
Le projet Noor illustre l'engagement du Maroc en matiére d'énergies renouvelables (photo : F.Dubessy)
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MEDITERRANEE. Le Maroc est déjà très largement engagé dans les énergies renouvelables. Mustapha Bakkoury, président du directoire de l'agence marocaine de l'énergie solaire (Masen), y voit une obligation. « Pour préserver notre indépendance et notre environnement, nous n'avions pas le choix. Le Maroc ne dispose pas sources d'énergies fossiles. Or, pour des raisons démographiques et pour rattraper notre retard économique, nous devons développer notre PIB sur un rythme annuel de 5%. Cela signifie multiplier par deux notre production d'électricité tous les dix ans. Mais pas obligatoirement accroître notre dépendance énergétique et produire plus de gaz à effet de serre. Il n'existe pas de fatalité et nous sommes en train de le prouver. »
Pour l'instant, le Maroc importe 95% de l'énergie que consomme le pays. En 2020, les énergies renouvelables devraient générer 42% de la production électrique du Maroc, 52% en 2030. Pour arriver à ce résultat, le royaume a adapté son dispositif réglementaire et s'est doté d'une structure dotées de larges pouvoirs, de moyens financiers et techniques considérables. Avec des prérogatives considérablement renforcées depuis l'adoption durant l'été 2016 de trois lois qui en ont fait le seul outil du Maroc en matière de développement des énergies renouvelables, Masen monte des projets de production d'électricité, mobilise les financements nécessaires, participe à la naissance d'un tissu économique marocain, favorise les innovations technologiques et la R&D.
Masen a pour objectif d’installer 10 000 MW de centrales d’énergies renouvelables d’ici à 2030. « Nous n'avons pas opté pour des tarifs aidés », explique Mustapha Bakkoury. « Nous avons préféré lancer des appels d'offres en laissant le marché fixer une taille d'installations suffisante pour assurer la rentabilité des projets. Les fermes solaires Noor, près de Ouarzazate, sont nées de ce raisonnement. Elles sont aujourd'hui les plus grandes au monde. »
Avec 30 km² de surface, Noor produira à terme 582 MW. Noor I fonctionne, les travaux de Noor II et III sont en cours et ceux de Noor IV viennent de démarrer.
« Nous suivons la même logique dans l'éolien », poursuit Mustapha Bakkoury, qui assure que les projets en cours dans ce secteur fourniront une électricité dont le coût au kilowatt heure sera l'un des plus faible au monde. Depuis 2014, la Maroc abrite la plus grande centrale éolienne d'Afrique à Tarfaya, sur la côte atlantique. L'éolien devrait fournir à terme au Maroc 1000 MW d'électricité.
Le tout représente une masse d'investissements sur les quinze prochaines années d'au moins 30 mrds€, en partenariat public/privé ou sous la forme d'interventions uniquement publiques. « Le Maroc prouve la rentabilité des énergies renouvelables », affirme Mustapha Bakkoury. « Nous devons maintenant travailler sur les réseaux, connecter les pays méditerranéens. Imaginons une Méditerranée où tous les réseaux électriques seraient interconnectés. Ne pensez-vous pas qu'avant de déclencher un conflit, deux pays ainsi liés y regarderaient à deux fois ? »
Pour l'instant, le Maroc importe 95% de l'énergie que consomme le pays. En 2020, les énergies renouvelables devraient générer 42% de la production électrique du Maroc, 52% en 2030. Pour arriver à ce résultat, le royaume a adapté son dispositif réglementaire et s'est doté d'une structure dotées de larges pouvoirs, de moyens financiers et techniques considérables. Avec des prérogatives considérablement renforcées depuis l'adoption durant l'été 2016 de trois lois qui en ont fait le seul outil du Maroc en matière de développement des énergies renouvelables, Masen monte des projets de production d'électricité, mobilise les financements nécessaires, participe à la naissance d'un tissu économique marocain, favorise les innovations technologiques et la R&D.
Masen a pour objectif d’installer 10 000 MW de centrales d’énergies renouvelables d’ici à 2030. « Nous n'avons pas opté pour des tarifs aidés », explique Mustapha Bakkoury. « Nous avons préféré lancer des appels d'offres en laissant le marché fixer une taille d'installations suffisante pour assurer la rentabilité des projets. Les fermes solaires Noor, près de Ouarzazate, sont nées de ce raisonnement. Elles sont aujourd'hui les plus grandes au monde. »
Avec 30 km² de surface, Noor produira à terme 582 MW. Noor I fonctionne, les travaux de Noor II et III sont en cours et ceux de Noor IV viennent de démarrer.
« Nous suivons la même logique dans l'éolien », poursuit Mustapha Bakkoury, qui assure que les projets en cours dans ce secteur fourniront une électricité dont le coût au kilowatt heure sera l'un des plus faible au monde. Depuis 2014, la Maroc abrite la plus grande centrale éolienne d'Afrique à Tarfaya, sur la côte atlantique. L'éolien devrait fournir à terme au Maroc 1000 MW d'électricité.
Le tout représente une masse d'investissements sur les quinze prochaines années d'au moins 30 mrds€, en partenariat public/privé ou sous la forme d'interventions uniquement publiques. « Le Maroc prouve la rentabilité des énergies renouvelables », affirme Mustapha Bakkoury. « Nous devons maintenant travailler sur les réseaux, connecter les pays méditerranéens. Imaginons une Méditerranée où tous les réseaux électriques seraient interconnectés. Ne pensez-vous pas qu'avant de déclencher un conflit, deux pays ainsi liés y regarderaient à deux fois ? »
Le Liban dépassera ses engagements

La projet Tunur pourrait permettre à la Tunisie d'exporter de l'électricité "solaire" en Europe (illustration : TuNur)
Moins avancé que la Maroc, le Liban s'engage également sur la voie des énergies renouvelables. « La Méditerranée doit son histoire, sa préséance, à son climat. Il est notre raison d'être collectifs » estime César Abi Khalil, ministre libanais de l'énergie et du l'eau, en annonçant que son pays dépassera aisément les engagements pris dans la cadre de la COP 21. Le Liban a mis en place un plan de réduction de ses émissions de CO2 de 5% d'ici 2020 (par rapport à 2010). Les énergies renouvelables devraient fournir 12% des besoins du pays du cèdre à cette même date. « Nous avons déjà lancés de nombreux appels d'offres sur l'éolien, le solaire, l'hydroélectricité. D'autres suivront en 2018 », se félicite César Abi Khalil. « Nous subventionnons également la pose de panneaux solaires sur les toits. Tout cela donne de très bons résultats. »
La Tunisie prévoit une baisse de 30% de la consommation d'énergie primaire d'ici 2030 (par rapport à 2010). 30% de l'électricité produite en Tunisie devrait provenir des énergies renouvelables en 2030. « Cet effort représente un effort d'investissement de 15 mrds$ », précise Hachem Hmidi, secrétaire d’État auprès du ministre de l'énergie, des mines et des énergies renouvelables. Actuellement, la production électrique génère 40% des émissions de CO2 de la Tunisie. Le pays a pris l'engagement de réduire son intensité carbone de 41% en 2030 par rapport à 2010.
La Tunisie prévoit une baisse de 30% de la consommation d'énergie primaire d'ici 2030 (par rapport à 2010). 30% de l'électricité produite en Tunisie devrait provenir des énergies renouvelables en 2030. « Cet effort représente un effort d'investissement de 15 mrds$ », précise Hachem Hmidi, secrétaire d’État auprès du ministre de l'énergie, des mines et des énergies renouvelables. Actuellement, la production électrique génère 40% des émissions de CO2 de la Tunisie. Le pays a pris l'engagement de réduire son intensité carbone de 41% en 2030 par rapport à 2010.