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Le Conseil de sécurité de l'Onu valide un plan de paix pour la Syrie


Rédigé par , le Mardi 18 Août 2015 - Lu 6622 fois

Alors que la guerre civile s'éternise en Syrie avec de multiples belligérants, le Conseil de sécurité de l'Onu lance un plan de paix visant à créer les conditions d'une résolution du conflit via une autorité transitoire dotée des pleins pouvoirs.


Le Conseil de sécurité de l'ONU lors de l'adoption du plan de paix sur la Syrie (photo ONU/Rick Bajornas)
Le Conseil de sécurité de l'ONU lors de l'adoption du plan de paix sur la Syrie (photo ONU/Rick Bajornas)
SYRIE. Les quinze membres* du Conseil de sécurité de l'Onu ont présenté, lundi 17 août 2015, un plan de paix pour la Syrie. Un texte adopté à l'unanimité, une première, malgré les réserves sur certains points du Venezuela, puisque même la Russie a donné sa voix. Les Nations Unies appellent au "lancement d'un processus politique mené par la Syrie vers une transition politique qui rejoint les aspirations légitimes du peuple syrien et lui permette indépendamment et démocratiquement de déterminer leur avenir."

Le plan exige la fin de toute violence, et violations des droits de l'homme et des règles humanitaires internationales. Le Conseil de sécurité demande à Ban Ki-Moon, secrétaire général de l'Onu, de lui "rendre compte dans un délai de quatre-vingt-dix jours des résultats de la prochaine phase des consultations."

Dimanche 16 août 2015, des frappes aériennes orchestrées par le régime du président Bachar al-Assad contre un marché à Douma, sous contrôle de la rébellion au régime depuis trois ans, ont causé une centaine de morts, en grande majorité des civils. Envoyé spécial du secrétaire général de l'Onu en Syrie, Staffan de Mistura a condamné "les bombardements aériens aveugles, au moyen de bombes incendiaires, de zones peuplées de civils interdits par le droit international. Toute attaque contre des marchés bondés de civils lancée par un gouvernement, qui tue près d’une centaine de ses propres citoyens est inacceptable, quelle que soit la circonstance." En visite à Damas, Stephen O'Brien, coordonnateur des secours d'urgence pour les Nations Unies, a avoué être "horrifié par le mépris total de toutes les parties au conflit pour la vie des civils."

Ce massacre a mené le Conseil de sécurité à présenter son initiative qui, dès septembre 2015, va s'appuyer sur la création de quatre groupes de travail sur la sécurité et la protection pour tous, les questions militaires et de sécurité ainsi que les actions antiterroristes, les questions politiques et juridiques, et la continuité des services publiques, la reconstruction et le développement. Des priorités définies après les consultations avec les différentes parties menées d'avril à juin 2015 à Genève.

"Si le gouvernement syrien est renversé, le drapeau noir de l'EIIL flottera à Damas"

Le chemin vers la paix passera par la mise en place d'"une autorité transitoire sans exclusive, dotée des pleins pouvoirs exécutifs, formée sur la base du consentement mutuel et assurant la continuité des institutions de l'Etat" souligne le Conseil de sécurité. Le Venezuela s'est dissocié de cette disposition qui, pour son représentant Rafael Dario Ramirez Carreno, violerait la souveraineté de la Syrie et le droit à l'autodétermination de son peuple. Selon lui, "aucune solution politique ne peut être trouvée sans la participation des autorités syriennes actuelles." Et le représentant vénézuélien de prévenir : "si le gouvernement syrien est renversé, c'est le drapeau noir de l'EIIL (ndlr : Etat islamique en Irak et au Levant) qui flottera à Damas. Ce sera une tragédie plus grande encore pour le peuple syrien, avec des conséquences dramatiques pour les pays voisins mais aussi pour l'Europe." Le combat de la Syrie contre les organisations terroristes exige l'appui "sincère" de la communauté internationale, insiste-t-il.

La guerre civile en Syrie a débuté en décembre 2011 après des manifestations pacifiques en mars 2011 entre les pros et les anti-gouvernement qui ont dégénéré en affrontements armés. Créée en juillet 2011, suite aux répressions des services de sécurité syriens, l'Armée syrienne libre (ASL) a tenté de fédérer les opposants, vide débordée par les combattants islamistes. Actuellement s'affrontent donc en Syrie, l'armée régulière, le Front al-Nostra (Al-Qaïda), l'EIIL, le Front islamique, l'Armée syrienne libre, les Unités de protection du peuple (YPG - Kurdes), le Front révolutionnaire syrien.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), de 230 000 à 320 000 personnes ont été tuées depuis le début du conflit. Selon l'Onu, près de 3 millions de personnes ont dû se réfugier hors des frontières du pays et près de 7 millions de personnes ont été déplacées à l'intérieur du pays.


* Cinq membres permanents : Chine, États-Unis, Fédération de Russie, France, Royaume-Uni. Dix membres élus pour deux ans :  Angola, Chili, Espagne, Jordanie, Lituanie, Malaisie, Nigéria, Nouvelle-Zélande, Tchad, République bolivarienne du Venezuela.




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