Le Portugal fait le pari du Ro-Ro pour se rapprocher de l’Europe

PORTUGAL. La position géographique du Portugal en Europe est à double tranchant. D’un côté, elle offre le privilège de 900 km de côtes en prise directe sur l’océan Atlantique, et de l’autre un important éloignement du pôle stratégique et économique au nord de l’Europe. « Le Portugal ne peut pas tourner le dos au Couloir Atlantique, qui dépend aussi de l’Espagne, de la France et de l’Allemagne. A charge pour le pays de négocier avec le bloc central européen pour accéder à ces marchés. Le Portugal occupe une position charnière pour faire du maritime sa voie principale, et ensuite développer son hinterland en modes ferroviaire et routier » estime José Laranjeira Anselmo, responsable de la direction de la mobilité et des transports à la Commission Européenne. Un message entendu par Lisbonne qui a présenté un programme de 6 mrds€ d’investissements faisant la part belle au secteur maritime-portuaire (25%) juste après le ferroviaire (45%).

Le port de Leixões (près de Porto) a pris les devants pour le désenclavement en faisant entre autres le pari du Ro-Ro. " Nous enregistrons une augmentation de + 438% de ce type de trafic, entre 2013 et 2014. Ce sont 404 650 tonnes transportées contre 75 171 tonnes. Cela nous renforce dans notre stratégie de développement du Ro-Ro » explique Borgueira Dias, président du Conseil d'administration du port de Leixões. Cette augmentation spectaculaire résulte de la transformation d’un des navires Lo-Lo en Ro-Ro, celui de l’armateur Cobelfretferries qui gère son terminal à Botlek, à Rotterdam. Une partie du trafic Ro-Ro se fait aussi au port voisin de Viana do Castelo, dont la fusion administrative avec Leixões vient de se terminer.
Le grand port de Porto possède quant à lui un terminal « multifonctions », équipé d’un quai de 310 mètres, d’une rampe Ro-Ro de 26 m, et d’un quai perpendiculaire de 150 m. Il s’agit essentiellement d’un transport maritime de circuit court. Considéré comme fondamental dans la stratégie des autoroutes de la mer, le terminal « multifonctions » a fait l’objet de travaux d’aménagement, et est doté d’une plateforme de huit hectares. Leixões particulièrement tourné vers une perspective de développement de l’hinterland à l’échelle européenne mise maintenant sur la suite des travaux de sa plateforme logistique (phase 2), un investissement de 180 M€. Les travaux devront être terminés en 2017.


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Article réalisé en partenariat avec Shippax