
En fait, aujourd’hui, la situation demeure moins tranchée. Si le Conseil d’Administration du Taiped reste toujours là, si le catalogue des biens à privatiser se trouve toujours en place sur Internet, toute privatisation est gelée jusqu’en juin 2015, sur décision de Nadia Valavani qui refuse de communiquer sur le sujet. Joint par téléphone, son responsable de cabinet déclare, "nous n’avons rien à dire, tous les dossiers sont ouverts", et ce, alors que Syriza a déclaré vouloir arrêter la privatisation des "biens d’utilité comme les sociétés publiques de distribution d’eau, Eydap, et d’ électricité, DEI."
La continuité de l’État
C'est tout le problème de ces privatisations.
Un inventaire des biens
D’où l’initiative du gouvernement de faire un inventaire des richesses du pays afin de protéger et valoriser son patrimoine. Jusqu’ à présent, seules trente et une transactions ont été enregistrées au Taiped, la plupart au détriment de l’État grec, comme la vente de l’ancien aéroport d’Athènes. Estimé à 5 mrds €, il a été vendu 900 M€, payables en trois fois. Ou la Centrale des jeux qui générait un énorme bénéfice pour l‘État, vendue aussi en deçà de sa valeur. La vente des biens immobiliers de L’État à l’étranger semble bien marcher. Mais, nous sommes loin du milliard promis aux créanciers courant 2016.
Hippodrome d’Athènes: l’État m'a tué

-
Voltalia investit dans cinq nouvelles centrales solaires au Portugal
-
La Commission européenne donne son feu vert aux aides d’État dans le domaine de l'hydrogène
-
Le Liban va pouvoir extraire son propre gaz naturel
-
Le champ gazier chypriote Aphrodite obtient des financements pour son premier forage
-
Le Premier ministre grec se dit prêt à "accueillir" l'armée turque
Avant les JO de 2004, l'hippodrome d'Athènes se trouvait en bord de mer dans la banlieue sud de la capitale, au vieux Phalére, à environ quinze minutes du centre en voiture. Le bus amenait les joueurs plusieurs fois par jour jusque devant les pistes. Tous les jours des courses se déroulaient avec plus de vingt chevaux. Employant 265 salariés, l'hippodrome était tellement rentable qu'avec ses gains l'État grec a construit, entre autres, le ministère de la Culture et celui flambant neuf de la Presse avenue Sigrou. "Les gens venaient jouer. C'était une sortie et l'État gagnait beaucoup d'argent" se rappelle Nikos Kapsalas, directeur de l'hippodrome. Mais c'était avant !
Avec les JO de 2004, les Grecs ont vu grand, trop grand. Tellement grand que c'est invendable et ingérable.
L'actuel hippodrome, l'un des plus étendu d'Europe, se trouve à cinquante cinq kilomètres de la capitale à l'extrême nord de la banlieue d'Athènes à Markoupoulo. Le métro va jusqu'à l'aéroport d'Athènes, à Spata, et après, pour les quinze kilomètres restants, rien n'est prévu. Ni bus, ni tram, ni même une navette, rien ! Du coup, les joueurs désertent les pistes et actuellement l'hippodrome ne propose qu'une seule course par semaine avec moins de six chevaux. Et encore, pas toutes les semaines.
Le PMU (Pari mutuel urbain) français s'est intéressé au rachat de ce nouvel et superbe, il faut le dire, hippodrome. Il voulait mettre 2 M€ par an pour la location du grand panorama qui domine les pistes et au moins environ 20 M€ supplémentaires pour l'exploitation des jeux. Mais, pas question de prendre en charge l'entretien des bâtiments, jardins, et pelouses qui nécessitent plusieurs dizaines d'employés et ce d'autant que les joueurs se font rares. L'affaire a capoté au bénéfice d'un consortium greco-tchèque qui, pour 43 M€ sur vingt ans, a obtenu les droits d'exploitation des jeux. Plus, pour 2 M€ par an, l'exploitation du grand panorama avec l'entretien des bâtiments compris. " L'Etat reste propriétaire du bien" souligne Nikos Kapsalas. "Mais, il ne va pas gagner autant qu'il gagnait c'est certain" précise-t-il. D'où le gel de cette opération, pourtant en phase finale.
L’État retoque
Le Conseil d'Etat vient de retoquer sa vente. Ou plutôt de limiter son exploitation puisqu'il est interdit à l'acheteur, qui a déboursé 400 M€, de bétonner la presqu'île plus qu'elle ne l'est déjà. Or, c'est exactement ce que voulait faire l'acheteur, le groupe Latis associé à d'autres investisseurs étrangers, également impliqués dans le rachat de l'ancien aéroport d'Helleniko. Les nouveaux propriétaires s'apprêtaient à construire des bungalow hyper luxueux avec vue imprenable sur la mer Égée.