
Les plages de Port El Kantaoui, dans la région de Sousse, étaient vides en ce mois de juin 2016 (photo: MD)
TUNISIE. -44,6% de recettes, -40,3% de nuitées et -19,2% d’arrivées aux frontières: les résultats de l’activité touristique tunisienne, de janvier à mai 2016, se trouvent en très nette chute par rapport à la même période en 2015. Et dépassent même les 50% si on compare à 2014.
Ces chiffres négatifs ont pris de l’ampleur depuis 2015 mais traduisent une réelle tendance à la baisse depuis la révolution de 2011, alors que le tourisme représente quasiment 7% du PIB de la Tunisie. Les raisons, elles, sont multiples.
Dans le rapport annuel de 2015 de la Banque centrale tunisienne, Chadly Ayari, son gouverneur, évoque la "résurgence du terrorisme et son corollaire immédiat, le choc sur le tourisme” comme un des facteurs d’une année 2015 économiquement difficile pour la Tunisie.
Entre mars 2015 et mars 2016, la Tunisie a effectivement été frappée à quatre reprises: le musée du Bardo à Tunis le 18 mars 2015 (24 victimes), la plage de l'hôtel Impérial Marhaba de port El Kantaoui, près de Sousse, le 26 juin (38 victimes), le bus de la garde présidentielle à Tunis le 24 novembre (12 victimes) et Ben Guerdane, le 7 mars (12 victimes).
Ces chiffres négatifs ont pris de l’ampleur depuis 2015 mais traduisent une réelle tendance à la baisse depuis la révolution de 2011, alors que le tourisme représente quasiment 7% du PIB de la Tunisie. Les raisons, elles, sont multiples.
Dans le rapport annuel de 2015 de la Banque centrale tunisienne, Chadly Ayari, son gouverneur, évoque la "résurgence du terrorisme et son corollaire immédiat, le choc sur le tourisme” comme un des facteurs d’une année 2015 économiquement difficile pour la Tunisie.
Entre mars 2015 et mars 2016, la Tunisie a effectivement été frappée à quatre reprises: le musée du Bardo à Tunis le 18 mars 2015 (24 victimes), la plage de l'hôtel Impérial Marhaba de port El Kantaoui, près de Sousse, le 26 juin (38 victimes), le bus de la garde présidentielle à Tunis le 24 novembre (12 victimes) et Ben Guerdane, le 7 mars (12 victimes).
Terrorisme: un choc sur le tourisme
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Exemple de l’impact de ces attaques sur le tourisme, Sousse a bien du mal à se relever. “Entre le 21 juin et le 31 décembre 2015, nous avons reçu 401 871 touristes pour plus d’1,5 million de nuitées, énumère Foued Eloued, commissaire régional au tourisme. Cela correspond à une baisse de 35% des arrivées et de 61,6% des nuitées par rapport à 2014. Dix sept hôtels ont fermé l’année dernière. Parmi eux douze ont rouvert pour cette saison. Mais cette baisse d’activité a aussi touché les taxi, l’artisanat... tout est lié.”
Dans la médina de Sousse, Mohamed, un vendeur de bijou, se désespère: “Je ne vends quasiment plus rien.”
La sécurité n’est pourtant pas le seul facteur en cause. Le tourisme de masse choisi dans les années 70 a des effets dévastateurs.
La Tunisie apparaît comme une destination bas de gamme offrant des séjours tout compris (vol, hôtel et restauration) pour quelques centaines d’euros donc non rentables pour les établissements. “Certains hôtels sont pleins. Mais à quoi ça sert s’ils ne peuvent pas payer les employés?” interroge Brahim Mââmouri, directeur commercial de l’hôtel Hannibal Palace à Port el Kantaoui.
De plus, la Tunisie doit faire face à la concurrence, avec la montée d’autres destinations, comme la Croatie mais aussi l'Espagne, l'Italie ou le Portugal, qui offrent soleil et mer sans problème de sécurité. Dans ces conditions, pourquoi les touristes choisiraient la Tunisie?
Dans la médina de Sousse, Mohamed, un vendeur de bijou, se désespère: “Je ne vends quasiment plus rien.”
La sécurité n’est pourtant pas le seul facteur en cause. Le tourisme de masse choisi dans les années 70 a des effets dévastateurs.
La Tunisie apparaît comme une destination bas de gamme offrant des séjours tout compris (vol, hôtel et restauration) pour quelques centaines d’euros donc non rentables pour les établissements. “Certains hôtels sont pleins. Mais à quoi ça sert s’ils ne peuvent pas payer les employés?” interroge Brahim Mââmouri, directeur commercial de l’hôtel Hannibal Palace à Port el Kantaoui.
De plus, la Tunisie doit faire face à la concurrence, avec la montée d’autres destinations, comme la Croatie mais aussi l'Espagne, l'Italie ou le Portugal, qui offrent soleil et mer sans problème de sécurité. Dans ces conditions, pourquoi les touristes choisiraient la Tunisie?
La diversification pour solution
La solution, c’est la diversification selon Mohamed Ali Toumi, président de la Fédération Tunisienne des Agences de Voyages (FTAV): “Notre produit balnéaire est excellent mais insuffisant. Il ne faut pas fonctionner avec un mono produit. Si nous voulons monter en grade, il faut se diversifier, mettre en valeur notre richesse culturelle, notre histoire.”
Avec un gouvernement et un parlement élu, la Tunisie peut enfin se mettre au travail pour redéfinir son tourisme. “Nous avons perdu beaucoup de temps, admet Mohamed Ali Toumi. Il était difficile de changer les choses dans cette période d’après révolution où tous les problèmes se trouvaient sur la même table. Maintenant, nous disposons d'un gouvernement stable et d'une assemblée, il faut s’y mettre.”
Le président de la FTAV pense à la route des vins déjà mise en place, aux terrains de golf, au tourisme dans le Sahara et à “Hammamet qui pourrait devenir un nouveau Ibiza pour les jeunes le week-end.”
Avec un gouvernement et un parlement élu, la Tunisie peut enfin se mettre au travail pour redéfinir son tourisme. “Nous avons perdu beaucoup de temps, admet Mohamed Ali Toumi. Il était difficile de changer les choses dans cette période d’après révolution où tous les problèmes se trouvaient sur la même table. Maintenant, nous disposons d'un gouvernement stable et d'une assemblée, il faut s’y mettre.”
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