
Abdel Hamid Dbeibah veut conserver le pouvoir jusqu'aux élections (photo:GNU)
LIBYE. "Non à la guerre. Oui à la paix. Oui aux élections." Lors d'un bref discours pour commémorer le soulèvement contre Mouammar Kadhafi le 17 février 2011 sur la Place des Martyrs à Tripoli, Abdel Hamid Dbeibah a tenu à rassurer les Libyens.
Le Premier ministre intérimaire du Gouvernement d'unité nationale (GNU) en a profité pour annoncer la distribution de 50 000 parcelles de terres aux jeunes à travers le pays, dès dimanche 20 février 2022. Ils bénéficieront également, gratuitement, de 100 000 appartements non achevés avec la possibilité de contracter des prêts sans intérêt, auprès de la Banque d'épargne et d'investissement immobilier de l'Etat, pour finir leur construction.
Il n'oublie pas les plus âgés. Les retraités seront les premiers à recevoir une carte d'assurance maladie avant qu'elle ne soit généralisée à tous les Libyens. De plus, un organisme va être créé pour suivre la situation, à l'intérieur comme à l'extérieur du pays, des Libyens blessés par les conflits et les aider. Il disposera d'un budget d'un milliard de dinars libyens (191,48 M€). Abdel Hamid Dbeibah va également augmenter les salaires des fonctionnaires du ministère de l'Intérieur.
Le Premier ministre intérimaire du Gouvernement d'unité nationale (GNU) en a profité pour annoncer la distribution de 50 000 parcelles de terres aux jeunes à travers le pays, dès dimanche 20 février 2022. Ils bénéficieront également, gratuitement, de 100 000 appartements non achevés avec la possibilité de contracter des prêts sans intérêt, auprès de la Banque d'épargne et d'investissement immobilier de l'Etat, pour finir leur construction.
Il n'oublie pas les plus âgés. Les retraités seront les premiers à recevoir une carte d'assurance maladie avant qu'elle ne soit généralisée à tous les Libyens. De plus, un organisme va être créé pour suivre la situation, à l'intérieur comme à l'extérieur du pays, des Libyens blessés par les conflits et les aider. Il disposera d'un budget d'un milliard de dinars libyens (191,48 M€). Abdel Hamid Dbeibah va également augmenter les salaires des fonctionnaires du ministère de l'Intérieur.
Deux Premiers ministres à Tripoli
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De plus en plus contesté, le Premier ministre intérimaire multiplie les gestes envers la population et publie une nouvelle feuille de route. "Il existe un groupe qui cherche à déclencher des guerres à Tripoli, et nous leur disons que cela suffit (...) Nous ne pouvons plus nous battre et quiconque veut retourner à la guerre, nous lui disons non, et nous n'accepterons pas comme nous n'accepterons pas la division", souligne-t-il.
De fait, le pays doit désormais compter avec deux Premiers ministres, depuis le 10 février 2022 et la nomination par la Chambre des représentants (HoR) basée à Tobrouk (Est du pays) de Fathi Bashagha à ce poste. La fracture entre l'Est et l'Ouest n'arrive pas à se résorber. Pire, elle existe désormais aussi à l'Ouest, les deux rivaux étant tout deux natifs de Misrata.
D'un côté Abdel Hamid Dbeibah, qui s'est allié avec l'Est, n'entend céder son pouvoir qu'à un gouvernement issu d'élections. Après deux reports, fin décembre 2021 et fin janvier 2022, il annonce des législatives pour juin 2022. De l'autre, Fathi Bashagha veut s'asseoir dans le fauteuil de Premier ministre au plus vite.
De fait, le pays doit désormais compter avec deux Premiers ministres, depuis le 10 février 2022 et la nomination par la Chambre des représentants (HoR) basée à Tobrouk (Est du pays) de Fathi Bashagha à ce poste. La fracture entre l'Est et l'Ouest n'arrive pas à se résorber. Pire, elle existe désormais aussi à l'Ouest, les deux rivaux étant tout deux natifs de Misrata.
D'un côté Abdel Hamid Dbeibah, qui s'est allié avec l'Est, n'entend céder son pouvoir qu'à un gouvernement issu d'élections. Après deux reports, fin décembre 2021 et fin janvier 2022, il annonce des législatives pour juin 2022. De l'autre, Fathi Bashagha veut s'asseoir dans le fauteuil de Premier ministre au plus vite.
Une seconde feuille de route
Les deux Premiers ministres rivaux, tous deux présents dans la capitale Tripoli, ont rencontré Stéphanie Williams le 13 février 2022. Leur demandant de "préserver par-dessus tout le calme sur le terrain, dans l'intérêt de l'unité et de la stabilité" du pays, la conseillère spéciale de l'Onu pour la Libye ne semble désormais soutenir Abdel Hamid Dbeibah plus que du bout des lèvres. Samedi 19 février 2022, Stéphanie Williams, après une réunion avec deux membres du Haut Conseil de l'Etat, insistait sur "la nécessité pour les différentes forces politiques libyennes de rechercher le consensus le plus large possible à travers un processus global et transparent", confirmant une orientation vers une position de neutralité.
Abdel Hamid Dbeibah, accusé par une quarantaine de députés du Parlement de Tobrouk d'avoir empêché le déroulement de la présidentielle à cause de sa candidature (il avait à sa prise de fonction indiqué qu'il ne se présenterait pas conformément aux vœux du Forum du dialogue politique libyen), se dit désormais prêt à renoncer à devenir le premier Président de la République libyenne. A condition toutefois de pouvoir poursuivre son mandat jusqu'au scrutin.
Dimanche 20 février 2022, Aguila Saleh, président de la Chambre des Représentant, faisait part de sa "frustration" quant au report de l'élection du 24 décembre 2021. Il l'attribuait cet échec à l'incapacité des autorités chargées du processus à trouver un environnement propice à la réconciliation nationale. "Nous sommes en train de mettre en œuvre une feuille de route libyenne pour la première fois afin d'ouvrir la voie aux préparatifs sécuritaires, sociaux et économiques et de concevoir une base constitutionnelle pour les élections. Un comité d'experts a été formé pour modifier certaines lois constitutionnelles et soumettre le projet à un référendum afin que la commission électorale puisse organiser des élections le plus rapidement possible", souligne-t-il.
Fathi Bashagha parle de sa propre désignation comme d'un "accord historique" entre le Parlement et le Haut-Conseil de l'Etat (qui a soutenu sa nomination). Il assure que son adversaire va se retirer "calmement et sans problème." Fathi Bashagha a promis de ne pas se présenter à l'élection présidentielle.
Abdel Hamid Dbeibah, accusé par une quarantaine de députés du Parlement de Tobrouk d'avoir empêché le déroulement de la présidentielle à cause de sa candidature (il avait à sa prise de fonction indiqué qu'il ne se présenterait pas conformément aux vœux du Forum du dialogue politique libyen), se dit désormais prêt à renoncer à devenir le premier Président de la République libyenne. A condition toutefois de pouvoir poursuivre son mandat jusqu'au scrutin.
Dimanche 20 février 2022, Aguila Saleh, président de la Chambre des Représentant, faisait part de sa "frustration" quant au report de l'élection du 24 décembre 2021. Il l'attribuait cet échec à l'incapacité des autorités chargées du processus à trouver un environnement propice à la réconciliation nationale. "Nous sommes en train de mettre en œuvre une feuille de route libyenne pour la première fois afin d'ouvrir la voie aux préparatifs sécuritaires, sociaux et économiques et de concevoir une base constitutionnelle pour les élections. Un comité d'experts a été formé pour modifier certaines lois constitutionnelles et soumettre le projet à un référendum afin que la commission électorale puisse organiser des élections le plus rapidement possible", souligne-t-il.
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