
Stéphane Pouffary (ONG Energies 2050) parle d'une enjeu de transition totale d'une population en Afrique avec les énergies renouvelables (photo : F.Dubessy)
EUROPE / AFRIQUE. "Sans énergie, nous ne pouvons pas anticiper. En Afrique, on parle d'ailleurs de pauvreté énergétique", souligne Stéphane Pouffary. Le président d'honneur et fondateur de l'ONG Energies 2050 - qui présentera en mai 2018 à Marseille un rapport intitulé "les défis du changement climatique dans une Méditerranée en transition" publié en co-édition avec le Femise - lie la question de l'énergie au patrimoine. "Au Nord, nous devons réduire les effets de serre. Au Sud, c'est le développement qui est impératif. C'est l'adaptation versus l'atténuation... Quand on parle d'énergie sur ce continent, on parle d'une transition totale d'une population", poursuit-il.
La problématique de l'énergie demeure fondamentale en Afrique comme l'ont encore démontré, équations à l'appui, les membres du Forum euro-méditerranéen des instituts de sciences économiques (Femise) lors de leur conférence annuelle qui se tenait à Malte du 7 au 9 février 2018.
Ce continent représente 13% de la population mondiale mais seulement 4% de la consommation mondiale d'énergie. Abderrahim Ksiri note que "la consommation journalière moyenne d'énergie primaire par habitant sur le continent représente entre 25 000 et 30 000 kcal soit, une consommation inférieure à celle de la Grande-Bretagne en 1875 !"
Et encore, "un Africain sur deux n'a pas l'électricité !", relève le Coordinateur national de l'Alliance marocaine pour le climat et le développement durable (AMCDD).
La problématique de l'énergie demeure fondamentale en Afrique comme l'ont encore démontré, équations à l'appui, les membres du Forum euro-méditerranéen des instituts de sciences économiques (Femise) lors de leur conférence annuelle qui se tenait à Malte du 7 au 9 février 2018.
Ce continent représente 13% de la population mondiale mais seulement 4% de la consommation mondiale d'énergie. Abderrahim Ksiri note que "la consommation journalière moyenne d'énergie primaire par habitant sur le continent représente entre 25 000 et 30 000 kcal soit, une consommation inférieure à celle de la Grande-Bretagne en 1875 !"
Et encore, "un Africain sur deux n'a pas l'électricité !", relève le Coordinateur national de l'Alliance marocaine pour le climat et le développement durable (AMCDD).
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Abderrahim Ksiri (AMCDD) déplore que cinq pays africains se tournent vers le nucléaire (photo : F.Dubessy)
Augmentation de 45% de la consommation en Afrique
Abderrahim Ksiri voit un contexte favorable à leur développement en Afrique. "Le continent doit installer 160 GW d'ici 2025 et l'Irena (NDLR : Agence internationale de l'énergie renouvelable) estime, dans son dernier rapport en 2015, qu'au moins 300 GW pourraient venir des énergies renouvelables ", constate-t-il. "Depuis 2000, l'Afrique subsaharienne a vu sa demande d'énergie augmenter de 45% avec une production évaluée à 94 GW qui reste très faible", souligne-t-il. Tout en mettant en garde à "ne pas suivre le modèle des pays avancés responsables du réchauffement climatique."
Alors que cinq pays africains (Égypte, Algérie, Afrique du Sud, Nigeria et Kenya) se tournent désormais vers le nucléaire -"il est plus facile d'y entrer que d'en sortir" prévient-t-il, l'Éthiopie et la République démocratique du Congo pourraient satisfaire, avec l'hydroélectrique tous les besoins du continent. "Toute la population veut se voir en Américain et multiplie les gaspillages", déplore le responsable de l'AMCDD.
Pour Myriam Ben Saad, du Laboratoire d'économie appliquée au développement (LEAD) de l'Université de Toulon, cette fragilité incite à développer les ressources naturelles que sont le soleil et le vent. "La demande domestique en énergie augmente rapidement et il existe de nombreuses opportunités en terme de technologies et d'infrastructures", souligne la chercheuse.
Alors que cinq pays africains (Égypte, Algérie, Afrique du Sud, Nigeria et Kenya) se tournent désormais vers le nucléaire -"il est plus facile d'y entrer que d'en sortir" prévient-t-il, l'Éthiopie et la République démocratique du Congo pourraient satisfaire, avec l'hydroélectrique tous les besoins du continent. "Toute la population veut se voir en Américain et multiplie les gaspillages", déplore le responsable de l'AMCDD.
Pour Myriam Ben Saad, du Laboratoire d'économie appliquée au développement (LEAD) de l'Université de Toulon, cette fragilité incite à développer les ressources naturelles que sont le soleil et le vent. "La demande domestique en énergie augmente rapidement et il existe de nombreuses opportunités en terme de technologies et d'infrastructures", souligne la chercheuse.
La question des subventions

Selon Myriam Ben Saad (Université de Toulon), il faut donner les subventions aux énergies renouvelables et pas aux énergies fossiles (photo : F.Dubessy)
Co-auteure d'une étude menée par des chercheurs des universités de Toulon et de Sousse (Amandine Gnonlonfin, Naceur Krhaief et Michel Dimou), Myriam Ben Saad déduit que sur les neuf pays étudiés, quatre poursuivent une stratégie gagnante en matière d'énergie (Algérie, Égypte, Maroc et Turquie) et cinq non (Iran, Irak, Israël, Liban et Tunisie). "Les politiques doivent être stables et ne pas être soumises à l'incertitude de la promotion du développement des énergies renouvelables et l'attraction des investissements privés", précise-t-elle. Il est nécessaire également de "limiter les risques financiers associés à la structure du capital du projet et à sa capacité à générer des flux de trésorerie suffisants pour financer les dépenses en capital, les dépenses d'exploitation et le service de la dette, tout en offrant un rendement au moins raisonnable", poursuit la chercheuse toulonnaise. C'est bien l'avis de Stéphane Pouffary pour qui "il ne faut pas voir que l'offre, il faut voir l'offre et le service. Il faut voir la rationalité économique des projets. Des projets n'ont jamais été évalués économiquement et donc ne se feront jamais."
Selon Myriam Ben Saad, "l'atténuation de ces impacts négatifs nécessite une substitution progressive de l'utilisation des combustibles fossiles traditionnels par d'autres sources d'énergie renouvelables. Les gouvernements et les décideurs devraient créer un marché compétitif pour le secteur des énergies renouvelables." Avec ses co-auteurs, elle suggère de "mettre en place des incitations pour rationaliser le processus afin d'attirer les investisseurs intéressés par les énergies renouvelables; viser à augmenter la production, mais surtout à augmenter la consommation de sources d'énergie renouvelables en imposant des règles pour limiter la consommation d'énergie fossile."
Abderrahim Ksiri regrette que "les subventions soient données aux énergies fossiles et pas aux énergies renouvelables." Pour Myriam Ben Saad, il convient bien de "transférer les subventions des hydrocarbures vers les énergies renouvelables tout en prenant garde à ne pas affecter les bien-être des populations à faibles revenus qui utilisent ces produits pétroliers."
Selon Myriam Ben Saad, "l'atténuation de ces impacts négatifs nécessite une substitution progressive de l'utilisation des combustibles fossiles traditionnels par d'autres sources d'énergie renouvelables. Les gouvernements et les décideurs devraient créer un marché compétitif pour le secteur des énergies renouvelables." Avec ses co-auteurs, elle suggère de "mettre en place des incitations pour rationaliser le processus afin d'attirer les investisseurs intéressés par les énergies renouvelables; viser à augmenter la production, mais surtout à augmenter la consommation de sources d'énergie renouvelables en imposant des règles pour limiter la consommation d'énergie fossile."
Abderrahim Ksiri regrette que "les subventions soient données aux énergies fossiles et pas aux énergies renouvelables." Pour Myriam Ben Saad, il convient bien de "transférer les subventions des hydrocarbures vers les énergies renouvelables tout en prenant garde à ne pas affecter les bien-être des populations à faibles revenus qui utilisent ces produits pétroliers."