
FRANCE / MEDITERRANEE. La Société du canal de Provence (SCP) a signé le 17 novembre 2009 une convention cadre avec son homologue tunisien, la Société d’exploitation du canal et des adductions des eaux du Nord (Secadenord).
Cette dernière, un établissement public placé sous la tutelle du ministère tunisien de l’Agriculture, cherche à développer ses savoir-faire en matière de réutilisation d’eaux usées, et à étendre son aire géographique. Pour 2010, les transferts de savoir faire porteront sur la gestion hydraulique de l’aménagement de la Secanord, avec des journées techniques de formation et un diagnostic système.
La SCP intervient ainsi de Chine jusqu’aux Caraïbes en détachant environ 10% de ses 450 collaborateurs hors de France. Société mixte créée en 1957 avec trois collectivités locales (Conseil régional Paca, Conseil général des Bouches-du-Rhône et Ville de Marseille ), elle a su mobiliser l’eau de montagne pour soutenir l’agriculture provençale, puis le développement industriel des années 60-70 tout en assurant l’approvisionnement d’une population régionale sans cesse croissante.
Une expérience recherchée au Maghreb où « nous ne sommes pas seuls, et où malgré notre taille plus modeste que d’autres, nous allons nous confronter à la concurrence. Elle vivifie ! », soutient François Brelle, le directeur technique de la SCP.

Au Maroc, comment réutiliser l'eau urbaine pour usages agricoles ?
Il s’agira d’un partenariat public-privé. La SCP étudie dans ce cadre l’économie des exploitations agricoles, les filières agricoles et les pratiques d’irrigation.
Toujours au Maroc, en 2008, la SCP a étudié avec le bureau d'études marocain ADI, filiale de Bas-Rhône Languedoc ingéniérie, la possible réutilisation des eaux usées épurées et boues résiduaires de la toute récente station d’épuration de Settat (à 60 km de Casablanca). Le projet sera financé par
En 2007, c’est l’amélioration du système de régulation du canal de transfert des eaux du barrage Bin El Ouidane vers les zones d’irrigation de la Tessaout, dans l'Atlas central, qui a été étudiée par la SCP pour le compte de l’Office régional de mise en valeur agricole du Haouz, client de la société depuis 1977, pour l’alimentation de Marrakech et l’irrigation de la vallée du Haouz.
Plus au sud, et depuis 1999, la SCP est maître d’œuvre des études d’un projet au long cours, l’adduction d’eau qui doit alimenter la mauritanienne Nouakchott à partir des eaux du fleuve Sénégal. L’ouvrage, baptisé Aftout Essahli, de 200 km, est financé par la Banque islamique de développement et porte, travaux compris, sur 320 M€. En 2007, la SCP a gagné le marché de supervision des travaux pour ce projet.
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Faire avec le réchauffement climatique en Jordanie
Depuis 2008, la société mixte provençale applique aussi ses savoirs faire en Jordanie. « Nous y mettons actuellement en œuvre un périmètre pilote pour l’équipement des agriculteurs irrigants dans un contexte de pénurie croissante d’eau et d’arbitrage difficile entre usages », explique François Brelle.
Réchauffement climatique et adaptation permanente de l’agriculteur jordanien à un contexte de pénurie qui s'aggrave sont la toile de fond de ce contrat d’1,1 M€, sur un marché global de 4 M€ avec la Jordan Valley Authority (JVA) , pour la modernisation de l’irrigation dans la vallée du Jourdain.
Ce dernier contrat va jusqu’à confier à la SCP l’achat du matériel d’irrigation adapté à l’économie recherchée pour les agriculteurs. S’il commence avec la mise à niveau des réseaux de distribution, il prévoit aussi l’assistance aux paysans jordaniens pour « concevoir et gérer des systèmes d’irrigation économes en eau à la parcelle », précise le document.

Gouvernance partagée mais leadership à la région Paca
Cinquantenaire, la Société du canal de Provence s’est impliquée dans l’exportation de son ingénierie au cours des années 80. En 2008, la région Paca a récupéré de l’Etat la concession du canal de Provence. A partir de 2003, mettant fin à un système de présidences tournantes, le président régional Michel Vauzelle avait déjà affirmé un leadership sur la structure, qui a relancé ses investissements.
Les gros marchés d’ingénierie et de travaux en Provence ont suivi : aménagements de la Siagne, un fleuve côtier turbulent aux berges de plus en plus peuplées, puis d’importants travaux d’adduction, toujours en cours, pour alimenter l’Ouest de la région.
C’est dans le même mouvement que les marchés d’ingénierie hors Paca se sont développés à nouveau, soutenus par les organismes financiers d’aide à l’export.
Aujourd’hui, la Société du canal de Provence dégage une production proche de 100 M€ annuels, dont les deux tiers sont constitués par les ventes d’eau en Provence-Alpes-Côte d’Azur.