
Etat d'urgence et économie ne font pas bon ménage. Photo FD.
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Chacun pense bien sûr au tourisme, très facile à quantifier. Mais les attentats font également fuir les investisseurs, font baisser la consommation des ménages, obligent les États à mobiliser d'importants moyens financiers en matière militaire et de police, détruisent des infrastructures qu'il faut reconstruire, réduisent la mobilité et donc la productivité des populations concernées, provoquent des bouleversements diplomatiques et des changements d'alliances.
La croissance turque fortement ralentie
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Avec pratiquement un attentat par semaine, la Turquie s’apprête fort logiquement à vivre une année 2016 difficile. Le secteur du tourisme représentait 4% du PIB turc en 2014, 16% des emplois. Les Russes boycottent la Turquie, les Israéliens et plusieurs pays européens déconseillent à leurs ressortissants de s'y rendre... En 2016, ces 4% ne disparaîtront pas, mais les 31 mds € que rapporte le tourisme ne seront probablement plus qu'un lointain souvenir. Déjà, le secteur a perdu 5 mds € en 2015. Et la situation ne fait que s'aggraver.
De plus, la Turquie doit mobiliser un important budget militaire et de police pour protéger ses frontières, ses centres urbains et pour conduire la guerre qu'elle livre au PKK. C'est autant d'argent qui n'ira pas au développement économique.
Bien sûr le terrorisme et l'instabilité de la région n'expliquent pas à eux seuls la baisse de performance de l'économie turque. La corruption et la dérive dictatoriale du gouvernement plaident également pour un ralentissement. Autre clignotant au rouge, les entreprises turques sont les les plus endettées au monde après leurs homologues chinoises.
La croissance du PIB turc a été divisée par 2,6 par rapport à 2010 pour atteindre 3,4% en 2015 (2,9% en 2014). Les prévisions pour 2016 portent sur le chiffre de 3,6%, mais le boycott des Russes devrait coûter à lui seul 0,3 à 0,7 point de PIB et le tourisme entre 0,5 et 1 point. La Turquie reste donc assez loin d'une récession, mais elle n'est plus la Chine de la Méditerranée.
De plus, la Turquie doit mobiliser un important budget militaire et de police pour protéger ses frontières, ses centres urbains et pour conduire la guerre qu'elle livre au PKK. C'est autant d'argent qui n'ira pas au développement économique.
Bien sûr le terrorisme et l'instabilité de la région n'expliquent pas à eux seuls la baisse de performance de l'économie turque. La corruption et la dérive dictatoriale du gouvernement plaident également pour un ralentissement. Autre clignotant au rouge, les entreprises turques sont les les plus endettées au monde après leurs homologues chinoises.
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Le Liban victime collatérale

Les 1,2 million de réfugiés qui se pressent au Liban pèsent lourdement sur son économie. Photo HCR.
Même si le Liban ne connaît pas le terrorisme de la Turquie, de l'Égypte ou de la Tunisie, le pays souffre dans sa chair de ses conséquences. Tout d'abord avec un nombre de réfugiés égal à un quart de sa population. La plupart ont fui la guerre en Syrie et Daech. Le Liban connaît également un terrorisme politique avec l'assassinat de nombreux élus, une véritable impasse politique née d'un système communautaire bloqué et la présence du Hezbollah, classé comme une organisation terroriste.
Le taux de croissance du PIB a reculé en 2015. Il est de 1,4% contre 1,7% en 2014. L'endettement atteint des sommets : 138,2 % du PIB en 2015 (135 % en 2014). Les revenus du secteur touristique ont diminué de moitié par rapport à 2010, passant de 8 à 4 mds $ en 2015. Pour 2016, les analystes anticipent une croissance du PIB de 0,8% si le problème de vacance du fauteuil de président n'est pas résolu et si les tensions régionales restent vives. Et tout indique que le pays se dirige vers ce scénario.
Le 18 décembre 2015, les États-Unis ont pris des sanctions économiques contre le Hezbollah, le Hezbollah International Financing Prevention Act. Les États-Unis considèrent comme criminel tout établissement ayant une relation avec le Hezbollah. Les banques libanaises ayant comme client un membre du Hezbollah peuvent du jour au lendemain se retrouver sur la liste noire du Trésor américain et en être fragilisée.
En février 2016,l'Arabie Saoudite a suspendu son aide de 3 mds $ pour montrer son mécontentement face du pouvoir qu'exerce le Hezbollah au Liban. Si la monarchie arabe va plus loin et retire ses fonds des banques libanaises, tout le secteur s'effondrera. Or les banques font vivre le Liban. De même, si l'Arabie Saoudite expulse les 300 000 expatriés libanais, l'économie libanaise sera fortement impacté car les transferts de ces derniers vers leur pays natal sont considérables. Il apparaît peu probable que l'Arabie Saoudite prenne ces mesures extrêmes, mais le risque existe.
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Le taux de croissance du PIB a reculé en 2015. Il est de 1,4% contre 1,7% en 2014. L'endettement atteint des sommets : 138,2 % du PIB en 2015 (135 % en 2014). Les revenus du secteur touristique ont diminué de moitié par rapport à 2010, passant de 8 à 4 mds $ en 2015. Pour 2016, les analystes anticipent une croissance du PIB de 0,8% si le problème de vacance du fauteuil de président n'est pas résolu et si les tensions régionales restent vives. Et tout indique que le pays se dirige vers ce scénario.
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