
Le FLN, parti du président Bouteflika, devrait conserver une large majorité aux législatives (photo : F.Dubessy)
ALGÉRIE. La campagne des législatives qui s’est officiellement achevée en Algérie le 30 avril 2017 n’a guère passionné les foules.
Durant plus d’un mois, les télés, radios et panneaux publicitaires ont porté la campagne officielle demandant instamment aux citoyens de faire entendre leur voix en se rendant dans les centres de vote pour y accomplir leur « devoir ».
Les autorités ont incité à la participation des électeurs et à celle des partis d’opposition afin de crédibiliser leur politique et leur démarche aux niveaux intérieur et extérieur. Le pari est loin d’être gagné tant l’activité politique en Algérie est entravée et dépréciée aux yeux des citoyens.
Les autorités ont incité à la participation des électeurs et à celle des partis d’opposition afin de crédibiliser leur politique et leur démarche aux niveaux intérieur et extérieur. Le pari est loin d’être gagné tant l’activité politique en Algérie est entravée et dépréciée aux yeux des citoyens.
Les membres des partis politiques et des listes d’indépendants en lice se sont de leur côté activés pour tenter de capter l’attention des Algériens, sans succès. Leurs candidats ont multiplié les meetings et autres rencontres de proximité, distribué leurs tracts et autres prospectus, sans résultat probant.
Jusqu’à la dernière minute, et même après, ils ont mené une véritable bataille des affiches pour tenter de monopoliser l’espace des panneaux d’affichage officiellement installés à cet effet.
Toute cette énergie dépensée conjointement par les autorités et les candidats en vue d’inciter les électeurs et électrices algériens à aller choisir, jeudi 4 mai 2017, leurs députés risquent de déboucher sur l’un des taux de participation les plus faibles d’une histoire pourtant déjà extrêmement riche en la matière.
Forcing pour amener les électeurs à voter
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Parallèlement à la campagne électorale, le Premier ministre a sillonné nombre de wilayas (départements) du pays pour vanter les bienfaits de la politique gouvernementale, promettre le maintien du caractère social de l’Etat algérien, inaugurer logements et autres réalisations et appeler les citoyens à préserver la stabilité du pays dans un environnement régional (monde arabe et Sahel) des plus incertains.
La journée du 1er Mai, officiellement chômée et payée, a été l’occasion pour le Président de la République de s’adresser au peuple. Dans un message à la nation lu en son nom par le ministre de la Culture, Abdelaziz Bouteflika a appelé la population « à redoubler d’effort pour surmonter la nouvelle crise financière » que connaît le pays.
Le portrait du premier magistrat du pays, qui est également président du Front de libération nationale (FLN), le parti majoritaire à l’Assemblée populaire nationale (APN), a été placardé dans les rues de toutes les villes et villages du pays.
Un taux d’abstention record attendu
Il n’est pas sûr que ce forcing convainque les Algériens de glisser leur bulletin dans l’urne. Le scrutin sera donc départagé par la base électorale de chaque courant.
Ceux qui s’intéressent aux résultats tablent sur une victoire écrasante des deux partis qui gouvernent conjointement depuis vingt ans maintenant : le FLN et le Rassemblement national démocratique (RND).
Ils devraient être rejoints par les partis de deux formations plus petites et dont les dirigeants respectifs appartenaient au gouvernement voici encore quelques années : le TAJ (issu de la mouvance des Frères musulmans, mais se voulant plus large) et le laïc Mouvement pour l’Algérie (MPA).
Les partis d’opposition ne s’attendent pas à un miracle et savent qu’ils resteront minoritaires au sein de la future APN. Ils espèrent néanmoins améliorer leurs scores et continuer à utiliser la tribune parlementaire.
Les islamistes ont fait un effort de rassemblement. Le principal parti d’entre eux, le Mouvement de la société pour la paix (MSP) - d’obédience Frères musulmans - a réintégré l’une de ses dissidences à la veille de la campagne. Une autre coalition islamiste un peu plus radicale rassemble autour d’Abdallah Djaballah trois petits partis : le Front pour la justice et le développement (FJD), Ennahda (Rennaissance) et El Bina (la construction).
Côté démocrates, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), d’obédience libérale, a fait son retour à la compétition législative après avoir boudé les urnes lors de la dernière législature.
Il devra faire face au « plus vieux parti d’opposition », le Front des Forces socialistes (FFS) de feu Hocine Aït-Ahmed d’essence plus sociale et qui a occupé le terrain au cours de la législative qui s’achève.
A gauche, le Parti des travailleurs (PT) de Louisa Hanoune tentera de maintenir voire d’accroître le nombre de ses députés alors qu’il se fait de plus en plus critique vis-à-vis du gouvernement et du président Bouteflika.