
Laurent Falaize défend une filière en plein essor (photo Riviera Yachting Network)
FRANCE. Selon le Cluster maritime français, l'économie bleue représenterait en France, quelque 300 00 emplois pour 70 mrds€ de chiffre d'affaires. Dans le monde, elle est évaluée à 1 500 mrds$ (1 360 mrds€) et pourrait atteindre, d'ici dix ans, les 2 500 mrds$ (2 270 mrds€) alors que 90% de nos biens transitent par la mer. La France se trouve stratégiquement bien placée pour prendre une part de cette manne.
Le Cluster maritime français compte plus de 400 entités (entreprises, associations, institutions) dans des domaines comme le transport, la pêche, la marine nationale, la plaisance, les chantiers navals ou les énergies marines renouvelables. Son président, Frédéric Moncany de Saint-Aignan se donne comme objectif de “créer des synergies entre tous ces acteurs pour faire gagner la France économique maritime, développer une communication institutionnelle pour faire mieux connaître l’importance, la valeur et le potentiel d’emplois dans ce domaine, et enfin faire avancer au quotidien les dossiers de la France maritime auprès des cabinets de ministères…“
Les 3 et 4 novembre 2015 se dérouleront à Marseille les 11e Assises de l'Économie de la Mer organisées par Infomer (Le Marin - Groupe Ouest France) en partenariat avec le Cluster maritime français et avec le soutien de l'Institut français de la mer. Cette manifestation annuelle, la précédente avait lieu à Nantes (1 650 participants), se tient dans une région Provence-Alpes-Côte d'Azur, de plus en plus à la pointe dans ce domaine. Elle accueille d'abord à Marseille le troisième transporteur mondial avec CMA CGM et une bonne partie du trafic Internet dont 90% des flux passent par des câbles débouchant sur la plus grande plage de la cité phocéenne (celle du Prado). La région peut aussi compter ces dernières années sur le renouveau de la construction et de la réparation navale ainsi que sur un essor sans commune mesure du marché de la croisière avec notamment l'incroyable progression du port de Marseille.
Le Cluster maritime français compte plus de 400 entités (entreprises, associations, institutions) dans des domaines comme le transport, la pêche, la marine nationale, la plaisance, les chantiers navals ou les énergies marines renouvelables. Son président, Frédéric Moncany de Saint-Aignan se donne comme objectif de “créer des synergies entre tous ces acteurs pour faire gagner la France économique maritime, développer une communication institutionnelle pour faire mieux connaître l’importance, la valeur et le potentiel d’emplois dans ce domaine, et enfin faire avancer au quotidien les dossiers de la France maritime auprès des cabinets de ministères…“
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Les yachts rapportent 730 M€ à l'économie en Paca
Sacrifiée voici quelques décennies sur l'autel de la concurrence, notamment des pays asiatiques, avec les drames sociaux connus principalement à la Ciotat et à Marseille, la construction et la réparation navale reprennent petit à petit l'accent du sud.
Pour la première fois, la grande plaisance, qui tire le secteur vers le haut, apparaît lors de ses Assises. La région Provence-Alpes-Côte d'Azur est la seconde destination des yachts au monde après la Floride-Caraïbes. Une flotte multipliée par deux en seulement quinze ans et qui représente, au 1er août 2015, 5 063 yachts de plus de trente mètres selon Superyachts Intelligence.
"Nous disposons de la première plate-forme technique en Europe et nous pouvons traiter, dans notre région, des bateaux de 24 à 150 mètres. À nous de bien nous positionner maintenant à l'international" explique Laurent Falaize, président de Riviera Yachting Network. Basé à la Seyne-sur-Mer, ce réseau d'entreprises (80 des régions Paca et Corse et neuf chantiers navals) regroupe la filière du yachting, des chantiers navals aux agences maritimes en passant par les avitailleurs, les métiers de la mécanique, l'hydraulique, l'électronique, la peinture, la réfrigération mais aussi les menuisiers et décorateurs. Bref, tous les spécialistes du refit, de la réparation/maintenance, de l'avitaillement des yachts et de leurs services dédiés. Il affiche une proximité avec la Professional Yachting Association (PYA), le Groupement des équipages professionnels du yachting (GEPY), la Fédération des industries nautiques (FIN), le Registre international français (RIF) et la Worldwide yachting association (MYBA). Depuis quinze ans, Riviera Yachting Network travaille au développement du yachting en Provence, Côte d'Azur et Corse.
Laurent Falaize évalue les retombées économiques de cette filière à 728 M€ dans cette région (9 M€ pour la Corse, 44 M€ pour les Bouches-du-Rhône, 121 M€ pour le Var et 554 M€ pour les Alpes-Maritimes). Soit la moitié du chiffre réalisé en France (1,5 mrd€). "Une centaine de bateaux de plus de cent mètres navigue sur les mers et vient régulièrement en Côte d'Azur" commente le président de Riviera Yachting Network.
Les grands noms régionaux sont IMS (International Marine Services), qui répare 150 navires par an et refond sa grande forme à Saint-Mandrier (Var) pour optimiser l'entrée en carénage des yachts de plus de cent mètres de long, CompositeWorks à la Ciotat (Bouches-du-Rhône), passé de soixante-trois à quatre-vingt dis salariés en quatre ans, et Monaco Marine (six chantiers sur la côte méditerranéenne). Ces entreprises font travailler un nombre croissant de sous-traitants.
"Ce sont les capitaines et les brokers qui décident où faire réparer. Notre force : ils habitent dans la région !" souligne Laurent Falaize précisant qu'"il s'agit d'une niche mais que, pour un emploi embarqué dans le yachting, ce sont sept emplois induits." Un yacht de trente à quarante mètres dépense en moyenne 1,5 M€ par an (5,6 M€ pour ceux de plus de 80 mètres) en avitaillement, taxes, assurance, entretien, équipage... Son coût de fonctionnement annuel représente entre 8 et 10% de sa valeur. Riviera Yachting Network estime que 80 à 90% des yachts feront au moins une escale dans leur vie dans un des ports de la Côte d'Azur.
Le réseau veut nouer aujourd'hui des relations durables avec des clusters des activités maritimes et navales en Grèce, en Italie et en Espagne. Ceci passera par du coportage de projets innovants au niveau européen.
Pour la première fois, la grande plaisance, qui tire le secteur vers le haut, apparaît lors de ses Assises. La région Provence-Alpes-Côte d'Azur est la seconde destination des yachts au monde après la Floride-Caraïbes. Une flotte multipliée par deux en seulement quinze ans et qui représente, au 1er août 2015, 5 063 yachts de plus de trente mètres selon Superyachts Intelligence.
"Nous disposons de la première plate-forme technique en Europe et nous pouvons traiter, dans notre région, des bateaux de 24 à 150 mètres. À nous de bien nous positionner maintenant à l'international" explique Laurent Falaize, président de Riviera Yachting Network. Basé à la Seyne-sur-Mer, ce réseau d'entreprises (80 des régions Paca et Corse et neuf chantiers navals) regroupe la filière du yachting, des chantiers navals aux agences maritimes en passant par les avitailleurs, les métiers de la mécanique, l'hydraulique, l'électronique, la peinture, la réfrigération mais aussi les menuisiers et décorateurs. Bref, tous les spécialistes du refit, de la réparation/maintenance, de l'avitaillement des yachts et de leurs services dédiés. Il affiche une proximité avec la Professional Yachting Association (PYA), le Groupement des équipages professionnels du yachting (GEPY), la Fédération des industries nautiques (FIN), le Registre international français (RIF) et la Worldwide yachting association (MYBA). Depuis quinze ans, Riviera Yachting Network travaille au développement du yachting en Provence, Côte d'Azur et Corse.
Laurent Falaize évalue les retombées économiques de cette filière à 728 M€ dans cette région (9 M€ pour la Corse, 44 M€ pour les Bouches-du-Rhône, 121 M€ pour le Var et 554 M€ pour les Alpes-Maritimes). Soit la moitié du chiffre réalisé en France (1,5 mrd€). "Une centaine de bateaux de plus de cent mètres navigue sur les mers et vient régulièrement en Côte d'Azur" commente le président de Riviera Yachting Network.
Les grands noms régionaux sont IMS (International Marine Services), qui répare 150 navires par an et refond sa grande forme à Saint-Mandrier (Var) pour optimiser l'entrée en carénage des yachts de plus de cent mètres de long, CompositeWorks à la Ciotat (Bouches-du-Rhône), passé de soixante-trois à quatre-vingt dis salariés en quatre ans, et Monaco Marine (six chantiers sur la côte méditerranéenne). Ces entreprises font travailler un nombre croissant de sous-traitants.
"Ce sont les capitaines et les brokers qui décident où faire réparer. Notre force : ils habitent dans la région !" souligne Laurent Falaize précisant qu'"il s'agit d'une niche mais que, pour un emploi embarqué dans le yachting, ce sont sept emplois induits." Un yacht de trente à quarante mètres dépense en moyenne 1,5 M€ par an (5,6 M€ pour ceux de plus de 80 mètres) en avitaillement, taxes, assurance, entretien, équipage... Son coût de fonctionnement annuel représente entre 8 et 10% de sa valeur. Riviera Yachting Network estime que 80 à 90% des yachts feront au moins une escale dans leur vie dans un des ports de la Côte d'Azur.
Le réseau veut nouer aujourd'hui des relations durables avec des clusters des activités maritimes et navales en Grèce, en Italie et en Espagne. Ceci passera par du coportage de projets innovants au niveau européen.
Près de 600 M€ de retombées économiques avec la croisière

Jean-François Suhas veut réaliser une étude sur les retombées économiques de la croisière (photo CCIMP)
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Autre secteur en poupe en région Provence-Alpes-Côte d'Azur, la croisière. En 1992, précisement 8 548 croisiéristes foulaient les quais de la cité phocéenne. En 1996, déjà 62 482. Le Marseille Provence Cruise Terminal (MPCT) a recensé 1,3 million de croisiéristes en 2014 et 1,5 million sont attendus pour 2015. Les croisiéristes s'apprête donc à dépasser le trafic Corse, Sardaigne, Algérie et Tunisie réunis. Ces quatre destinations se trouvaient à fin 2014 en chute de 20,1% tandis que la croisière affichait un fier +11,7%.
Les retombées économiques de la croisière sont évaluées sur Marseille entre 500 et 600 M€. Jean-François Suhas, nouveau président du Club de la croisière Marseille-Provence, reconnaît cependant qu'"il manque une véritable étude du secteur." La dernière date de 2008/2009 et avait été réalisée par la Chambre de commerce et d'industrie Marseille-Provence. Les autres ports disposent d'enquêtes plus récentes et peuvent claironner leur 1 mrd€ de retombées économiques comme Barcelone et ses 2,28 millions de passagers ou encore Hambourg avec 280 M€ pour 450 000 passagers. "Nous n'avons jamais pris en compte la réparation navale par exemple" poursuit-il tout en promettant une étude en 2016.
Les retombées économiques de la croisière sont évaluées sur Marseille entre 500 et 600 M€. Jean-François Suhas, nouveau président du Club de la croisière Marseille-Provence, reconnaît cependant qu'"il manque une véritable étude du secteur." La dernière date de 2008/2009 et avait été réalisée par la Chambre de commerce et d'industrie Marseille-Provence. Les autres ports disposent d'enquêtes plus récentes et peuvent claironner leur 1 mrd€ de retombées économiques comme Barcelone et ses 2,28 millions de passagers ou encore Hambourg avec 280 M€ pour 450 000 passagers. "Nous n'avons jamais pris en compte la réparation navale par exemple" poursuit-il tout en promettant une étude en 2016.
Marseille vise le podium en Méditerranée
Jean-François Suhas caresse le projet de créer à Marseille un pôle croisière de niveau mondial. "Nous disposons des éléments structurants : le port et l'aéroport, et de tout un écosystème qui fonctionne très bien et peut par exemple absorber 32 000 passagers comme en août dernier. Nous avons donc tout pour réussir." La saison risque de s'allonger alors que l'équilibrage entre les Caraïbes et la Méditerranée est en route comme le prouve le nombre croissant de bateaux qui demeurent toute l'année sur la Mare Nostrum. "2017/2018 sera un exercice avec une croissance à deux chiffres" prédit le président. Son prédécesseur Jacques Truau, fondateur du Club de la croisière Marseille-Provence en 1996, avait réussi à faire passer le trafic croisière à Marseille de 20 000 à 1,5 million de passagers en moins de deux décennies. Il a tracé une voie que Jean-François Suhas compte bien poursuivre."Il faut aller chercher les clients et l'aéroport doit nous aider. A Barcelone, six lignes sur les Etats-Unis sont ouvertes uniquement pour alimenter la croisière."
Ambitieux, le président du Club de la croisière Marseille-Provence reste cependant réaliste. "A cause de la saisonnalité, nous ne dépasserons jamais Miami et ses 15 millions de passagers. Nous n'irons pas au-delà des 2,4 millions de passagers visés en 2025. Mais, comme nous sommes une destination Provence qui englobe Marseille mais aussi Avignon, Arles, Aix-en-Provence...nous pouvons viser le podium méditerranéen. D'ici dix à vingt ans, Marseille pourrait même dépasser Barcelone qui ne peut rien proposer aux alentours et Civitavecchia qui n'a "que Rome" à vendre. D'autant plus que ces deux ports ne disposent pas de réparation navale. Nous ferons la différence avec cela." Marseille se place aujourd'hui en cinquième position du marché de la croisière en Méditerranée après Barcelone, Civitavecchia, Venise et les Baléares.
Ambitieux, le président du Club de la croisière Marseille-Provence reste cependant réaliste. "A cause de la saisonnalité, nous ne dépasserons jamais Miami et ses 15 millions de passagers. Nous n'irons pas au-delà des 2,4 millions de passagers visés en 2025. Mais, comme nous sommes une destination Provence qui englobe Marseille mais aussi Avignon, Arles, Aix-en-Provence...nous pouvons viser le podium méditerranéen. D'ici dix à vingt ans, Marseille pourrait même dépasser Barcelone qui ne peut rien proposer aux alentours et Civitavecchia qui n'a "que Rome" à vendre. D'autant plus que ces deux ports ne disposent pas de réparation navale. Nous ferons la différence avec cela." Marseille se place aujourd'hui en cinquième position du marché de la croisière en Méditerranée après Barcelone, Civitavecchia, Venise et les Baléares.