
Plongée dans la crise, la Grèce ne sait plus à quel saint se vouer (photo F.Dubessy)
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GRECE. Le groupe de réflexion Crises, Analyses, Propositions, Expérimentations (CAPEC ) offre dans son rapport de juin 2011, une vision inédite de la situation en Grèce.
Selon l'étude, le défaut du remboursement de la dette publique grecque pourrait avoir des impacts financiers majeurs sur le pays mais également sur toute l'Europe. L'austérité, solution envisagée par le FMI et l'UE, et adoptée finalement par le gouvernement grec, ne permettrait pas, selon l'organisme, d'endiguer la crise.
Le CAPEC, organisme d'utilité public, dispose d'un fonds de dotation qui a pour objet de conduire des recherches scientifiques sur les fondements anthropologiques, philosophiques, sociologiques et économiques des crises actuelles et d’y apporter des solutions.
L'étude démontre en effet, que la Grèce, bien qu'elle ne contribue qu'à hauteur de 2,6% au PIB de la zone euro peut avoir un impact considérable sur l'Europe toute entière. Comme le souligne d'ailleurs une récente note de Natixis déclarant, “la taille du choc dû à la faillite de Lehman est plus faible que celle du choc qui viendrait d’un défaut de la Grèce.”.
Le rapport prédit que "si la Grèce faisait brutalement défaut – sans négociation - sur 40% sur sa dette publique, les banques et assurances grecques feraient faillites" (détenant 45 mrds€ de dettes de l'Etat grec) pour un coût de 18 mrds€ sur leurs finances. Les autres pays européens seraient également fortement impactés puisque sur les 60 mrds€ déjà débloqués par le Fonds européen de stabilité financière, quelques 24 mrds s’évanouiraient, additionnés aux montants injectés des institutions financières privées : 30 mrds€ pour les banques françaises, 15 mrds pour les Allemandes.
S'agissant des mesures d'austérité réclamées par le FMI et l'UE, selon l'organisme, "l’effort demandé est trop important. Il restreint brutalement le marché intérieur, détruit la croissance et mène à la banqueroute."
Toujours selon le groupe d'étude, en 2011, "la dette grecque est estimée à 157,7 % du PIB. Le Fonds de soutien européen prête à 4,5 %. La charge des intérêts atteint 7,1 % du PIB. Avec une dépression de l’ordre de 3,5 % et une inflation de 2,4 %, le PIB va baisser en termes nominaux de 1,1 %. Pour obtenir un équilibre du poids de la dette, il faudrait donc réaliser un excédent primaire du solde budgétaire de 7,1 % + 1,1 % soit 8,2 %. Or, le déficit est estimé pour 2011 à 9,5 % du PIB."
Parallèlement, le groupe relève que l’ajustement devrait être de 9,5 % pour le Portugal et de 7,2 % pour l’Espagne et de 5.6% pour la France afin de stabiliser le poids de la dette publique et en conclut que "la Commission attend des Grecs, des Portugais et demain des Espagnols, qu’ils stabilisent leurs déficits publics avec plus de vigueur que ne l’a fait l’Allemagne après 1993…"
Selon l'étude, le défaut du remboursement de la dette publique grecque pourrait avoir des impacts financiers majeurs sur le pays mais également sur toute l'Europe. L'austérité, solution envisagée par le FMI et l'UE, et adoptée finalement par le gouvernement grec, ne permettrait pas, selon l'organisme, d'endiguer la crise.
Le CAPEC, organisme d'utilité public, dispose d'un fonds de dotation qui a pour objet de conduire des recherches scientifiques sur les fondements anthropologiques, philosophiques, sociologiques et économiques des crises actuelles et d’y apporter des solutions.
L'étude démontre en effet, que la Grèce, bien qu'elle ne contribue qu'à hauteur de 2,6% au PIB de la zone euro peut avoir un impact considérable sur l'Europe toute entière. Comme le souligne d'ailleurs une récente note de Natixis déclarant, “la taille du choc dû à la faillite de Lehman est plus faible que celle du choc qui viendrait d’un défaut de la Grèce.”.
Le rapport prédit que "si la Grèce faisait brutalement défaut – sans négociation - sur 40% sur sa dette publique, les banques et assurances grecques feraient faillites" (détenant 45 mrds€ de dettes de l'Etat grec) pour un coût de 18 mrds€ sur leurs finances. Les autres pays européens seraient également fortement impactés puisque sur les 60 mrds€ déjà débloqués par le Fonds européen de stabilité financière, quelques 24 mrds s’évanouiraient, additionnés aux montants injectés des institutions financières privées : 30 mrds€ pour les banques françaises, 15 mrds pour les Allemandes.
S'agissant des mesures d'austérité réclamées par le FMI et l'UE, selon l'organisme, "l’effort demandé est trop important. Il restreint brutalement le marché intérieur, détruit la croissance et mène à la banqueroute."
Toujours selon le groupe d'étude, en 2011, "la dette grecque est estimée à 157,7 % du PIB. Le Fonds de soutien européen prête à 4,5 %. La charge des intérêts atteint 7,1 % du PIB. Avec une dépression de l’ordre de 3,5 % et une inflation de 2,4 %, le PIB va baisser en termes nominaux de 1,1 %. Pour obtenir un équilibre du poids de la dette, il faudrait donc réaliser un excédent primaire du solde budgétaire de 7,1 % + 1,1 % soit 8,2 %. Or, le déficit est estimé pour 2011 à 9,5 % du PIB."
Parallèlement, le groupe relève que l’ajustement devrait être de 9,5 % pour le Portugal et de 7,2 % pour l’Espagne et de 5.6% pour la France afin de stabiliser le poids de la dette publique et en conclut que "la Commission attend des Grecs, des Portugais et demain des Espagnols, qu’ils stabilisent leurs déficits publics avec plus de vigueur que ne l’a fait l’Allemagne après 1993…"
Solutions proposées par le CAPEC

Jean Luc Schaffhauser, délégué général de CAPEC et responsable de l'étude (photo DR)
Le groupe estime nécessaire que la Banque européenne d’investissement (BEI ) puisse, dès 2012, proposer un programme de compétitivité et de croissance par l’investissement rentable dans les pays structurellement déficitaires. La BEI pourrait ainsi, selon l'étude, soutenir différentes initiatives nationales ou européennes en finançant à hauteur de 50% les programmes d’investissement proposés.
Également, selon Jean Luc Schaffhauser, délégué général de CAPEC et responsable de l'étude, il faudrait leur accorder des prêts à des taux d’intérêt inférieurs à leur croissance nominale : "On devrait pouvoir accorder aux pays en difficulté le même taux à 1% qu’aux banques faillies, voire même leur consentir des avances de la BCE au taux de 0 %, quitte à changer le statut de la BCE".
L'étude développe aussi l'idée de création d'un programme européen d’investissements soutenu par des fonds spécifiques, composé de responsables français, italiens, espagnols, portugais, grecs. Cette structure informelle constituerait la base d’un Commissariat européen à l’investissement soutenu par les États pour le financement des économies d'énergies, les infrastructures de développement durable et de ré industrialisation des pays déficitaires de la zone euro pour l'emploi.
Lire le rapport du Capec sur la Grèce
Également, selon Jean Luc Schaffhauser, délégué général de CAPEC et responsable de l'étude, il faudrait leur accorder des prêts à des taux d’intérêt inférieurs à leur croissance nominale : "On devrait pouvoir accorder aux pays en difficulté le même taux à 1% qu’aux banques faillies, voire même leur consentir des avances de la BCE au taux de 0 %, quitte à changer le statut de la BCE".
L'étude développe aussi l'idée de création d'un programme européen d’investissements soutenu par des fonds spécifiques, composé de responsables français, italiens, espagnols, portugais, grecs. Cette structure informelle constituerait la base d’un Commissariat européen à l’investissement soutenu par les États pour le financement des économies d'énergies, les infrastructures de développement durable et de ré industrialisation des pays déficitaires de la zone euro pour l'emploi.
Lire le rapport du Capec sur la Grèce