
L'Aéroport International de Monastir photo (photo RT)
TUNISIE. Que se passe-t-il ? L'Aéroport international de Monastir qui a fait le printemps de la région de Sahel, pendant des décennies, vit actuellement des moments forts difficiles.
Les agents et employés de l'aéroport qui observent un sit-in depuis deux mois réclament l'annulation du contrat de concession accordé à la société turque TAV.
"Personne ne veut entendre parler d'un retour de la société TAV. Nous réclamons de remettre immédiatement l'aéroport sous la tutelle de l'Office de l'Aviation Civile et des Aéroports (OACA)", c'est le message délivré par Anis Ben Zidi, l'un des employés de l'aéroport qui vient sensibiliser l'opinion publique sur la légitimité de leurs revendications. Des protestations relatives à l'annulation du contrat de concession accordé à la société turque TAV Airports holding, signé en janvier 2008, hors promotion et à titre exceptionnel.
Pour lui, l'aéroport international de Monastir, machine bien huilée, qui enregistre 4, 5 millions de touristes annuellement, a été victime d'un complot orchestré par la société TAV. Il en veut pour preuve la dégradation du niveau de sécurité de l'aéroport de 9 à 8 et la réorientation de plusieurs vols programmés initialement pour Monastir vers l'aéroport d'Enfidha.

Les employés et agents de l'aéroport observent un sit-in depuis deux mois (photo RT)
L'aéroport de Monastir représente 43% du CA de l'OACA
"La situation actuelle est préoccupante. La crise qui frappe actuellement la région de Sahel, et plus spécifiquement les trois villes de Sousse, Monastir, et Mahdia, pourrait se propager à d'autres villes voisines", atteste notre interlocuteur.
"L'Aéroport international de Monastir qui représente 43 % du chiffre d'affaires de l'OACA est tombé dans l'escarcelle des Turcs. Ils ont profité de ses bénéfices s'élevant à 50 M$ annuels pour bâtir l'aéroport d'Enfidha. La société TAV avait un plan bien clair dans sa tête. Elle veut déplacer le centre de gravité, les lignes du commerce aussi. La compagnie turque a fait circuler une information mensongère sur la fermeture de l'aéroport international de Monastir pour que les avions regagnent l'aéroport Enfidha plutôt que celui du Monastir ", indique Hatem Bouassida.
"C'est le PDG de la société turque TAV qui a déclenché la guerre contre les employés et les agents de l'aéroport International de Monastir et non pas l'inverse. Dans une interview accordée au quotidien la Presse juste au début de notre grève, entamée au mois de mars dernier, le PDG de la TAV nous a qualifié de bande de voyous. Ses déclarations révélatrices ont accentué les sentiments de frustration et de spoliation ressentis, au cours des trois dernières années par les employés de l'aéroport", révèle Hatem Bouassida. Membre du syndicat créé pour l'occasion, il émet également des réserves sur les intentions réelles de la société turque.
"L'Aéroport international de Monastir qui représente 43 % du chiffre d'affaires de l'OACA est tombé dans l'escarcelle des Turcs. Ils ont profité de ses bénéfices s'élevant à 50 M$ annuels pour bâtir l'aéroport d'Enfidha. La société TAV avait un plan bien clair dans sa tête. Elle veut déplacer le centre de gravité, les lignes du commerce aussi. La compagnie turque a fait circuler une information mensongère sur la fermeture de l'aéroport international de Monastir pour que les avions regagnent l'aéroport Enfidha plutôt que celui du Monastir ", indique Hatem Bouassida.
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le syndicaliste Hatem Bouassida (photo RT)
"L'OACA: un mal nécessaire"
"Plusieurs présidents de partis en Tunisie, en tête Ahmed Nejib Chebbi, PDP, ont tenté de jouer le rôle de médiation entre les deux camps à savoir: le syndicat et la société turque. Pour nous l'idéal est de travailler en collaboration avec l'UGTT et l'UTICA qui suivent activement le dossier de l'aéroport International de Monastir", confirme le syndicaliste.
Pour Béchir Dimassi, Responsable Télécommunication à la TAV Tunisie, les employés de l'aéroport de Monastir, en particulier les jeunes, ont souffert, sous l'ancien régime du président déchu Ben Ali, de la marginalisation et de la stratégie de la sourde oreille de l'administration. "Ils n'ont pas été jugés pour leurs compétences mais pour d'autres considérations connues de tous", atteste-t-il.
Notre interlocuteur nous a ainsi révélé que " la reprise totale des activités de l'aéroport international de Monastir sous la tutelle de l'Office de l'Aviation Civile et des Aéroports serait un mal nécessaire. Car même avant la cession de l'Aéroport aux Turcs on a beaucoup souffert de la marginalisation sous la direction de cet organisme. Espérons que les choses changent dans le bon sens", déclare-t-il.
Des révélations embarrassantes pour quelques cadres de haut niveau au sein de la TAV Tunisie, qui du coup, restent très discrets sur le cas…
Pour Béchir Dimassi, Responsable Télécommunication à la TAV Tunisie, les employés de l'aéroport de Monastir, en particulier les jeunes, ont souffert, sous l'ancien régime du président déchu Ben Ali, de la marginalisation et de la stratégie de la sourde oreille de l'administration. "Ils n'ont pas été jugés pour leurs compétences mais pour d'autres considérations connues de tous", atteste-t-il.
Notre interlocuteur nous a ainsi révélé que " la reprise totale des activités de l'aéroport international de Monastir sous la tutelle de l'Office de l'Aviation Civile et des Aéroports serait un mal nécessaire. Car même avant la cession de l'Aéroport aux Turcs on a beaucoup souffert de la marginalisation sous la direction de cet organisme. Espérons que les choses changent dans le bon sens", déclare-t-il.
Des révélations embarrassantes pour quelques cadres de haut niveau au sein de la TAV Tunisie, qui du coup, restent très discrets sur le cas…

Béchir Dimassi, Responsable Télécommunication à la TAV Tunisie (photo RT)