
Hashim Thaçi va devoir répondre de crimes contre l'humanité (photo : Présidence du Kosovo)
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KOSOVO. Le procureur du tribunal spécial pour le Kosovo a inculpé Hashim Thaçi pour "crimes contre l'humanité et crimes de guerre, y compris meurtre, disparition forcée de personnes, persécution et torture" durant la guerre menée par cette province serbe contre la Serbie (1998-1999). L'actuel président, depuis avril 2016 de cet Etat de 2 millions d'habitants, était un des commandants de l'Armée de libération du Kosovo (UÇK), mouvement de guérilla indépendantiste.
Basé à la Haye, le tribunal spécial créé en 2015 a retenu dix chefs d'accusation contre Hashim Thaçi le 24 avril 2020 mais ne communique sur cette information que deux mois plus tard. Il serait, avec notamment Kadri Veseli, ex-dirigeant du renseignement de la guérilla kosovare et aujourd'hui président du Parti démocratique du Kosovo (PDK), "responsable pénalement de près de 100 meurtres, principalement contre des Serbes, des Roms et d'autres ethnies mais aussi contre des opposants politiques", précise un communiqué du tribunal. Ce dernier accuse en même temps les deux principaux inculpés d'"efforts répétés pour entraver et saper le travail de KSC (NDLR : Chambres des spécialistes du Kosovo)". Hashim Thaçi et Kadri Veseli auraient "mené une campagne secrète pour contourner la loi portant création de la Cour puis entraver les travaux de la Cour afin de s'assurer de ne pas être traduits en justice", poursuit le communiqué du procureur.
Basé à la Haye, le tribunal spécial créé en 2015 a retenu dix chefs d'accusation contre Hashim Thaçi le 24 avril 2020 mais ne communique sur cette information que deux mois plus tard. Il serait, avec notamment Kadri Veseli, ex-dirigeant du renseignement de la guérilla kosovare et aujourd'hui président du Parti démocratique du Kosovo (PDK), "responsable pénalement de près de 100 meurtres, principalement contre des Serbes, des Roms et d'autres ethnies mais aussi contre des opposants politiques", précise un communiqué du tribunal. Ce dernier accuse en même temps les deux principaux inculpés d'"efforts répétés pour entraver et saper le travail de KSC (NDLR : Chambres des spécialistes du Kosovo)". Hashim Thaçi et Kadri Veseli auraient "mené une campagne secrète pour contourner la loi portant création de la Cour puis entraver les travaux de la Cour afin de s'assurer de ne pas être traduits en justice", poursuit le communiqué du procureur.
L'accord entre le Kosovo et la Serbie compromis par cette inculpation
Cette information tombe alors que Hashim Thaçi et son homologue serbe Aleksandar Vučić devaient se rendre samedi 27 juin 2020 à Washington pour des négociations directes destinées à relancer les discussions sur un rapprochement entre les deux pays avec le soutien des Américains. La Serbie n'a toujours pas reconnu l'indépendance (proclamée unilatéralement en février 2008) de ce qu'elle considère comme une province autonome sous le nom de Kosovo-et-Métochie. L'Onu et l'Union européenne (22 Etats membres sur 27 la reconnaisse cependant) non plus.
Le président kosovar a fait savoir qu'il annulait sa présence à ce sommet. Son nouveau premier ministre depuis le 3 juin 2020, Avdulah Hoti (LDK) pourrait le représenter. Le Kosovo se trouve en plus en pleine crise politique après la démission, fin mars 2020, de son premier ministre Albin Kurti suite à une motion de censure déposée par la LDK, un parti de sa propre coalition, et après seulement quatre mois de fonction. Il s'opposait à Hachim Thaçi sur la proclamation de l'état d'urgence face à la pandémie du coronavirus, craignant un renforcement des pouvoirs du président.
Cette inculpation vient en tout cas compromettre la conclusion d'un "accord final" entre les deux pays. La réunion aux Etats-Unis devait se poursuivre par des pourparlers, prévus en juillet 2020, sous l'égide de l'Union européenne.
Le président kosovar a fait savoir qu'il annulait sa présence à ce sommet. Son nouveau premier ministre depuis le 3 juin 2020, Avdulah Hoti (LDK) pourrait le représenter. Le Kosovo se trouve en plus en pleine crise politique après la démission, fin mars 2020, de son premier ministre Albin Kurti suite à une motion de censure déposée par la LDK, un parti de sa propre coalition, et après seulement quatre mois de fonction. Il s'opposait à Hachim Thaçi sur la proclamation de l'état d'urgence face à la pandémie du coronavirus, craignant un renforcement des pouvoirs du président.
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