Depuis deux ans, la destination Maroc stagne et souffre d’un manque de visibilité. La tendance inquiète. Sur les neuf premiers mois de l’année 2012, seulement 7,278 millions de touristes ont franchi les frontières marocaines. Un chiffre en hausse de 0,1% seulement comparé à la même période de 2011.

Fouzi Zemrani, président de ZTours. Photo DR
“La destination va mal, vraisemblablement plus que ne l'indique les chiffres. En témoignent le retrait des compagnies aériennes low cost et la réduction de la flotte de Royal Air Maroc,”
souligne Fouzi Zemrani, voyagiste à Marrakech, président de ZTours.L’offre « station balnéaire », produit phare de la Vision 2010 (stratégie touristique développée ces dix dernières années), peine à convaincre.
Excepté Mazagan Resort à El Jadida, les autres stations balnéaires du Plan Azur restent, soit inachevées (Plage Blanche, Taghazout), soit vertement critiquées (le cas de Saïdia dans le nord du Maroc). Conçues pour attirer les touristes en masse, ces stations gigantesques, îlots luxueux au milieu de nulle part, manquent d’interactions avec leur environnement et les populations locales. Les animations proposées s'avèrent insuffisantes.
Or, l’heure est à l’authenticité, au retour à la nature, à la découverte de territoires préservés.
“Au Maroc, le tourisme responsable se trouve en plein boom, le seul à tirer véritablement son épingle du jeu. Il connaît une croissance à deux chiffres, ”
explique Thierry Tarot, directeur général des Terres d’Amanar, domaine naturel dédié à l’écotourisme situé à une quarantaine de kilomètres de Marrakech.écotourisme ne veut pas dire bon marché

-
Israël se prononce pour la solution à deux États pour régler son conflit avec la Palestine
-
Voltalia investit dans cinq nouvelles centrales solaires au Portugal
-
HOMERe France et l'IECD s'allient pour faciliter l'employabilité des jeunes Libanais
-
L'Algérie demande des négociations directes entre le Maroc et le Front Polisario
-
La France et la Tunisie s'accordent pour normaliser la délivrance des visas

Photo Patrick Forget/sagaphoto.com
« Une semaine de randonnée au Maroc coûte relativement cher. Bien plus que les produits clubs classiques proposés par les tours opérateurs », relève Thierry Tarot.
« Mais il reste encore beaucoup de choses à faire. De nombreux sites, villages demeurent complètement enclavés, sans eau, ni électricité. Difficile de proposer une activité lorsque les infrastructures de base ne sont pas présentes pour assurer un hébergement adéquat », ajoute le directeur des Terres d’Amanar.
Soutenu par les autorités à travers la Vision 2020, ce créneau « tourisme durable » se trouve au cœur de toutes les attentions. Il fait la part belle aux territoires et vise à hisser le Maroc au top 20 des premières destinations touristiques mondiales. À travers des contrats programmes signés avec l’État, huit pôles régionaux vont mettre en place un tourisme respectueux de l’environnement, autour de la valorisation du patrimoine, de la valorisation des espaces naturels, des activités sportives et du bien-être.
« La vision est là, va dans le bon sens », estime Fouzi Zemrani. « Mais sa mise en œuvre demande l’implication et l'écoute de tous les acteurs locaux et de terrain. Et pas juste de tenir compte des recommandations de tel ou tel bureau d’études », ajoute le voyagiste.

English version : "Morocco counts on sustainable tourism "
L'ensemble des articles du dossier Crise et tourisme en Méditerranée
Notre dossier en pdf : Crise et tourisme en Méditerranée
Dossier réalisé par Econostrum.info en partenariat avec la BEI .