
Le gouvernement peut compter, pour l’instant, sur le découplage d’un mécontentement social et de l’opposition qui n’arrive pas encore à mobiliser la population. ( marche du 12 février photo AB)
ALGÉRIE. Le 22 février 2011, la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) s’est divisée en deux ailes respectivement surnommées par la presse algérienne « partis politiques » et « société civile ». La première compte en son sein le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) et le Parti pour la laïcité et la démocratie (PLD), des associations diverses et des personnalités telles que Maître Ali Yahia Abdennour.
Président d’honneur de la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (LADDH), Ali Yahia Abdennour est resté dans cette aile de la CNCD alors que son organisation rejoignait l’autre aile.
Cette dernière se compose de syndicats autonomes (Snapap, Snapest, CLA, Satef, Coordination nationale des enseignants du supérieur solidaires), de la LADDH dont maître Bouchachi est président, du Comité national pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC), d’Algérie pacifique, une organisation de bloggeurs…
Président d’honneur de la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (LADDH), Ali Yahia Abdennour est resté dans cette aile de la CNCD alors que son organisation rejoignait l’autre aile.
Cette dernière se compose de syndicats autonomes (Snapap, Snapest, CLA, Satef, Coordination nationale des enseignants du supérieur solidaires), de la LADDH dont maître Bouchachi est président, du Comité national pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC), d’Algérie pacifique, une organisation de bloggeurs…

Tahar Besbas, député du RCD et membre de la « CNCD partis politiques » (photo AB)
« La levée de l’état d’urgence démentie »
Interrogé par econostrum.info à l’issue de la marche du 26 février 2011, le Docteur Tahar Besbas, député du RCD et membre de la « CNCD partis politiques » s’est déclaré « très satisfait» car «elle vient de démentir la levée de l’état d’urgence. Quand on lève l’état d’urgence, théoriquement, toutes les libertés individuelles et collectives conformément à la constitution sont garanties. Alors que là, on est en train d’enlever à l’Algérien son droit de manifester d’une manière pacifique.»
Pour Tahar Besbas, la division de la CNCD en deux ailes n’a eu aucun impact sur le déroulement de la marche du 26 février 2011 qui a rassemblé, selon la police, une centaine de personnes et dix fois plus selon les organisateurs. «La preuve, nous dira-t-il, il y a eu plus de monde que la dernière fois. Le nombre de personnes qui ont été tenues à la périphérie de la place des Martyrs est impressionnant. S’ils avaient réussi à passer, on aurait eu 5 000 à 7 000 personnes. Quant au niveau de la place des Martyrs, des deux côtés des artères, ils étaient 1 000 à 1 100 manifestants.»
Le député considère que « la Coordination a prouvé aujourd’hui que c’est une coordination de la société civile, de partis politiques, de personnalités…»
Pour Tahar Besbas, la division de la CNCD en deux ailes n’a eu aucun impact sur le déroulement de la marche du 26 février 2011 qui a rassemblé, selon la police, une centaine de personnes et dix fois plus selon les organisateurs. «La preuve, nous dira-t-il, il y a eu plus de monde que la dernière fois. Le nombre de personnes qui ont été tenues à la périphérie de la place des Martyrs est impressionnant. S’ils avaient réussi à passer, on aurait eu 5 000 à 7 000 personnes. Quant au niveau de la place des Martyrs, des deux côtés des artères, ils étaient 1 000 à 1 100 manifestants.»
Le député considère que « la Coordination a prouvé aujourd’hui que c’est une coordination de la société civile, de partis politiques, de personnalités…»
« La mobilisation continue »
Tahar Besbas explique l’éclatement de la CNCD par le fait que cette dernière était «devenue une entité qui pouvait mobiliser et fédérer autour du changement. Mais certains n’ont pas pu garder le cap.»
Accusant certains d’essayer de diaboliser la CNCD, du fait de la présence en son sein du RCD, Tahar Besbas affirme que ce dernier «a les mêmes droits et devoirs que les autres envers cette coordination.»
Enfin, pour ce qui est de l’avenir, le député est clair : «Le principe d’une marche chaque samedi a été retenu».
Interrogé par econostrum.info, Idir Achour, porte-parole du Conseil des lycées d’Algérie (CLA) et membre de l’aile « CNCD société civile », considère de son côté que «l’éclatement de la Coordination est venue de divergences sur le principe du maintien de la marche chaque samedi, mais aussi de l’existence de partis politiques qui veulent avoir la mainmise sur cette structure.»
Rappelant, en tant qu’initiateur de la CNCD au courant du mois de janvier 2011, que «l’objectif principal était de défier la peur et l’interdiction de marché à Alger dans l’espoir de recréer le mouvement social afin d’aboutir au changement souhaité par le peuple algérien en fédérant l’ensemble des luttes», le syndicaliste de l’éducation considère qu’il faut travailler à «recréer le rapport de forces sur le terrain de la lutte sociale».
Accusant certains d’essayer de diaboliser la CNCD, du fait de la présence en son sein du RCD, Tahar Besbas affirme que ce dernier «a les mêmes droits et devoirs que les autres envers cette coordination.»
Enfin, pour ce qui est de l’avenir, le député est clair : «Le principe d’une marche chaque samedi a été retenu».
Interrogé par econostrum.info, Idir Achour, porte-parole du Conseil des lycées d’Algérie (CLA) et membre de l’aile « CNCD société civile », considère de son côté que «l’éclatement de la Coordination est venue de divergences sur le principe du maintien de la marche chaque samedi, mais aussi de l’existence de partis politiques qui veulent avoir la mainmise sur cette structure.»
Rappelant, en tant qu’initiateur de la CNCD au courant du mois de janvier 2011, que «l’objectif principal était de défier la peur et l’interdiction de marché à Alger dans l’espoir de recréer le mouvement social afin d’aboutir au changement souhaité par le peuple algérien en fédérant l’ensemble des luttes», le syndicaliste de l’éducation considère qu’il faut travailler à «recréer le rapport de forces sur le terrain de la lutte sociale».

Idir Achour, porte-parole du Conseil des lycées d’Algérie (CLA) et membre de l’aile « CNCD société civile » (photo AB)
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« Tenue de meetings et de conférences »
Tirant un bilan implicitement mitigé des deux premières tentatives avortées de marcher, Idir Achour explique que la «CNCD société civile» a décidé «d’organiser un ensemble d’activités sous forme de meetings et de conférences en vue de toucher les travailleurs, les chômeurs, les étudiants… afin de préparer la véritable marche du changement au courant du mois de mars, si la mobilisation le permet.»
Confronté à une série de grèves sectorielles (paramédicaux, greffiers de justice, Gardes communaux, étudiants…), le gouvernement lâche du lest en s’engageant à satisfaire l’essentiel des revendications avancées.
L’objectif est d’empêcher une jonction de ces différents mouvements et de priver la contestation politique de troupes.
La situation étant très délicate pour le gouvernement, du fait de la situation sociale explosive et de la révolte dans le monde arabe, il semble vouloir éviter tout dérapage en donnant pour consigne aux forces de police : «Objectif zéro blessé lors des manifestations».
Il peut compter, pour l’instant, sur le découplage d’un mécontentement social bien réel et de l’opposition qui n’arrive pas encore à mobiliser l’essentiel de la population.
L’objectif est d’empêcher une jonction de ces différents mouvements et de priver la contestation politique de troupes.
La situation étant très délicate pour le gouvernement, du fait de la situation sociale explosive et de la révolte dans le monde arabe, il semble vouloir éviter tout dérapage en donnant pour consigne aux forces de police : «Objectif zéro blessé lors des manifestations».
Il peut compter, pour l’instant, sur le découplage d’un mécontentement social bien réel et de l’opposition qui n’arrive pas encore à mobiliser l’essentiel de la population.