
MÉDITERRANÉE. Le premier Forum Méditerranéen de l’Eau s’est tenu à Marrakech les 19 et 20 décembre 2011. C’est dans le cadre de la préparation du 6è Forum Mondial de l’Eau que la communauté méditerranéenne des acteurs de l’eau avait convenu de lancer cette initiative régionale sous la coordination de l’Institut Méditerranéen de l’Eau. Le 16 mars 2012, les résultats de ces discussions faisaient l’objet d’une session spéciale au 6è Forum mondial de l'eau à Marseille.
Pour Michel Vauzelle, président de l’Organisation des Régions Unies, ce rassemblement était une “communauté de destin”. Dans une période perturbée pour le bassin méditerranéen, déchiré entre crise économique et printemps arabes, “il est indispensable que des acteurs se fédèrent pour faire progresser la cause de l’eau”.
Et, pour lui, toutes les solutions se doivent d’être mises sur un pied d’égalité.“Il n’est pas question de plaquer les modèles des pays du nord sur les pays du sud : nous sommes en coopération. Nous avons autant à apprendre d’eux qu’eux de nous. L’eau est un symbole. Il faut la partager dans le respect de l’autre, dans le respect de la culture de l’autre.”
Dans cette perspective, tous les niveaux d’action seront représentés dans le Forum : ministères, collectivités locales, entreprises et professionnels, bailleurs de fonds, parlementaires, organisations internationales, réseaux, “think tank” régionaux et société civile.
La spécificité du pourtour méditerranéen
De même, de nombreux enjeux sont pris en compte. Selon Loïc Fauchon, président du Conseil mondial de l’eau, “la Méditerranée regroupe toutes les problématiques relatives à l’eau : la gestion de la ressource, la distribution, la protection du milieu marin, l’assainissement, l’eau et la santé, l’accès équitable à tous, la préservation des ressources, l’aménagement du territoire, les pressions touristique, agricole et urbaine, etc.”. En effet, l’ensemble de la zone fait l’objet d’une spécificité géographique, géoclimatique et géopolitique qui concerne plus de 200 millions d’habitants.
Aujourd’hui, la problématique la plus importante pour le président reste l’accès à l’eau pour tous. Un enjeu toujours d’actualité, y compris dans le bassin méditerranéen : “Récemment, à Marseille, j’ai encore vu des filles et des femmes faire la corvée d’eau ! Dans les squats, dans les campements, elles n'y ont pas accès...”. Pour lui, le droit à cette ressource devrait être universel, car il constitue "un élément essentiel de la dignité pour les populations précaires".
Et de conclure sur une valeur commune : “A quoi sert une mer protégée s’il n’y a pas de terres abreuvées ? Le gaspillage et le pillage de l’eau doivent laisser la place au partage !”
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Le partage prend en effet une place importante dans les résultats du Forum méditerranéen de l’eau de Marrakech. A Marseille, la présidente de l’Institut méditerranéen de l’eau, Milagros Couchoud, a présenté les quatre thèmes issus de cette première réunion : la gestion de la demande de l’eau, la promotion des ressources en eau non conventionnelles, l’amélioration de la gouvernance de l’eau et la question de l’assainissement urbain et industriel.
La communauté méditerranéenne de l’eau doit maintenant faire en sorte que ces réflexions se prolongent et espérer que de nouveaux forums succéderont à cette première édition. Pour cela, elle s’est fixée trois principes à respecter impérativement : l’universalité, la durabilité institutionnelle et la durabilité environnementale.
Milagros Couchoud a clos son intervention sur une proposition pour le prochain Forum mondial de l'eau qui se déroulera à Daegu (Corée du sud) en 2015: la mise en place de forums de l’eau régionaux qui se réuniraient individuellement avant de partager leurs solutions au Forum mondial. “Il faut avoir notre propre forum pour travailler et, dans le forum mondial, être citoyen du monde”.
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