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Les élus provençaux sensibles aux arguments du Premier ministre algérien


Rédigé par Amal Belkessam à ALGER et Frédéric Dubessy à MARSEILLE, le Lundi 7 Décembre 2009 - Lu 3899 fois

Après un aller-retour dimanche 6 décembre 2009 à Alger, une délégation regroupant les principaux élus provençaux est revenue à Marseille apaisée par sa rencontre avec Ahmed Ouyahia, Premier ministre algérien. Une maison Marseille-Provence verra le jour à Alger et des groupes de travail sont constitués pour aider les PME de chaque côté de la Méditerranée à échanger.


FRANCE / ALGERIE. Après un aller-retour dimanche 6 décembre 2009 à Alger, une délégation regroupant les principaux élus provençaux est revenue à Marseille apaisée par sa rencontre avec Ahmed Ouyahia, Premier ministre algérien.

Emmenée par Michel Vauzelle, président du Conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca), elle était composée de Jean-Noël Guérini, président du Conseil général des Bouches-du-Rhône, Eugène Caselli, président de la Communauté urbaine Marseille Provence Métropole, Roland Blum, premier adjoint au maire de Marseille, et Jacques Pfister, président de la Chambre de commerce et d'industrie Marseille-Provence. 

Le maire de Marseille, qui n’a pas pris part à cette mission, se rendra pour sa part à Alger au cours du premier trimestre 2010.

Cette rencontre, à la demande des Français qui souhaitaient en premier lieu voir le Président algérien, avait pour objectif d'infléchir la loi de finances complémentaire (LFC) adoptée par le gouvernement algérien et pénalisant fortement le port de Marseille. Elle visait aussi à parler de la question du Credoc, sans oublier la suppression de toute importation de matériel d’occasion dans le BTPH.

Une rencontre jugée très positive

A leur arrivée à Marseille, Eugène Caselli et Jacques Pfister se disent satisfaits de leur rencontre avec le Premier ministre algérien (photo F. Dubessy)
A leur arrivée à Marseille, Eugène Caselli et Jacques Pfister se disent satisfaits de leur rencontre avec le Premier ministre algérien (photo F. Dubessy)
Comme les représentants du Medef fin novembre 2009 (lire Les patrons français du Medef comprennent la LFC 2009 et les entreprises de l’Hexagone s’adapteront), la délégation provençale n'a obtenu aucune concession sur le sujet, comme l'on s'y attendait.

S'exprimant à la résidence de l'ambassadeur de France à Alger, les élus provençaux ont évoqué  "une rencontre avec le premier ministre très positive. Nous avons eu un échange très fructueux qui nous a permis de comprendre le point de vue algérien".

Ce qui, en langage diplomatique, signifie qu'ils prennent acte du maintien des dispositions de la LFC 2009. Assurant ne pas vouloir commenter la réglementation d'un pays souverain, les membres de la délégation ont affirmé que les entreprises françaises allaient s'adapter.

Pour ce qui est de l’arrêt de l'importation de matériel BTPH d'occasion, la même réponse est venue en écho : "Il s’agit d’une décision algérienne qu'il faut respecter...".

"C'est la France méditerranéenne qui s'adresse à l'Algérie"

C'est la première fois que l'ensemble de l'exécutif provençal se rend ensemble en Algérie (photo A. Belkessam)
C'est la première fois que l'ensemble de l'exécutif provençal se rend ensemble en Algérie (photo A. Belkessam)
A l’issue des entretiens avec les responsables algériens, Michel Vauzelle, président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d’Azur, a estimé que "les deux pays font face à la même crise bancaire, économique, mondiale et sociale. Nous avons souhaité venir afin de parler comme des frères et de voir comment affronter ensemble cette crise mondiale… C’est la France méditerranéenne qui s’adresse à l’Algérie".

"Le premier ministre algérien a expliqué les raisons qui ont motivé cette LFC. Elle vise à lutter contre un déséquilibre de leur balance des paiements et à préparer, dans une vision à long terme  l'économie de production qui viendra se substituer à l'actuelle dans 40 à 50 ans quand les réserves de pétrole seront épuisées", explique Roland Blum. "Nous devons faire en sorte que notre région ne pâtisse pas trop de ces mesures."

Le premier adjoint au maire de Marseille, comme Jacques Pfister, se sont d'ailleurs voulus rassurants. "Ces mesures avaient fait chuté de 40% les activités des bassins est du port de Marseille et de 10% celle du port en global. Les entreprises régionales commencent à s'adapter à ces mesures et la baisse n'est plus que de 15%", annonce Roland Blum.

Vers une représentation de la banque centrale algérienne à Marseille

Michel Vauzelle a par ailleurs souligné que la réception de l'ensemble de l'exécutif provençal à Alger était "une première dans l'histoire des deux pays."  Et que des propositions concrètes avait été faites aux autorités algériennes.

Première d'entre elles, dans le cadre des échanges économiques et culturels entre les deux villes, une maison Marseille-Provence verra le jour à Alger. Pour Jacques Pfister, qui a déjà au cours de cette journée visité quelques locaux, "ce centre d'affaires s'étendra sur 800 m² et emploiera deux à trois personnes. La CCI Marseille-Provence en assurera le fonctionnement et les collectivités paieront le reste. Cette maison permettra d'inviter les PME algériennes qui souhaitent venir sur le marché de notre région Paca."

Autres avancées issues de ces discussions, la création de deux groupes de travail. Un entre le port de Marseille-Fos, le port d'Alger et les autres de la façade maritime algérienne pour mener ensemble certaines actions. Des programmes facilités par l'adoption d'un logiciel commun par les deux grands ports de chaque côté de la Méditerranée qui pourraient notamment comprendre des formations professionnelles.

Un autre groupe de travail concernera la CCI Marseille-Provence et la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (CACI) pour des échanges entre les PME provençales et algériennes.
 
Roland Blum y ajoute un souhait exprimé lors de cette réunion. "Nous voulons que le gouvernement algérien et la banque centrale d'Algérie autorisent l'ouverture d'un bureau de représentation à Marseille qui pourrait être tenu par la Société générale, qui est candidate. Ces bureaux pourraient accueillir les entreprises algériennes qui travaillent en France et aider les entreprises françaises désireuses de travailler en Algérie. Cette représentation pourrait donc générer un flux financier entre les deux pays."

A noter que le volet culturel n'est pas oublié puisqu'il a été proposé aux Algériens de participer, via des programmations, à l'événement  "Marseille capitale européenne de la culture en 2013".

Lire aussi : L'ensemble de l'exécutif provençal se rendra à Alger le 6 décembre 2009
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