
Elyes Fakhfakh va pouvoir conduire la politique de son pays après des mois de négociations politiques (photo : DR)
TUNISIE. Après plusieurs mois de tergiversations depuis la nomination par le président Kaïs Saïed, d'Elyes Fakhfakh au poste de premier ministre le 20 janvier 2020, la Tunisie possède, enfin, un gouvernement.
Dans la nuit du 26 au 27 février 2020, après une séance plénière de dix-sept heures et 188 interventions de députés, la nouvelle équipe a obtenu la confiance de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), le parlement tunisien.
Il s'agissait du vote de la dernière chance, le président tunisien ayant bien prévenu que sans accord de l'ARP, il procéderait à la dissolution du Parlement et appellerait de nouveau aux urnes pour de nouvelles législatives.
129 pour, 77 contre et une abstention, alors qu'il suffisait de 109 voix, ont permis à Elyes Fakhfakh de faire passer son gouvernement. Ces soutiens vont du parti islamiste modéré Ennahdah au Bloc démocrate en passant par les partis la Réforme, Tahya Tounes et Al Moustakbal. Et bien entendu, son propre parti Ettakatol. Tout a pu se débloquer après un accord entre le nouveau premier ministre et Ennahda. Ce parti avait présenté en novembre 2019 Habib Jemli, un candidat qui, lui, n'avait pas obtenu la confiance de l'ARP.
Dans la nuit du 26 au 27 février 2020, après une séance plénière de dix-sept heures et 188 interventions de députés, la nouvelle équipe a obtenu la confiance de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), le parlement tunisien.
Il s'agissait du vote de la dernière chance, le président tunisien ayant bien prévenu que sans accord de l'ARP, il procéderait à la dissolution du Parlement et appellerait de nouveau aux urnes pour de nouvelles législatives.
129 pour, 77 contre et une abstention, alors qu'il suffisait de 109 voix, ont permis à Elyes Fakhfakh de faire passer son gouvernement. Ces soutiens vont du parti islamiste modéré Ennahdah au Bloc démocrate en passant par les partis la Réforme, Tahya Tounes et Al Moustakbal. Et bien entendu, son propre parti Ettakatol. Tout a pu se débloquer après un accord entre le nouveau premier ministre et Ennahda. Ce parti avait présenté en novembre 2019 Habib Jemli, un candidat qui, lui, n'avait pas obtenu la confiance de l'ARP.
Huit priorités pour le nouveau gouvernement
Au nombre de trente-deux, dont deux secrétaires d'Etat (voir la liste du gouvernement tunisien ci-dessous), les nouveaux ministres appartiennent principalement au parti islamiste Ennahdha (vainqueur des précédentes législatives) qui obtient six portefeuilles. Les autres sont, pour la plupart, désignées comme des personnalités indépendantes. A noter l'absence de membres issus du parti libéral Qalb Tounes (Au coeur de la Tunisie) de Nabil Karoui, finaliste de la Présidentielle. Seconde force parlementaire avec trente-huit sièges contre cinquante-quatre pour Ennahdha pour un total de 217 députés, l'homme d'affaires pourra jouer les trouble-fêtes en entrant dans l'opposition avec les autres formations ayant voté contre lors du vote de confiance : Coalition de la Dignité et Parti Destourien Libre.
A noter que le Bloc démocrate s'est scindé puisque trente-huit de ses députés ont voté pour et trois contre.
Six femmes figurent dans ce gouvernement, dont Thouraya Jeribi Khémiri qui est la première Tunisienne à occuper le poste de Ministre de la Justice. Deux d'entre elles sont secrétaire d'Etat.
Ancien ministre des Finances âgé de quarante-sept ans, l'ingénieur Elyes Fakhfakh doit désormais s'atteler à mettre en place les nombreuses réformes attendues par la population tunisienne depuis la révolution de 2011 qui avait chassée Zine El Abidine Ben Ali.
La tâche du successeur de Youssef Chahed s'avère d'autant plus ardue qu'il devra affronter un parlement morcelé, sans majorité.
Dans son discours devant l'ARP, il a égrené ses huit priorités qu'il conçoit avant tout comme des luttes : contre la criminalité, le terrorisme, la hausse des prix, la pauvreté, la corruption. Il a aussi promis une relance de l'économie et des créations d'emplois ainsi que la mise en place de nouvelles institutions démocratiques. Dont une cour constitutionnelle ainsi qu'un renforcement de la gouvernance locale.
A noter que le Bloc démocrate s'est scindé puisque trente-huit de ses députés ont voté pour et trois contre.
Six femmes figurent dans ce gouvernement, dont Thouraya Jeribi Khémiri qui est la première Tunisienne à occuper le poste de Ministre de la Justice. Deux d'entre elles sont secrétaire d'Etat.
Ancien ministre des Finances âgé de quarante-sept ans, l'ingénieur Elyes Fakhfakh doit désormais s'atteler à mettre en place les nombreuses réformes attendues par la population tunisienne depuis la révolution de 2011 qui avait chassée Zine El Abidine Ben Ali.
La tâche du successeur de Youssef Chahed s'avère d'autant plus ardue qu'il devra affronter un parlement morcelé, sans majorité.
Dans son discours devant l'ARP, il a égrené ses huit priorités qu'il conçoit avant tout comme des luttes : contre la criminalité, le terrorisme, la hausse des prix, la pauvreté, la corruption. Il a aussi promis une relance de l'économie et des créations d'emplois ainsi que la mise en place de nouvelles institutions démocratiques. Dont une cour constitutionnelle ainsi qu'un renforcement de la gouvernance locale.
Négociations avec le FMI au programme
Elyes Fakhfakh s'est montré très discret sur son programme économique. Alors que Taoufik Rajhi, ministre chargé des Grandes réformes du gouvernement auprès du Chef du gouvernement, qui gérait les affaires courantes, vient tout juste d'entamer les discussions avec le Fonds monétaire international (FMI) pour une nouvelle assistance financière au titre de "la facilité élargie de crédit". L'institution avait suspendu, en décembre 2019, l'attribution d'une dernière tranche de 1,2 mrd$ (1,09 mrd€). L'institution jugeait alors que les réformes promises - assurer la continuité du régime des retraites, améliorer la protection des familles à faible revenu, accélérer les réformes pour améliorer la gouvernance, encourager la croissance génératrice d’emplois, réduire le déficit budgétaire par une stabilisation de la dette publique à un niveau inférieur à 70% du PIB en 2020 et maintenir le taux d'inflation à moins de 4%, - allaient trop lentement.
Une délégation du FMI devrait se rendre en Mars à Tunis pour discuter du déblocage de la septième tranche de cette assistance financière obtenue en mai 2016 pour un montant total de 2,8 mrd$ (2,55 mrds€) et qui doit s'achever en avril 2020.
"Nous ne voulons pas faire de promesses creuses et donner des chiffres chimères. C'est pour cela que je n'ai pas donné de chiffres", s'est-il défendu face aux députés. "Dès que nous prendrons possession de nos fonctions, que nous aurons fait audit de la situation, dont celle des finances publiques, des engagements et leur coût, que nous aurons évalué les capacités du pays, nous reviendrons vers vous pour vous présenter les grandes lignes de notre programme", assurait-t-il.
Une délégation du FMI devrait se rendre en Mars à Tunis pour discuter du déblocage de la septième tranche de cette assistance financière obtenue en mai 2016 pour un montant total de 2,8 mrd$ (2,55 mrds€) et qui doit s'achever en avril 2020.
"Nous ne voulons pas faire de promesses creuses et donner des chiffres chimères. C'est pour cela que je n'ai pas donné de chiffres", s'est-il défendu face aux députés. "Dès que nous prendrons possession de nos fonctions, que nous aurons fait audit de la situation, dont celle des finances publiques, des engagements et leur coût, que nous aurons évalué les capacités du pays, nous reviendrons vers vous pour vous présenter les grandes lignes de notre programme", assurait-t-il.
Le nouveau gouvernement tunisien
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Fonction | Nom | Parti |
Chef du gouvernement | Elyes Fakhfakh | Ettakatol |
Ministre d'Etat, ministre auprès du chef du gouvernement chargé de la Fonction publique, de la Réforme administrative et de la Lutte contre la corruption | Mohamed Abbou | Courant démocrate |
Ministre d'Etat, ministre du Transport et de la Logistique | Anouar Maârouf | Ennahdha |
Ministre de l'Intérieur | Hichem Machichi | Indépendant |
Ministre de la Défense nationale | Imed Hazgui | Indépendant |
Ministre de la Justice | Thouraya Jeribi Khémiri | Indépendante |
Ministre des Affaires étrangères | Nourddine Erray | Indépendant |
Ministre des Finances | Nizar Yaâich | Indépendant |
Ministre des Domaines de l'Etat et des Affaires foncières | Ghazi Chaouachi | Courant démocrate |
Ministre des Affaires religieuses | Ahmed Adhoum | Indépendant |
Ministre du Développement, de l'Investissement et de la Coopération internationale | Selim Azzabi | Tahya Tounes |
Ministre de l'Education nationale | Mohamed Ben Mabrouk Hamdi | Courant démocrate |
Ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique | Selim Choura | Ennahdha |
Ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle | Fethi Belhaj | Mouvement du peuple |
Ministre de la Santé publique | Abdellatif Mekki | Ennahdha |
Ministre des Affaires locales | Lotfi Zitoun | Ennahdha |
Ministre de l'Environnement | Chokri Belhassen | Tahya Tounes |
Ministre des Affaires sociales | Habib Kchaou | Indépendant |
Ministre des Affaires culturelles | Chiraz Laâtiri | Indépendante |
Ministre de la Femme, de la Famille et de l'Enfance | Asma Shiri | Indépendante |
Ministre du Commerce | Mohamed Msilini | Mouvement du peuple |
Ministre de l'Industrie | Salah Ben Youssef | Indépendant |
Ministre de l'Energie, des Mines et des Energies renouvelables | Mongi Marzouk | Indépendant |
Ministre de la Jeunesse et des Sports | Ahmed Gaâloui | Ennahdha |
Ministre de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche | Oussema Kheriji | Indépendant |
Ministre de l'Equipement, de l'Habitat et de l'Aménagement territorial | Moncef Sliti | Ennahdha |
Ministre du Tourisme et de l'Artisanat | Mohamed Ali Toumi | Al Badil Ettounsi |
Ministre des Technologies de l'information et de l'Economie numérique | Mohamed Fadhei Kraïem | Indépendant |
Ministre chargé de la Relation avec le Parlement, auprès du Chef du gouvernement | Ali Hafsi Jeddi | Nidaa Tounes |
Ministre chargée des Grands projets auprès du Chef du gouvernement | Lobna Jribi | Indépendante |
Ministre chargé des Droits de l'homme et de la Relation avec la société civile auprès du Chef du gouvernement | Ayachi Hammami | Indépendant |
Secrétaire d'Etat chargée des Affaires étrangères auprès du Ministre des Affaires étrangères | Salma Ennaifer | Indépendante |
Secrétaire d'Etat chargée des Ressources hydrauliques auprès du Ministre de l'Agriculture | Akissa Bahri | Indépendante |