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TURQUIE. Avec une économie basée sur la demande intérieure, 2010 et 2011 ont été prospères pour une Turquie qui pouvait regarder de haut la crise mondiale. À tel point que son dynamique taux de croissance économique potentiel pour la période 2002-2011 à 4.3% lui valait d'être citée en exemple par les pays du Printemps arabe.
Mais en 2012, sa croissance a stagné à 1% et les prévisions pour 2013 demeurent incertaines. La surchauffe avec le boom de 2011 (près de 9% de croissance), dû à une forte demande intérieure, précédait une année 2012 à seulement 1% alors que le gouvernement misait sur 4% sur la foi des programmes à moyen terme du ministère du Développement.
Selon Aziz Konukman, maître de conférence à l'université Gazi (Ankara), la crise économique explique en grande partie ce revirement. L'Europe reste le principal pourvoyeur de liquidités, qui s'appuient sur l'investissement direct et la plus-value à court terme.
Toujours selon Aziz Konukman, également ancien chef du groupe de recherche de la Confédération des syndicats turcs, ce chiffre trouverait surtout son origine dans une croissance obnubilée par la demande intérieure et une balance négative des exportations nettes.
En partie à cause de la « contribution artificielle de l'or » : ou quand le minerai se veut à la fois à vendre et monnaie d'échange pour contourner l'embargo américain sur l'Iran. L'énergie se paye en lires turques qui reviennent au pays contre de l'or. Un « détournement » que TurkStat, l'institut national de statistiques, n'avait pas remarqué...
D'autre part, si l'instabilité régionale peut inquiéter les investisseurs et bloquer le trafic entre la Turquie et les pays arabes, à Hatay, province frontalière de la Syrie, les affaires (industrie et immobilier) semblent bien se porter.
Pour endiguer cette surchauffe, le gouvernement prenait la décision, début 2012, de réduire la croissance, sans toucher au PIB, en limitant l'accès au crédit, en partie rendu attractif par une monnaie surévaluée. Échec !

Trop d'optimisme pour 2013 ?
Problème pour 2013, les prévisions du ministère du Développement font état d'un taux de croissance de 4%. Or, la contribution à cette croissance reste sur les mêmes tendances que les fastes années 2010-2011, c'est-à-dire plus basée sur la demande intérieure que sur les exportations nettes.
Les limites de la consommation per capita s'avèrent désormais réelles, d'autant que la phase de surchauffe a engendré un surplus dans le tertiaire, moteur de l'économie turque comme le précise le rapport 2012 de la banque Audi sur l'économie turque.
Taxer ? L'AKP, le parti au pouvoir, s'appuyant sur une politique qui protège les plus riches et une taxation à 65,8% indirecte, peut s'en servir pour tenter d'atteindre ces fameux 4%, pour Aziz Konukman.
Mais parallèlement à une année riche en taxes sur les produits de consommation courante, cet objectif semble illusoire au vu d'une plus-value à court terme et d'un investissement direct plutôt sur la descendante.
D'où l'attrait pour les nouveaux marchés du Moyen-Orient et d'Afrique, que l'Exim Bank facilite en accordant notamment des extensions de crédits. En dix ans, dix-neuf ambassades turques ont été ouvertes en Afrique et les exportations ont été multipliées par sept.
La croissance turque en 2013 viendra de l'étranger ou ne sera pas.