeurent plus présentes dans l’éducation secondaire que les hommes palestiniens et que les femmes du monde arabe. Dans les pays de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, le taux d'activité des femmes est proche des 25%, contre 51% dans le reste du monde" explique–t-elle.
"La participation des femmes dans les secteurs les plus productifs que sont l’agriculture et l’industrie, se trouve en déclin permanent, alors que leur participation dans les secteurs qui vont mal, comme le commerce et l'ensemble des services, augmente" poursuit Samia al -Botmeh.
Les femmes n’ont pas accès aux secteurs les plus productifs
D’après le PCBS, en 1995, l'industrie employait 16,2% de femmes alors qu'en 2014, elle n'en comptait plus que 9,9%. Selon Samia al-Botmeh, les femmes palestiniennes demeurent actuellement confinées à seulement deux secteurs d’activité: l'agriculture, qui emploie 21% des femmes actives et les services, 67,3%. (PCBS 2015). Les secteurs palestiniens en croissance, construction et transports, ne recrutent pas de femmes.
"Par ailleurs, les femmes dotées d'un niveau de formation élevé sont confrontées à une plus grande marginalisation sur le marché du travail. Cette tendance s'accentue depuis ces vingt dernières années. Les possibilités d’accès à des postes élevés de la hiérarchie professionnelle restent limitées. Par ailleurs, le système éducatif palestinien oriente bien souvent les femmes vers des études littéraires, qui ne les équipent pas pour concurrencer les hommes sur le marché du travail. "
"Par ailleurs, les femmes dotées d'un niveau de formation élevé sont confrontées à une plus grande marginalisation sur le marché du travail. Cette tendance s'accentue depuis ces vingt dernières années. Les possibilités d’accès à des postes élevés de la hiérarchie professionnelle restent limitées. Par ailleurs, le système éducatif palestinien oriente bien souvent les femmes vers des études littéraires, qui ne les équipent pas pour concurrencer les hommes sur le marché du travail. "
D'après le PCBS, en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, en 2014, les femmes gagnent à peine 80% du salaire des hommes.
Réformer le système des crédits pour relancer l'entrepreneuriat féminin
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Selon Samia al-Botmeh, il n'existe presque aucune femme chef d'entreprise en Palestine. "Les entrepreneurs femmes font face à mille fois plus d'obstacles que les hommes pour accéder à un crédit. Elles ne possèdent pas les garanties nécessaires qu'il faut proposer pour accéder à des prêts commerciaux. Et même si l'accès des Palestiniens aux crédits bancaires se trouve en hausse ces dernières années, il ne concerne pas du tout les femmes."
La représentante de Palestinian Policy Network réclame des "réformes urgentes, notamment pour relancer la production locale palestinienne, où les femmes ont toujours eu une place importante. Pour l'instant, la plupart des produits manufacturés sont importés d'Israël, les Palestiniens ne produisent presque plus rien. C'est là que réside le principal problème."
La représentante de Palestinian Policy Network réclame des "réformes urgentes, notamment pour relancer la production locale palestinienne, où les femmes ont toujours eu une place importante. Pour l'instant, la plupart des produits manufacturés sont importés d'Israël, les Palestiniens ne produisent presque plus rien. C'est là que réside le principal problème."