MEDITERRANEE. Les 25% de taxes imposés par Donald Trump sur les importations d'acier (et 10% pour l'aluminium) venant de nombreux pays ne vont pas impacter uniquement les États concernés. Sur un marché déjà en surproduction, les prix risquent de monter aux États-Unis et de baisser partout ailleurs. Des usines fermeront.
Premier producteur mondial d'acier avec largement plus de 50% de parts de marché, la Chine (808 millions de tonnes) a accepté de réduire ses exportations vers les États-Unis, tout comme la Corée du sud (6eme producteur mondial avec 68,5 millions de tonnes). Ces dizaines de millions de tonnes détournées des États-Unis vont devoir trouver preneur ailleurs. C'est donc tout le secteur de l'acier qui voit les cartes rebattues par le coup de force américain.
Dans un communiqué publié le 31 mai, l'Association européenne de l'acier (Eurofer) a bien senti le danger. Son directeur général, Axel Eggert, demande aux autorités européennes « d'agir rapidement dans son propre intérêt pour défendre le marché intérieur contre l'impact de l'acier dévié de la frontière américaine vers le plus grand marché ouvert du monde: l'Europe. Nous regrettons que les États-Unis aient pris cette mesure inutilement préjudiciable. Nous soutenons la Commission dans ses réponses à l'action commerciale des États-Unis - et exhortons toutes les parties prenantes à rester unies afin de faire face à la fois à la mesure américaine et à l'inondation des produits en acier détournés ». Selon Eurofer, plus de 20 millions de tonnes pourraient être détournées vers l'Europe, un marché qui consomme chaque année 170 millions de tonnes.
Les pays non producteurs vont probablement bénéficier d'un acier moins cher. A l'inverse, les aciéries vont devoir se serrer la ceinture. En Méditerranée, la Turquie est le seul pays dans le top dix des fabricants (33,2 millions de tonnes). L'Italie produit 23,4 millions de tonnes, la France 14,4 millions et l'Espagne 13,6 millions.
Le Canada, le Mexique et l'Europe ont pris ou vont prendre des mesures de rétorsion. La guerre commerciale ouverte qui commence aujourd'hui ne peut que monter en puissance, provoquant des hausses de prix pour le consommateur, et donc une réduction de la croissance mondiale.
Premier producteur mondial d'acier avec largement plus de 50% de parts de marché, la Chine (808 millions de tonnes) a accepté de réduire ses exportations vers les États-Unis, tout comme la Corée du sud (6eme producteur mondial avec 68,5 millions de tonnes). Ces dizaines de millions de tonnes détournées des États-Unis vont devoir trouver preneur ailleurs. C'est donc tout le secteur de l'acier qui voit les cartes rebattues par le coup de force américain.
Dans un communiqué publié le 31 mai, l'Association européenne de l'acier (Eurofer) a bien senti le danger. Son directeur général, Axel Eggert, demande aux autorités européennes « d'agir rapidement dans son propre intérêt pour défendre le marché intérieur contre l'impact de l'acier dévié de la frontière américaine vers le plus grand marché ouvert du monde: l'Europe. Nous regrettons que les États-Unis aient pris cette mesure inutilement préjudiciable. Nous soutenons la Commission dans ses réponses à l'action commerciale des États-Unis - et exhortons toutes les parties prenantes à rester unies afin de faire face à la fois à la mesure américaine et à l'inondation des produits en acier détournés ». Selon Eurofer, plus de 20 millions de tonnes pourraient être détournées vers l'Europe, un marché qui consomme chaque année 170 millions de tonnes.
Les pays non producteurs vont probablement bénéficier d'un acier moins cher. A l'inverse, les aciéries vont devoir se serrer la ceinture. En Méditerranée, la Turquie est le seul pays dans le top dix des fabricants (33,2 millions de tonnes). L'Italie produit 23,4 millions de tonnes, la France 14,4 millions et l'Espagne 13,6 millions.
Le Canada, le Mexique et l'Europe ont pris ou vont prendre des mesures de rétorsion. La guerre commerciale ouverte qui commence aujourd'hui ne peut que monter en puissance, provoquant des hausses de prix pour le consommateur, et donc une réduction de la croissance mondiale.
Seconde salve
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Pendant que les européens s'interrogent sur les mesures de rétorsion à prendre, Donald Trump prépare une seconde salve qui risque d'impacter encore plus fortement l'Europe et les pays méditerranéens. Il ne veut plus voir d'automobiles allemandes dans les rues des grandes villes américaines. Dans un communiqué, il annonce avoir « donné instruction au secrétaire Ross d'envisager de lancer une enquête ‘Section 232' sur les importations d'automobiles, y compris de camions, et de pièces détachées pour déterminer leurs effets sur la sécurité nationale de l'Amérique ». Les taxes pourraient passer de 2,5% à 25%.
Les États-Unis ont importé en 2017 plus de 8 millions de véhicules. L'Allemagne ne se classe que 5eme importateurs avec 500 000 voitures et camions. Mais il s'agit de son deuxième marché d'exportation et l'impact direct de mesures américaines pourrait faire perdre 0,16% de PIB à l'Allemagne.
Mais là n'est pas le plus inquiétant. A l'image de l'acier, la mise en place de taxes punitives n'impactera pas que le groupe Volkswagen (Volkswagen, Audi, Bugatti, Seat, Skoda, Porsche, Lamborghini, Bentley, Scania, MAN), mais le marché de l'automobile dans son ensemble, et donc tous les pays où se trouvent des chaînes d'assemblage. Et sur ce point les pays méditerranéens sont en première ligne.
Les États-Unis ont importé en 2017 plus de 8 millions de véhicules. L'Allemagne ne se classe que 5eme importateurs avec 500 000 voitures et camions. Mais il s'agit de son deuxième marché d'exportation et l'impact direct de mesures américaines pourrait faire perdre 0,16% de PIB à l'Allemagne.
Mais là n'est pas le plus inquiétant. A l'image de l'acier, la mise en place de taxes punitives n'impactera pas que le groupe Volkswagen (Volkswagen, Audi, Bugatti, Seat, Skoda, Porsche, Lamborghini, Bentley, Scania, MAN), mais le marché de l'automobile dans son ensemble, et donc tous les pays où se trouvent des chaînes d'assemblage. Et sur ce point les pays méditerranéens sont en première ligne.
La construction automobile méditerranéenne fragilisée

Donald Trump ne veut plus voir de Volkswagen dans les rues des villes américaines. (photo Volkswagen)
Deuxième constructeur automobile européen après l'Allemagne, l'Espagne abrite une quinzaine d'usines (Renault, PSA, Volkswagen, Opel, Nissan) qui produisent 2,3 millions de véhicules. Le secteur « pèse » 10% du PIB et plus de 150 000 emplois. La Turquie s'approche des deux millions de voitures fabriquées (Fiat, Ford, Hyundai, Mercedes, Peugeot, Renault, Toyota, Honda et le local Temsa). La France suit avec 1,7 million de Peugeot, Toyota, Citroën et Renault construites dans l'hexagone. L'Italie totale 742 000 voitures produites. Le Maroc arrive encore loin (335 000 véhicules), mais rattrape vite son retard grâce à Renault et PSA. Pour la première fois, le Maroc s'est classé en 2017 premier fabricant africain de voiture.
Dans un communiqué, Erik Jonnaert, secrétaire général de l'ACEA (Association des constructeurs européens d'automobiles) alerte les États-Unis lundi sur les « les graves conséquences négatives pas seulement sur l'UE, mais aussi sur les États-Unis et l'économie mondiale. Les constructeurs européens d'automobiles n'importent pas seulement des véhicules aux États-Unis, beaucoup d'entre eux ont une empreinte industrielle majeure sur place, créant des centaines de milliers d'emplois directs et indirects. Nous sommes convaincus que les importations de véhicules en provenance de l'UE ne représentent pas un risque pour la sécurité nationale des États-Unis ». L'ACEA estime que l'automobile représente 10 % du commerce total entre l'Europe et les États-Unis.
Dans un communiqué, Erik Jonnaert, secrétaire général de l'ACEA (Association des constructeurs européens d'automobiles) alerte les États-Unis lundi sur les « les graves conséquences négatives pas seulement sur l'UE, mais aussi sur les États-Unis et l'économie mondiale. Les constructeurs européens d'automobiles n'importent pas seulement des véhicules aux États-Unis, beaucoup d'entre eux ont une empreinte industrielle majeure sur place, créant des centaines de milliers d'emplois directs et indirects. Nous sommes convaincus que les importations de véhicules en provenance de l'UE ne représentent pas un risque pour la sécurité nationale des États-Unis ». L'ACEA estime que l'automobile représente 10 % du commerce total entre l'Europe et les États-Unis.